POUR CHASSER les mauvaises odeurs chez soi, faut-il définitivement faire une croix sur les aérosols, bougies parfumées, diffuseurs électriques et huiles essentielles ?
C’est ce que préconise l’association UFC-Que choisir, qui met en garde contre l’utilisation des désodorisants d’intérieur.
Après avoir testé en laboratoire 39 produits de marques connues, l’association affirme que seulement 9 sont « acceptables », alors que « tous les autres dégradent trop l’air du domicile pour être utilisés ».
« Le plein d’allergènes »
« La plupart des parfums d’intérieur testés polluent l’air que l’on respire à domicile, accuse l’UFC dans son mensuel daté de septembre. Si les molécules cancérigènes sont moins fréquentes qu’il y a quatre ans (NDLR : date de la précédente enquête) , c’est toujours le plein d’allergènes. »
L’UFC précise par ailleurs que les encens sont tous polluants, et « font respirer des molécules qu’on ne devrait jamais retrouver dans l’air de son domicile (Ndlr : formaldéhyde et benzène, deux cancérigènes connus) ».
Du côté des aérosols, huit références sur dix émettraient des substances nocives, et l’association déconseille l’utilisation d’aérosols hypoallergéniques ou assainissant, en particulier dans les chambres d’enfants.
En 2004 déjà, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui n’était pas encore secrétaire d’Etat à l’Ecologie, avait interpellé à l’Assemblée le ministre de la Santé sur « l’impact des désodorisants d’intérieur » sur la santé.
Quatre ans après, l’Observatoire de la qualité de l’air conseille clairement aux consommateurs d’éviter de les utiliser.
« Rajouter des molécules dans l’air intérieur, même si elles sentent bon, c’est rajouter de la pollution, affirme sa présidente, Andrée Buchmann. Il y a des produits qu’il faudrait ne pas autoriser, mais il n’y a pas vraiment de contrôles de la toxicité des substances mises sur le marché. »
L’Afise, l’organisation professionnelle des fabricants de produits détergents, rétorque que « tous les produits mis sur le marché sont sans danger pour la santé des consommateurs et respectent les normes européennes ». « Les industriels se sont engagés fin 2007 à évaluer systématiquement tous les composants utilisés dans leurs désodorisants, souligne le président de l’Afise, Alain de Cordemoy. L’étiquetage sera plus lisible et les campagnes de publicité insisteront à l’avenir sur les gestes d’utilisation à respecter. »