Clermont-Ferrand est une commune française, préfecture du département du Puy-de-Dôme et chef-lieu de la région Auvergne. Ses habitants sont appelés les Clermontois.
En partie pour des raisons historiques, la ville est souvent appelée Clermont.
La ville moderne est née d'une union de deux villes distinctes, Clairmont et Montferrand imposée par Louis XIII et confirmée sous Louis XV.Alors que Montferrand fut fondée au début du XIIe siècle par les comtes d'Auvergne sur le modèle des bastides du Sud-Ouest, Clairmont est beaucoup plus ancienne, puisqu'elle existait déjà dans l'Antiquité.
La plus ancienne mention de l'existence de Clairmont figure dans l'œuvre de Strabon, au début du Ier siècle.
La ville est alors dénommée Nemossos et qualifiée de « métropole des Arvernes ».
Elle prit par la suite la dénomination d'Augustonemetum, puis Arvernis.
Une vaste partie de la ville occupe une butte volcanique appelée le plateau central. Il s’agit, en fait, du bord est du cratère d'un maar (de la place de Jaude au carrefour Europe de Chamalières) âgé de cent cinquante six mille ans. Celui-ci mesure environ 1,5 km de diamètre et a été comblé par les alluvions de la Tiretaine, petit cours d’eau qui traverse la ville. Clermont est également bâtie à l’écart de la vallée inondable de l’Allier.
La ville s’est développée autour de ce plateau central sur lequel s’élève la cathédrale, s’étendant à l’est dans la plaine et, dans une moindre mesure, sur les coteaux à l’ouest.
Les armes de Clermont-Ferrand se blasonnent ainsi : d'azur, à la croix pleine de gueules orlée d'or, cantonnée de quatre fleurs de lis aussi d'or
Statue de Vercingétorix, œuvre du sculpteur Bartholdi.
Histoire L'époque gallo-romaine La première mention de Clermont peut être accordée au géographe grec Strabon sous le nom de Nemossos. Le terme est gaulois et désigne un bois sacré. Elle y est qualifiée de « métropole des Arvernes » et sa population est située sur la butte actuelle de la cathédrale.À proximité, lors du siège de Gergovie, l’armée gauloise repousse les légions romaines. Pendant la période gallo-romaine, la ville se développe sous le nom d’Augustonemetum, latinisation du nom gaulois formée à partir du nom de l’empereur Auguste. Sa population est alors estimée de 15 000 à 30 000 habitants au IIe siècle ce qui fait d’elle une grande ville de la Gaule romaine. Augustonemetum connaît une phase d’extension qui se termine au milieu du IIIe siècle.Les Wisigoths assiègent plusieurs fois Clermont entre 471 et 475. Malgré la défense du patrice Ecdicius et de l’évêque Sidoine Apollinaire, la ville est cédée aux Wisigoths par l’empereur Julius Nepos, et fait partie du royaume wisigoth jusqu’en 507.
Le Moyen Âge Clermont connaît après la disparition de l’Empire romain une période sombre, marquée par les pillages dont elle est l’objet de la part des peuples qui envahissent la Gaule et n’est pas épargnée par les Vikings lors de l’affaiblissement de l’Empire carolingien.
En 848, la ville prend le nom de Clairmont par référence au château fort de Clarus Mons. Clermont est ravagée par les Normands du chef Hastingen 862 [3]. L’évêque Sigon entreprend sa reconstruction, mais elle est de nouveau ravagée en 898 ou 910 (la date n’est pas connue avec précision).
L’évêque Étienne II fait bâtir une cathédrale romane consacrée en 946 à l’emplacement de la cathédrale actuelle. Elle sera détruite lors de la construction de la cathédrale gothique actuelle.
En 1095, lors du concile de Clermont, le pape Urbain II prêche la première croisade.
En 1120, pour contrecarrer le pouvoir des évêques, les comtes d’Auvergne fondent à proximité de la ville épiscopale la cité de Montferrand sur le modèle des bastides du sud-ouest, ces villes nouvelles du Midi. Pendant tout le Moyen Âge et jusqu’à l’époque moderne, Clermont et l’actuel quartier de Montferrand sont deux villes distinctes : Clermont est la cité épiscopale, Montferrand, la cité comtale.
En 1490, la ville de Clermont subit de gros dommages à cause d’un tremblement de terre. Douze tours de l’enceinte s’effondrent totalement ou partiellement ainsi qu'une tour de l’église Notre-Dame du Port. La cathédrale subit également des dommages. (Une fissure sur le portail sud est toujours visible).
