Les 23 mineurs disparus suite à une explosion dans une mine exploitée par le géant de l'acier ArcelorMittal, au centre du Kazakhstan, sont considérés comme morts, a annoncé dimanche le ministère kazakh des Situations d'urgence, portant à 30 le nombre de victimes.
"Nous venons de rencontrer les proches des 23 mineurs, et nous leur avons expliqué qu'il n'y avait aucune chance de les sauver", a expliqué le ministre kazakh des Situations d'urgence, Vladimir Bojko, devant la presse à Abaï, la ville où se situe la mine accidentée.
"Les fortes températures et la concentration de monoxyde de carbone dans la galerie où se trouvent les 23 mineurs excluent totalement la possibilité de leur survie", avait précédemment indiqué le ministère dans un communiqué, portant de sept à trente le nombre des victimes.
M. Bojko a par ailleurs annoncé que la mine allait être noyée afin d'éteindre l'incendie qui y fait rage à 500 mètres de profondeur depuis une explosion vendredi matin. Il a reconnu que les chances de retrouver les corps des 23 disparus étaient réduites.
"Nous ne pouvons pas risquer la vie des sauveteurs (...) il y a toujours des risques d'explosion", a souligné le ministre, ajoutant que la mine pourrait être définitivement condamnée.
Une enquête est toujours en cours pour déterminer les raisons de ce drame, vraisemblablement dû à une explosion de méthane.
La mine d'Abaï, exploitée par ArcelorMittal, fait partie d'un vaste complexe sidérurgique dans la région de Karaganda. Le patron du groupe, Lakshmi Mittal, a été "convoqué" au Kazakhstan et est attendu lundi sur le lieu de la catastrophe, a précisé dimanche M. Bojko.
ArcelorMittal Temirtau, la filiale kazakhe du géant de l'acier, est critiqué dans cette ex-république soviétique d'Asie centrale en raison de l'état de délabrement de ses mines, alors que deux accidents en 2004 et 2006 avaient déjà fait un total de 64 victimes.
La société a par ailleurs promis dimanche de verser des compensations aux proches des défunts, de payer les funérailles, et a annoncé prendre en charge les soins prodigués aux mineurs blessés.
"Cinq ans de salaire seront versés aux familles des victimes, une indemnité sera payée à leurs enfants mineurs jusqu'à leur majorité et les études de leurs enfants étudiants seront payées", a indiqué à l'agence Interfax-Kazakhstan, le directeur exécutif du département charbon de l'entreprise, Mourat Perzadaïev.
Le responsable n'a pas précisé les montants, mais lors de l'accident minier qui avait coûté la vie à 41 mineurs en 2006, leurs familles avaient reçu l'équivalent de dix ans de salaire, soit quelque 20.000 dollars chacune.
ArcelorMittal a annoncé en 2007 vouloir investir 500 millions de dollars dans la modernisation et la sécurisation de ses mines, un projet qui doit être en partie financé par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement.