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 Au revoir les enfants

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jacotte
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MessageSujet: Au revoir les enfants   Au revoir les enfants I_icon_minitimeLun 7 Avr - 11:32:56

Au revoir les enfants est un film franco-allemand de Louis Malle sorti en 1987.

Au revoir les enfants Affich10


Hiver 1944 dans une France occupée, Julien qui a 12 ans, fils d'une famille bourgeoise, est pensionnaire au collège de carmelites de Sainte-Croix qu'il retrouve sans joie après les vacances de Noël pour le second trimestre.
Une rentrée presque comme les autres jusqu'à ce que le père Jean vienne présenter trois nouveaux élèves.
L'un d'entre eux, le jeune Jean Bonnet, est le voisin de dortoir de Julien.

Les deux élèves se jaugent, Julien est intrigué par Jean, garçon fier, mutique et mystérieux un temps rejeté par l'ensemble de la classe.
Après s'être observés mutuellement, ils s'apprivoisent au jour le jour et un lien d'amitié se crée entre eux.
Julien finit par comprendre le secret de son ami, son nom n'est pas Bonnet mais Kippelstein, il est juif.
Un froid matin de janvier, suite à une dénonciation par un garçon de cuisine (Joseph ) renvoyé pour avoir fait du marché noir, la Gestapo fait irruption dans le collège.
Le père Jean, résistant clandestin, et les trois enfants juifs sont emmenés.
Julien ne devait plus jamais les revoir.
Ils furent déportés à Auschwitz et à Mauthausen.

Au revoir les enfants Photo_11


Genèse

Ce film est en partie autobiographique; Louis Malle a vécu cette histoire qui a longuement occupé son esprit, selon ses propres dires:

« Pendant longtemps, j'ai purement et simplement refusé de m'y attaquer, parce que cet évènement m'avait traumatisé et qu'il a eu une énorme influence sur ma vie. »

Le projet de départ s'intitulait d'ailleurs "My little madeleine" (en référence à la madeleine de Proust) avant de s'intituler Le nouveau puis finalement Au revoir les enfants.

Néanmoins, le réalisateur n'a jamais prétendu raconter la vérité à la façon d'un documentaire, c'est une fiction faite des souvenirs qu'il a de cette histoire vécue, à laquelle il a rajouté des éléments et anecdotes récupérés ailleurs, et des éléments purement fictionnels.

De façon générale, l'amitié approfondie entre Julien et Jean est purement fictionnelle.
Le jeune Malle n'a pas réellement développé d'amitié avec le vrai Bonnet (il déclarera dans plusieurs interviews que c'est ce regret qui a motivé le film).
Le personnage de Julien corrige ce que Louis Malle n'a pas eu le temps, l'occasion ou la présence d'esprit de faire à l'époque.
Sa façon de chercher des indices sur l'identité de Jean (à la façon d'un Sherlock Holmes) peut être vue comme l'investigation que le réalisateur fait a posteriori sur son passé.


L'histoire réelle

Au revoir les enfants est donc une version romancée d'événements que Louis Malle a vécu.
Dans les faits réels, le jeune Jean Bonnet s'appelait Hans-Helmut Michel (6 novembre 1930, 6 février 1944) et il est resté environ un an dans le collège d'Avon avant d'être arrêté et déporté.
Il est en fait arrivé dans cet internat quelques mois avant Louis Malle et son frère Bernard.

Le Père Jean du film a lui aussi existé et s'appelait Père Jacques (29 janvier 1900, 2 juin 1945).
Pour avoir caché les trois enfants juifs dans le collège d'Avon près de Fontainebleau il fut aussi déporté à Mauthausen.
Il est honoré à Yad Vashem en tant que Juste parmi les Nations.


Distribution

Au revoir les enfants Photo_10
Gaspard Manesse : Julien Quentin
Bien intégré dans le collège, il révèle vite certains traits de caractère, voire certaines failles : un attachement fusionnel à sa mère, une légère tendance masochiste, une énurésie récurrente, etc. C’est un enfant attachant qui semble susciter la confiance des pères. Sans doute bon élève, il est marqué par la classe sociale dont il est issu (cf. le grand frère, Péguy, latin-grec, attitude à l’égard de Joseph, etc.). La complexité du personnage culmine dans la belle scène des douches municipales où Julien semble “ailleurs”. Il évoluera en fonction de sa relation à Jean Bonnet.


