Se croyant condamné par la maladie, un sexagénaire se ruine

Il a voulu profiter de ce qu'il pensait être les derniers instants de sa vie.
En avril 2007, Philip Collins, un britannique de 59 ans, se voit diagnostiquer un cancer inopérable de la vésicule biliaire.
Selon les médecins, il n'a plus que six mois à vivre. Phil quitte alors son emploi de chauffeur-routier, vide son plan d'épargne retraite des 18 000 livres, soit 20 000 euros qu'il avait économisés, et réalise ses rêves.

Une moto Triumph, tout d'abord, qui coûte dans les 10 000 euros.
Une Ford focus pour sa femme, «afin qu'elle puisse se déplacer lorsqu'il ne sera plus là».
Le reste des économies est dévolu à redécorer la maison.
Chaque moment est vécu comme le dernier.
Il y a le «dernier Noël », les «derniers dîners entre amis».
Même les obsèques sont organisées minutieusement : la Triumph doit remorquer le cercueil.

Un an après, en 2008, Philip Collins est toujours en vie.
Il retourne à l'hôpital. «Vous ne devriez pas être là, je ne comprends pas», lui lance le médecin.
Il réalise un nouveau scanner, un an encore après, en avril 2009.
Verdict : il y a eu une erreur.
De cancer, il n'est plus question. Il s'agit en fait d'un simple abcès.
Il apprend par la même occasion que le premier diagnostic avait été établi avant même que les résultats soient connus.


«Je suis devenu une épave»

Phillip Collins est sauvé, mais cette nouvelle le perturbe.
«Lorsqu'ils m'ont annoncé que j'avais un cancer, j'étais encore plein de vie et un motard hors pair» explique le britannique dans une interview au Sun.
«Cette histoire m'a complètement déséquilibré. Je suis devenu une épave. Mon estomac me fait tellement mal que je n'arrive plus à marcher. Maintenant je suis incapable de faire quoi que ce soit».
Sa santé est encore plus détruite qu'il y a deux ans : les nombreux médicaments qu'il a ingurgités pour lutter contre le prétendu cancer lui ont ravagé l'estomac. Surtout, il a dilapidé les économies de sa vie, et se retrouve ruiné, et au chômage.

Le malheureux patient a décidé d'attaquer en justice le National Heath service, qui gère l'ensemble des hôpitaux en Grande Bretagne.
L'hôpital a reconnu son erreur dans une lettre : «Nous adressons nos sincères excuses à M.Collins et sa famille. Nous nous sommes assurés que la situation ne se reproduise jamais».