Le SDF a quitté le bitume pour le carré des indigents... Paco,dont personne ne connaît l'identité réelle a été inhumé hier au cimetière Le Py de Sète.Vendredi,un seul monsieur pour accompagner le corbillard mais d’autres anonymes attendaient plus loin Antoine a suivi le corbillard.
Seul,un petit bouquet de fleurs à la main.
"Durant des années,en allant chez mon médecin,j’ai croisé Paco...
J’ai bien tenté de lui parler,de lui offrir un café.
Il était enfermé dans son mutisme.
C’est triste...
J’avais envie de l’accompagner une dernière fois."
Par un vent cinglant,jusqu’au carré des indigents,Antoine a rejoint la dizaine d’anonymes (pour la plupart membres du collectif des Amoureux de la Vie) regroupés autour de la fosse de celui qui restera l’un des plus tristement célèbres SDF de l’Île singulière.
A la morgue depuis le 21 septembre Paco,décédé le 21 septembre dernier après une hospitalisation d’urgence,reposait depuis ce jour à la morgue de l’hôpital de Sète.
Il aura fallu six semaines pour que l’hôpital d’abord,la police ensuite et les services de l’état civil décident d’inhumer cet homme dont on ne sait... rien.
Les recherches pour retrouver son identité sont restées lettre morte.
Les Sétois pensent qu’il s’appelait Paco,on le surnommait le Fakir.
Non identifiable... Personne ne sait d’où il vient,on ne lui connaît aucune famille.
Les médecins estiment qu’il devait avoir 60 ans.
On raconte qu’il en a passé 30 dans la rue.
Et les légendes urbaines de venir se greffer sur cette insaisissable silhouette à l’épaisse tignasse de cheveux...
Face au vide,on s’invente un Paco natif de Barcelone,ex-chirurgien,bouleversé par la mort subite et tragique d’une hypothétique épouse.
On évoque aussi un incendie de matelas lorsque Paco squattait soi-disant sous un pont...
Des paroles,sans traces écrites. Des histoires,sans preuves.
Un homme est mort.
Personne ne le connaissait.
Tout le monde le voyait.
Vendredi,accompagné par les prières de l’aumônier de l’hôpital Lapeyronie,l’inconnu a rejoint l’invisible.
Dans le mystère absolu.
A jamais.
midi libre