Pif Gadget est un magazine français de bande dessinée pour la jeunesse, créé en février 1969, dont la fréquence de parution était à l'origine hebdomadaire.
Il présente la particularité d'inclure un gadget à chaque édition.
Il a lancé des séries « cultes » de la bande dessinée.
Il alternait à chaque parution les styles "comiques" et "réalistes" ainsi que la couleur et le noir et blanc.
Il a été un véritable phénomène de presse dans les années 70-80.
Après une interruption de 1993 à 2004, il paraît à nouveau sous forme de mensuel pour s'achever en novembre 2008.
Fondé en 1969, il est le successeur de Vaillant, le journal de Pif.
Pif le chien est né en 1950 dans le journal l'Humanité sous la plume de José Cabrero Arnal, surnommé affectueusement Monsieur Paparnal.
Le magazine s'appelle à ses débuts Pif et son gadget surprise puis, quelques mois plus tard, Pif Gadget.
C'est un hebdomadaire.
Il doit son nom à :son héros principal, le chien Pif ;
au gadget offert avec chaque numéro, dont les célèbres Pifises (Artemia salina, un petit crustacé), et les Pifitos, les pois sauteurs vivants du Mexique
Il se caractérise par sa parution en histoires complètes, attesté par la ligne d'accroche « Tout en récits complets » écrite sur la couverture juste sous le titre, contrairement à la plupart des autres revues de bandes dessinées qui offraient toujours des histoires à suivre, forçant ainsi à la fidélisation du lecteur (Pilote, Tintin, Spirou, le Journal de Mickey, etc.).
Il se caractérise aussi par l'augmentation de son volume.
Alors que son prédécésseur paraissait sous quarante-huit pages, Pif Gadget offre quatre-vingts pages d'histoires comiques et d'aventure chaque semaine.
La variété des séries qu'il proposait était assez impressionnante.
Le lecteur y trouvait de l' aventure animalière en couleur clairement enfantine comme Pif, Placid et Muzo, Pifou.
Certaines séries flirtaient même avec un humour plus adulte comme Gai-Luron ou Corinne et Jeannot ou parodique comme Horace cheval de l'Ouest.
Il y trouvait aussi de l'aventure historique ou exotique dans un style réaliste en noir et blanc comme Rahan le fils des âges farouches, Teddy Ted le cow-boy aux yeux clairs, Les Pionniers de l'Espérance, Loup Noir, Bob Mallard, Le Grêlé 7/13, Ragnar le Viking, Jacques Flash l'homme invisible, Robin des Bois, Nasdine Hodja l'insaisissable...
Il se caractérise enfin par son Journal des jeux d'une quinzaine de pages comprenant entre autres des tests (pourriez-vous être...), des mots croisés, des questions, des énigmes. Il se termine par la page solutions pour respecter la formule de l'illustré "complet".
Du premier au numéro 46, un jeu concours primé à thèmes permet de récompenser le lecteur gagnant d'une somme d'argent et d'un cadeau.
Gadgétus le "Journal du Gadget" sera un troisième insert qui développera l'année suivante une thématique autour du gadget de chaque semaine.
Les premières unesProlongeant la tradition de son prédécesseur Vaillant, le journal de Pif, Pif-Gadget constitue ses 10 premières unes en publiant le début de l'aventure hebdomadaire de son héros Pif.
La une numéro 11 voit la présentation sous forme de devinette du gadget par un personnage comique de l'illustré, en l'occurrence Arthur. Ces deux présentations alternent alors à l'exception du numéro 13 qui présente les nouveaux héros comiques Les Rigolus.
La une du numéro 17 est réalisée par le gag d'un autre personnage comique, Gai-Luron.
Le format du gag s'inspirant des planches publiées par les collections "Poche" des héros de l'illustré.
Ce nouveau type de une, constitué d'une courte histoire de une à six vignettes maximum alternera désormais.
L'exception viendra du numéro 25 qui voit le gadget présenté par deux personnages étrangers aux héros du magazine.
La une numéro 33 publie la présentation du gadget en un dessin.
La une suivante, numéro 34 voit la première représentation du gadget "La collection de timbres" par une photo.
La une munéro 37 montre le premier dessin réaliste du gadget.
La une numéro 64 présentée par le personnage réaliste Loup Noir signée par son dessinateur Kline (Roger Chevaillier) est publiée décadrée en hauteur sans le nom du gadget Le bracelet de Loup Noir.
La une numéro 114 présentée par les personnages comiques Pif et Hercule est publiée décadrée latéralement sans le nom du gadget De véritables castagnettes espagnoles
La une numéro 52 ne sera pas pour la rédaction l'occasion de publier une spéciale pour célébrer le premier anniversaire de la nouvelle formule du magazine.
À partir du numéro 53, la une est entièrement consacrée à l'annonce du gadget, véritable moteur de la distribution du magazine
Liste du premier et de gadgets remarquablesChaque semaine devait être produit un objet, un jouet ou un jeu qui plaise autant aux garçons qu'aux filles, qui ne soit pas dangereux, facile à assembler si nécessaire et ne pas être volumineux afin de pouvoir être distribué avec le journal.
Les gadgets s'ils étaient ingénieux n'étaient pas toujours des nouveautés tels le "Jeu de dames" ou le "Baromètre" (numéros 3 et 4).
Il n'empêche que Pif-Gadget réussit ce tour de force de créativité durant ses trente cinq années d'existence.
