Monument payant le plus visité au monde, la Tour Eiffel continue à attirer d'abord des Français, en tête de sa fréquentation, devant les Espagnols, qui y affluent depuis quelques années, tandis que la vague chinoise commence à se lever.
Une enquête de satisfaction, la première depuis dix ans, a été menée pendant douze mois pour mieux connaître les touristes qui se pressent, 365 jours par an, sur les trois étages du chef d'oeuvre de fer, sis en bord de Seine à Paris.
La Tour ambitionne d'atteindre en 2007 sept millions de visiteurs, a indiqué mardi à la presse Jean-Bernard Bros, président de la SNTE, société gestionnaire du monument, en analysant les résultats de cette étude.
Un objectif loin d'être hors d'atteinte puisque la fréquentation en est à 6,3 millions, les effets du 11 septembre 2001 ayant été résorbés.
La Tour a ainsi connu en 2005 le meilleur mois de janvier de toute son histoire.
Mais pour mieux rentabiliser ses flux, attirer une nouvelle clientèle, combler sa saison creuse, la Tour se doit de bien connaître son public.
6.000 visiteurs ont donc été questionnés par la Sofrès -5 à 600 par mois- pour préciser leur profil et leurs préférences.
Si 86% sont étrangers, la France et surtout sa province continuent, comme en 1995, à fournir les plus gros contingents: 14,06%.
Inédit : les Espagnols, en septième position il y a dix ans, ont bondi à la deuxième place (9,27%), devançant Américains (8,92%), Britanniques (8,63%), Allemands (5,33%) et Italiens (5,1%).
Mais en septième place, les Chinois montent en puissance: absents du palmarès de 1995, ils sont désormais 300.000 par an à grimper sur la Tour (voyages de groupes uniquement).
Pour eux, le personnel d'accueil a commencé à se former au chinois.
La Tour peut par ailleurs se targuer d'un indice de satisfaction royal : 95% de ceux qui en descendent sont très (45%) ou assez (50%) contents d'y être montés.
Tarifs, propreté, accueil, boutiques, ils aiment tout, avec un bémol: l'attente aux ascenseurs ou aux caisses répartis aux quatre pieds de la "demoiselle de fer".
La Tour a donc dans ses cartons de grands projets d'aménagement: des caisses centrales dans des sous-sols creusés entre ses pieds, des salons d'attente, la possibilité de réserver à l'avance...
Mais, a expliqué M. Bros, tout est suspendu au futur gestionnaire de la Tour: la concession accordée par la Ville de Paris (propriétaire du terrain et du bâtiment) à la SNTE, échoit fin 2005. Un appel d'offres est en cours pour un nouveau montage.
En attendant, les files se forment au pied de la Tour, qu'il fasse glacial ou torride.
La semaine dernière, des ventilateurs-vaporisateurs allégeaient leur longue patience, sous un ciel accablant.
Un pis-aller, alors que Gustave Eiffel avait imaginé son chef d'oeuvre pour seulement 500.000 visiteurs par an.
A son inauguration en 1889, elle en reçut 1,9 million.