Au revoir les enfants Jean_b10
Raphaël Fejtö : Jean Bonnet/Kippelstein
Il est moins “dessiné” que Julien (rappelons que dans la réalité, Louis Malle ne l’a quasiment pas connu). “Nouveau”, il est naturellement un peu isolé (cf. le verset de Saint Siméon Stylite). Excellent élève en mathématiques, en musique, il subit l’envie et le rejet que provoquent les premiers de classe. Un certain mystère l’entoure (cf. nourriture, non-prière, attention particulière du surveillant et des pères, etc.) ; il ne se livre guère. Seules certaines réactions d’agacement ou le geste sadique qu’il opère sur la mouche (à mettre en relation avec celui de Julien avec son compas) laissent à penser que l’enfant souffre de secrets trop lourds à porter.
Leur véritable rencontre devra passer par certaines phases initiatiques : la présentation à la mère, lors de la scène du restaurant, comme si c’était elle qui d’une certaine manière allait “autoriser” Julien à nouer une relation amicale avec Jean ; puis, la volonté réciproque de se découvrir et d’accepter l’altérité de l’autre (Charlot l’émigrant, le jazz, l’énurésie, les Mille et Une Nuits). C’est la découverte de cette amitié naissante qui permettra à Julien de passer le cap de l’enfance. Le film nous en donne les prémices. Et sans doute peut-on ainsi mieux comprendre en quoi le martyre de Jean Bonnet fut déterminant dans la carrière de Louis Malle.


François Négret : Joseph
Le “prolo” parmi les gosses de riches, le frère en cinéma du Colin de Zéro de conduite ou de Lucien Lacombe, Joseph dénote par sa façon d’être, sa violence rentrée. Il vit d’autant plus mal sa situation sociale et son handicap, que les autres, enfants de son âge, le lui rappellent constamment. Sa frustration devient l’un des ressorts dramatiques du film.




Francine Racette : Mme Quentin
Si Louis Malle a souhaité faire un portrait de sa mère et, à travers elle, d’une certaine classe sociale, il s’agit d’une esquisse en quelques traits contrastés : deux scènes (à la gare et au restaurant) et une lettre. Il s’agit à n’en pas douter d’une grande bourgeoise tout imprégnée de l’idéologie de sa classe, mais aussi d’une femme de cœur, qui ne manque ni de courage ni d’un charme certain. Rappelons que Madame Malle, très croyante, consacra beaucoup de son temps à venir en aide aux “malheureux”, visitant au besoin les prisons, et qu’elle protégea des Juifs durant l’Occupation. On retrouve en filigrane des traits de cette forte personnalité au détour des phrases ou des répliques de Mme Quentin.


Philippe Morier-Genoud : Père Jean
Le directeur du collège apparaît comme un homme de conviction. Pleinement engagé dans la Résistance, il l’est tout autant par rapport à son sacerdoce : de même qu’il refuse la communion à un non-baptisé (le contraire constituant une faute lourde), il n’hésite pas à faire un prêche d’une extrême radicalité contre les riches (citant le cinquième verset de Saint Jacques – Jacques étant d’ailleurs le véritable nom du père Jean) devant la fine fleur de la grande bourgeoisie. Paradoxalement, ce sera sa sévérité à l’égard de Joseph (qu’il considère lui-même comme injuste) qui sera à l’origine du drame final. Tout cela en fait un personnage essentiel, complexe et contradictoire.


Au revoir les enfants Frer10
Stanislas Carré de Malberg : François Quentin François Berléand : Père Michel
Peter Fitz : Müller
Pascal Rivet : Boulanger
Benoît Henriet : Ciron
Richard Lebœuf : Sagard
Xavier Legrand : Babinot
Arnaud Henriet : Negus
Jean-Sébastien Chauvin : Laviron
Luc Etienne : Moreau
Daniel Edinger : Tinchaut
Marcel Bellot : Guibourg
Ami Flammer : Florent
Irène Jacob : Mlle Davenne (NB: son 1er rôle)
Jean-Paul Dubarry : Père Hippolyte
Jacqueline Staup : l'infirmière
Jacqueline Paris : Mme Perrin

Au revoir les enfants Photo_12


Récompenses


Lion d'or 1987 à la Mostra de Venise.
César du meilleur film, César du meilleur réalisateur, César du meilleur scénario original ou adaptation, César de la meilleure photographie, César du meilleur décor, César du meilleur son, César du meilleur montage
Prix Louis-Delluc.
Nomination aux Oscars 1988 pour le Meilleur Film Etranger.


video

Au revoir les enfants (la fin du film)


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