Surpris par la lumière,il sursaute : «Oui ! Oh,mon Dieu». Larry Hester recouvre partiellement la vue grâce à un implant qui communique avec une caméra.Larry Hester,66 ans,dont la moitié passée dans le noir,vient de recouvrer la vue.
Sa femme Jerry,extatique,n'ose y croire,pas plus que les médecins : «Tu peux me voir ?
Tu peux vraiment me voir ?». Elle court l'embrasser.
Lui ne cesse de sourire.
Cette scène émouvante,capturée le 1er octobre dans un centre privé spécialisé dans la chirurgie des yeux,à Durham (Etats-Unis),fait le tour du monde.
Elle est aussi exceptionnelle : Larry Hester n'est que le septième Américain à pouvoir bénéficier d'un oeil bionique.
A l'aube de la trentaine,on lui diagnostique une rétinite pigmentaire,une maladie dégénérative héréditaire alors mal comprise et incurable.
Sa vue se dégrade rapidement.
Il perd totalement l'usage de ses yeux à 33 ans.Jusqu'à récemment,la science ne pouvait rien pour lui.
Mais,début 2013,il apprend que les Etats-Unis autorisent l'utilisation d'un type d'oeil bionique,rapporte «News Observer».
Il demande immédiatement à faire partie des premiers à pouvoir expérimenter l'invention révolutionnaire.
Une technologie sans-filLa technologie développée par les chercheurs du Duke Eye Center,en Caroline du Nord,et la société Second Sight,consiste en une prothèse (l'Argus II Retinal Prosthesis Device) qui,une fois activée,envoie des signaux lumineux au cerveau.
Un capteur est implanté dans l'œil pour capter les signaux lumineux envoyés par une caméra montée sur des lunettes spéciales.
Le capteur et la caméra communiquent via la technologie sans-fil.Paul Hahn,chirurgien du Duke Eye Center,précise que la prothèse ne permet pas de recouvrer totalement la vue,mais «elle peut aider Hester à distinguer une porte d'un mur,ou un passage piéton sur la route».
«Je me demande comment j'ai pu être si chanceux»,s'enthousiasme Larry Hester.
L'Américain espère que son expérience profitera à d'autres.
Cependant,le développement à grande échelle de l'oeil bionique pourrait être freiné par son coût actuel : la bagatelle de 145.000 dollars,soit 114.000 euros.
le parisien