"On n'a pas le droit d'être différent" : Yolande Raulet a déposé vendredi une main courante contre le ministère de la Santé et l’Agence régionale de santéYolande Raulet est une maman au bord de l'épuisement. Yolande Raulet entame un bras de fer avec l’administration.
C’est la seconde fois qu’elle mène ce combat.
En 2009,elle avait retiré sa plainte quand son fils a pu être scolariséEt en colère.
Son fils,Clément a 9 ans aujourd'hui.
Il est handicapé.
Depuis sa naissance,elle se bat pour lui.
« Nous avons fait une demande pour l'inscrire dans un IME du département (Institut médico-éducatif),il est sur liste d'attente ».
Et son accueil est rendu difficile par le manque de moyens,de personnel,notamment soignant.
Liste d'attente aussi au Centre d'accueil départemental de semaine en pédopsychiatrie (Cads),qui dépend de la Candélie.
"Ils n'ont pas de place pour le prendre en charge quelques jours,pour laisser la famille souffler.
Attention,le personnel n'est absolument pas en cause,au contraire,on sent qu'ils aimeraient nous aider.
Mais ne le peuvent pas"Comportement violentAlors,vendredi,après une énième crise de violence de son fils,c'en était trop !
Elle est allée au commissariat d'Agen pour déposer une main courante contre le ministère de la Santé et l'Agence régionale de santé (ARS).
« Il n'y a jamais d'argent pour nos enfants handicapés.
Aujourd'hui,on n'a pas le droit d'être différent ».
Bien sûr,elle reçoit une aide de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH),et le centre les Trois Rosiers qui accueille Clément une partie de la semaine est pris en charge par la sécurité sociale.
« Mais tous les budgets sont restreints,partout,et sur le dos de nos enfants ».
"J'ai un autre garçon qui a 14 ans et qui n'en peut plus non plus"Ce n'est pas la première fois que cette maman se lance dans une telle démarche.
Déjà en 2009,elle avait déposé une plainte.
Son fils devait entrer en maternelle,une rentrée qui a failli ne pas se faire faute d'Assistant de vie scolaire (AVS).
À l'époque,elle avait gagné sa bataille.
Mais aujourd'hui,« le handicap de Clément évolue.
Cela devient difficile ».
Toute sortie publique est rendue compliquée par son comportement,violent et verbalement agressif.
« J'ai un autre garçon,son frère aîné,qui a 14 ans et qui n'en peut plus non plus de cette situation »,s'émeut la mère de famille.
Un situation inextricable ?Son sourire,un peu forcé parfois,tranche avec ses propos d'une extrême dureté.
« Nos enfants n'ont pas leur place à l'école,ni dans les Instituts médico-éducatifs où il n'y a pas de place,par manque de moyens.
Que doit-on faire ? »Aujourd'hui,Clément est scolarisé une journée par semaine,à Félix-Aunac,dans une Classe à inclusion scolaire (Clis).
« Mais,même s'il est plutôt bien à l'école,cela ne lui convient pas,plus ».
Au bord des larmes,elle explique que « quand on a un enfant handicapé,on aimerait qu'il aille à l'école,qu'il fasse comme les autres.
Mais aujourd'hui,je sais que ce n'est plus possible ».
Une situation qui lui apparaît inextricable. « Je veux que les pouvoirs publics se réveillent.
Qu'ils donnent des moyens pour nos enfants ».
Alors,elle a déposé cette main courante.
Et recommencé un combat au long court.
sud ouest