Tous les enfants se posent la question de la mort. Preuve d'intelligence, cela fait partie de leur développement et ne signifie pas qu'ils traversent une phase dépressive.
Que cela arrive après l'hospitalisation d'un proche, sa mort ou celle de son petit animal, restez attentif. Votre enfant a besoin de réponses générales et précises.
Il pense à la mort ?
Répondez à ses questions
Pourquoi on meurt ? La psychanalyste Françoise Dolto suggérait cette explication : « On ne meurt que lorsqu'on a fini de vivre. »
Cette réponse juste complétera celle phrase que l'on a l'habitude de dire à la mort d'un proche : « Parce qu'il était malade. »
Ça fait mal ?
Votre enfant se pose cette question en relation avec ce qu'il a vu ou entendu.
Expliquez-lui que les soignants savent calmer la douleur.
Quand on est mort, c'est pour toujours ?
Pas question de lui mentir.
Mais il importe de lui faire prendre conscience que la relation peut se prolonger en pensant à la personne ou à l'animal.
Dites-lui : « Vous ne jouerez plus ensemble, mais tu peux continuer à penser à lui. »
Cela lui évitera d'être dans le « tout ou rien », c'est-à-dire face à un vide générateur d'angoisses, d'illusions ou d'imaginaire excessif.
Et toi maman, tu vas mourir un jour ?
Dites-lui la vérité : « Oui, je vais mourir un jour, quand j'aurai terminé ma vie, mais je sais que tu pourras bien te débrouiller dans ta vie même si je ne serai plus là. »
L'attitude que vous avez vous-même face à la mort se répercute sur votre enfant.
Si vous ne lui dites pas la vérité, il se sentira trahi et en colère en la découvrant.
Comment le préparer à un décès ?
Devant une mort imminente, expliquez à votre enfant ce qui se passe.
Les non-dits sur la mort engendrent de nombreuses souffrances.
Abordez le sujet en douceur. Prenez vos exemples dans la nature, évoquez la mort des feuilles à l'automne, celle d'un poisson... Afin d'évoquer ensuite la fin de vie de son papi.
Soyez clair.
Evitez de lui dire que « Papi va faire un long voyage » ou que son petit hamster va s'endormir.
Parlez en termes simples : « Ton papi est très vieux, son cœur va bientôt s'arrêter... ».
L'aider à faire le deuil
La mort est perçue par l'enfant comme une séparation. Celui qui reste a le sentiment d'être abandonné et en partie responsable.
Rassurez-le : « Je sais que tu es triste, mais ton grand-père ne t'a pas abandonné, il t'aimait beaucoup. Cela n'arrive pas parce que tu crois n'avoir pas été assez gentil. »
Vous aussi, vous êtes triste.
Partagez votre expérience avec votre enfant : « Quand mon papi est mort, j'ai été triste moi aussi. Cela ne m'a pas empêché de rencontrer ton papa, d'avoir des enfants, la vie continue. »
Cet échange permet d'inscrire votre enfant dans la continuité de la vie.
Si la mort concerne son petit animal, ne vous précipitez pas à son secours en lui disant : « Ce n'est pas grave, on va t'en acheter un autre. »
On ne remplace pas un animal comme un jouet.
L'important pour votre enfant n'est pas tant d'avoir des réponses générales que de vous voir reconnaître la valeur de ses questions, que vous accompagniez sa réflexion : un long processus.
Une grande partie de votre message passera par votre attitude aimante.