Dès le 1er juillet, oreillettes et casques audios seront interdits sur la route et les nouveaux titulaires du permis seront privés même d’un seul verre d’alcool.
Des mesures qui coïncident avec une nouvelle hausse des morts sur les routes.
Le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, a présenté hier plusieurs mesures pour remédier à l’inquiétante hausse de la mortalité routière enregistrée en 2015.
Ainsi, dès le 1er juillet, tout dispositif « destiné à émettre du son » sera interdit à l’oreille.
En clair, même plus besoin d’être au téléphone pour être verbalisé (135 € d’amende, et trois points de permis en moins) : que l’appareil soit allumé ou éteint, qu’il serve à écouter de la musique ou recevoir un appel, il sera interdit de rouler avec une oreillette ou avec un casque.
Les oreillettes sans fil qu’on insère dans l’oreille sont également interdites.
Au volant, à moto, mais aussi à vélo
Et la mesure est large.
Outre les automobilistes, elle vise tous les usagers de la route : motards, cyclomotoristes, et même les cyclistes.
Rappelons toutefois que, titulaires ou non du permis de conduire, ni les cyclistes ni les cyclomotoristes ne peuvent se voir retirer des points lors d’une infraction commise à vélo ou à cyclo.
Selon la Sécurité routière, 34 % des Français utilisent leur téléphone au volant en 2014, contre 18 % en 2004.
Pire : 51 % sont persuadés que cela ne constitue pas un véritable danger…
Seuls restent autorisés les dispositifs dits « intégrés » : qu’il s’agisse des kits mains libres sans fil intégrés aux véhicules, ou des systèmes intégrés dès la fabrication aux casques de moto – qui permettent notamment de converser avec son passager.
Mais Emmanuel Barbe a tenu à insister : « Nous ne les avons pas interdits par mesure de bon sens, mais quoi qu’il arrive, téléphoner en conduisant reste une mauvaise chose. »
Enfin, aucune dérogation n’est prévue pour les livreurs, les routiers, ou encore les taxis.
Zéro alcool pour les conducteurs novices
Autre mesure phare, qui sera aussi effective le 1er juillet : tolérance zéro pour l’alcool au volant des conducteurs novices.
La mesure vise essentiellement les jeunes, mais pas seulement : il s’agit, selon la Sécurité routière, des titulaires d’un permis probatoire – ce qui inclut tout lauréat de l’examen, quel que soit son âge, et toute personne qui a dû repasser le permis après avoir perdu ses douze points.
Pendant trois ans (deux ans pour les conducteurs ayant fait la conduite accompagnée), la limite tolérée sera de 0,2 g/l de sang – pour tenir compte du taux d’alcool « naturel » contenu dans le sang, et de l’effet éventuel de certains médicaments.
Mais le message officiel est très clair : « 0,2 g/l, c’est ZÉRO verre » d’alcool, peut-on lire sur les visuels de la campagne dédiée.
Et la sanction promise est à la hauteur des enjeux : alors que dans 28 % des accidents de la route, l’ivresse est en cause, tout excès sera puni du retrait de… six points de permis.
Autrement dit, la première année après l’obtention du « papier rose », celui-ci s’envolera à la première infraction.
Quant à généraliser la mesure aux autres conducteurs, la Sécurité routière ne l’annonce pas.
Mais n’a pas semblé l’écarter non plus…
Enfin, l’expérimentation de la vitesse limitée à 80 km/h sur certaines routes secondaires a été confirmée au 1er juillet.
le dauphine