Au moins 19 personnes ont péri dimanche à la suite d'un coup de grisou dans une mine de charbon à Donetsk (est de l'Ukraine), mais ce bilan risque de s'avérer beaucoup plus lourd, le sort de 83 autres mineurs restant inconnu.
Dix-neuf corps ont été retrouvés et 83 personnes sont portées disparues, a indiqué le porte-parole du ministère des Situations d'urgence Igor Krol.
Le précédent bilan officiel faisait état de 17 morts et de 14 disparus.
Et le feu qui s'est déclaré après l'explosion, continuait toujours de ravager le puits, a précisé au cours d'un point de presse à Donetsk le responsable régional du département chargé de la protection du travail, Mykola Maleïev.
457 mineurs se trouvaient dans la mine au moment du coup de grisou. 356 d'entre eux ont été remontés à la surface et les opérations d'évacuation se poursuivaient, a-t-il ajouté.
L'explosion, dont les causes étaient inconnues dans l'immédiat, s'est produite vers 03H11 heure locale (01H11 GMT) à l'intérieur de la mine Zasiadko, l'une des plus importantes du pays.
Soixante-cinq équipes de secouristes et 21 équipes médicales avaient été dépêchées sur place, selon le ministère.
"Les opérations sont compliquées car le système de ventilation a été touché" dans le puits, a expliqué M. Maleïev.
Dans la matinée, plusieurs proches des mineurs, les visages graves, se sont rendus sur les lieux du drame. La plupart ne retenaient pas leurs larmes.
"Je les déteste, ces mines !" s'est exclamée une femme, en pleurs.
Agée d'une cinquantaine d'années, elle tentait d'obtenir des nouvelles au téléphone.
Une commission gouvernementale chargée de gérer les conséquences de cet accident est partie en avion de Kiev pour Donetsk, sous la direction du vice-Premier ministre Andri Kliouev, a fait savoir le ministère des Situations d'urgence
Le Premier ministre Viktor Ianoukovitch, originaire de cette région, est aussi attendu sur les lieux, a dit M. Maleïev.
Des accidents similaires ont déjà fait ces dernières années des dizaines de morts dans la mine Zasiadko qui emploie quelque 10.000 personnes et produit 8.000 à 10.000 tonnes de charbon par jour.
En 1999, un coup de grisou avait coûté la vie à 50 mineurs.
En août 2001, 55 personnes avait péri dans un accident similaire, et 20 autres "gueules noires" avaient été tuées en 2002, dans des travaux à l'explosif.
Mise en service en 1958, cette exploitation est considérée comme dangereuse à cause de la forte présence de méthane.
"Il y a un vrai problème avec le méthane à Zasiadko", a commenté à l'AFP le chef adjoint du Syndicat indépendant des mineurs Anatoli Akimotchkine.
L'administration "a beaucoup fait ces dernières années pour améliorer la sécurité", mais des mineurs, dont le salaire dépend du rendement, tendent souvent à négliger les règles de sécurité, a-t-il expliqué.
Sous-financées et dotées d'équipements fréquemment obsolètes, les mines ukrainiennes, essentiellement concentrées dans l'est du pays, comptent parmi les plus dangereuses au monde et sont régulièrement le théâtre d'accidents mortels.
En 2006, environ 170 mineurs ont péri dans cette ex-république soviétique.
Le grisou est un gaz inflammable, composé de méthane, qui se dégage dans les mines de houille et qui, mélangé à l'air, explose au contact d'une flamme ou d'une étincelle.
Sujet: Explosion dans une mine en Ukraine: 19 morts et 83 disparus 