En 1551, Clermont devient ville royale, puis en 1610, propriété inséparable de la Couronne. Henri II transforme l’administration de Clermont en échevinage le 18 octobre 1556 (4 échevins puis 3 en 1559).
En 1557, Clermont reçoit le titre de Chef et ville capitale du pays d’Auvergne alors que Riom devient Chef du duché d’Auvergne et pays pour l’exercice de la justice prenant ainsi l’avantage pour les fonctions judiciaires. Cependant, la création, en 1582 à Clermont, d’un présidial de dix magistrats rétablit l’équilibre.
Le XVIIe siècle Blaise Pascal naît à Clermont en 1623 où il y vit jusqu’en 1655.
Le 15 avril 1630, l’édit de Troyes (1er édit d’Union) rassemble autoritairement Clermont et Montferrand.
Cette union est confirmée en 1731 par Louis XV avec le 2e édit d’Union.
Blaise Pascal
Le XVIIIe siècle En 1789, la région de Clermont est représentée aux États généraux par :
Jean-François Gaultier de Biauzat et Jean-Antoine Huguet pour le tiers état.
Le Comte de Montboissier pour la noblesse. L’évêque François de Bonnal pour le clergé.
Le XIXe siècle En 1832, Aristide Barbier et Édouard Daubrée fondent une usine de balles en caoutchouc et de machines agricoles. Cette usine sera à l’origine du groupe Michelin. La première usine, construite place des Carmes en 1889, fabrique des patins de frein pour vélo. Le premier brevet de pneu pour vélo est déposé en 1891. Le siège du groupe se trouve encore à cette adresse.La première gare ferroviaire est construite entre 1855 et 1857.
Le XXe siècle Le développement de Michelin L’expansion de Michelin provoque la création des cités Michelin où était logé le personnel. Ces cités répondent aux objectifs de paternalisme, marqué de catholicisme dans le cas de la famille Michelin, typique du patronat de l’époque, de contrôle social du personnel. Mais plus simplement, cela permet de faire face à la très forte augmentation de la population clermontoise liée à l’expansion de l’activité industrielle — elle passe de 52 000 en 1900 à 82 000 en 1921 — et aux très mauvaises conditions de logement des ouvriers qui viennent travailler à la « manufacture ». Il y a 3 000 logements Michelin pendant la décennie 1930. De nouveaux quartiers ouvriers sont donc entièrement construits, à l’instar du typique lieu qu’est la Plaine avec ses rues strictement symétriques et ses blocs de maisons divisés en quatre logements familiaux. Des rues qui ne portent pas le nom de personnages célèbres ou de lieux mais de qualité ou de vertus Rue de la Bonté ou la Rue de la Foi. Ces noms reflétaient les valeurs défendues par la famille Michelin à cette époque.Le développement de ces cités s’accompagne de la création de cliniques, d’écoles, d’une église, de coopératives où le personnel va faire ses courses. Pierre-Jules Boulanger, PDG de Citroën et cogérant de Michelin, achète ses costumes à la coopérative Michelin. Le groupe finance un club omnisport : l’Association sportive Michelin. Une vie s’organise à l’intérieur de l’institution Michelin.
Le siège de l'entreprise Michelin
La Seconde Guerre mondiale Le 29 juin 1940, le gouvernement, qui vient tout juste de signer l’armistice, se replie à Clermont. Pour quelques jours, la capitale de l’Auvergne est aussi la capitale de la France, avant qu’il ne se replie sur la ville voisine de Vichy. Plusieurs ministères restent néanmoins sur place.
Le tribunal militaire de Clermont-Ferrand eut à juger quatre des hommes politiques, passagers du Massilia arrêtés le 31 août 1940 à Casablanca et accusés de désertion. Il condamna le 4 octobre 1940 Pierre Viénot, Alex Wiltzer et Jean Zay, puis le 9 mai 1941 Pierre Mendès France, alors lieutenant de l’armée de l’air française. Ce dernier, condamné à 6 ans de prison, s’évade le 21 juin 1941 de l’hôpital militaire pour rejoindre le général De Gaulle à Londres. Le même tribunal rapportera ces condamnations en 1946.
La Résistance à Clermont s’articule autour du quotidien La Montagne. Son fondateur, le socialiste Alexandre Varenne ayant déclaré qu’il « préférait briser sa plume » plutôt que de la mettre au service de l’ennemi. Le journal subit régulièrement la censure. Il est interdit de publication à plusieurs reprises. À la Libération, La Montagne aura le bonheur de pouvoir ressortir sous le même nom.En 1944, le 92e régiment d’infanterie de ligne s’installe définitivement dans la ville.