Le gadget reste une surprise jusqu'au numéro 60 pour laquelle "la Poudre de vie" est annoncée par le numéro précédent du périodique. C'est à cette occasion que la mention sur la couverture "et son gadget surprise n°..." se transforme en "et son gadget n°...".
Elle évolura encore au numéro 93 pour afficher enfin le titre Pif-Gadget.
Certains gadgets seront repris lors de publications ultérieures de Pif-Gadget. Le premier fut réédité lors de la parution du numéro 74.
Le deuxième, le cellophane thermo-sensible fut repris lors de la parution du numéro 171.
Le cinquième, le poster avec dessins à révéler, le fut lors du numéro 47 et le sixième lors du numéro 62.
Les sachets de soda du vingtième gadget seront à nouveau célébrés au numéro 76.
Des timbres différents du gadget numéro 34 se retrouveront aux cinq unes à partir du numéro 87.
Les célèbres "Pifises" du numéro 60 honoreront à nouveau le numéro 447 ainsi que les "Pois sauteurs du Mexique" du 103 le 345.
Différents jeux de cartes accompagneront Pif-Gadget tout au long de ses publications ( gadgets numéros 8, 11, 16, 17, 27, 33, 52... ).
Pif-Gadget numéro 15 annoncera pour la semaine suivante un "colossal gadget lilliputien" qui ne correspondra pas au "Sorcier", jeu de magie de quatre cartes, offert avec le seizième numéro du magazine.
De même Pif-Gadget numéro 287 annoncera pour la semaine suivante le gadget "Le ball-trap" qui sera remplacé par "Le souflobut" avec une page d'explications sous le titre "Dernière minute : Hercule a cassé le gadget".
Ce gadget "cassé" est alors annoncé pour le numéro 291... À l'intérieur de ce numéro un encart annonce que Hercule n'est pas arrivé à recoller les morceaux du gadget cassé et en propose un autre !
Le gadget numéro 52 ne sera pas pour la rédaction l'occation de confectionner un gadget particulier pour célébrer le premier anniversaire de la nouvelle formule.
Pif-Gadget numéro 84 contenant "La boite à faire disparaître" est vendu sous blister du fait de sa confection en matière plastique rigide. Puis le numéro 87 à l'occasion du gadget "Une collection de timbres de Mongolie" présentée sur la couverture.
Cet emballage se généralise ensuite à partir du numéro 99.
En effet le volume et la fabrication des gadgets en matière plastique ne permettent plus de les insérer au cœur du journal comme lorsqu'ils étaient en carton. Afin de les préserver des risques de perte, 490 kilomètres de ruban plastiques sont alors nécessaires chaque semaine pour ensacher l'hebdomadaire
En 1972, l'"Opération scientipif", à partir du Pif-Gadget numéro 159, sans précédent dans la presse pour la jeunesse, a offert pendant huit semaines, à raison d'un par semaine, huit gadgets basés sur des principes physiques élémentaires.
Le but étant que les jeunes lecteurs fassent preuve d'ingéniosité et proposent d'autres applications avec leurs propres réalisations.
L'année suivante, en 1973, Pif-Gadget à partir du numéro 211, a offert pendant six semaines la série "Magigadget" composée chaque semaine d'un gadget et d'un chapitre du Grand Livre de la Magie qui permettait aux jeunes lecteurs de devenir magicien et de monter un spectacle de magie.
Le numéro 60 d'avril 1970, qui contenait les fameux Pifises, a été tiré à 1 000 000 d'exemplaires (650 000 exemplaires, puis retirage à 350 000 exemplaires).
Le numéro 137 de septembre 1971, qui proposait comme gadget les pois sauteurs du Mexique, a également été tiré à 1 000 000 d'exemplaires.
Il s'agit dans les deux cas du plus fort tirage en Europe pour un journal de bande dessinée.
L'une des dernières grandes œuvres du magazine fut l'édition à chaque numéro pendant plusieurs mois en 1989 d'un fascicule sur la Révolution française que revivaient Pif et Hercule.
Le dernier numéro de Pif le journal paraît en novembre 1993 (n° 1253).
Le magazine connaît une seconde vie puisqu'un numéro double spécial été, numéroté 1, est publié le 1er juillet 2004. Le premier cadeau est un ensemble pour élever des « Pifises » (Artemia salina).
Il inaugure une nouvelle série qui est désormais mensuelle à partir de septembre 2004 dont le deuxième numéro offre de quoi créer des « œufs cubiques », là encore un gadget célèbre du magazine (d'autres fort populaires[réf. souhaitée] furent la catapulte et le briquet anti-fumeurs).
Patrick Apel-Muller est le directeur de la rédaction de Pif Gadget dont Pierre Dharreville est le rédacteur en chef et le scénariste François Corteggiani en est le rédacteur en chef BD. Une nouvelle génération d'auteurs a rejoint dessinateurs et scénaristes de l'ancien hebdomadaire.
On retrouve plusieurs des séries phare de l'âge d'or du magazine : Pif et Hercule, chaque mois. Mais aussi, ponctuellement, Docteur Justice, Placid et Muzo, Léo le léopard, ou encore Rahan. De nombreuses séries nouvelles viennent compléter le sommaire, dont Quentin le seul de Patrice Lesparre (scénario et dessin), les Apatrides de Patrice Lesparre (scénario) et Christophe Malgrain (dessin), Le Cavalier Maure de Jean-Marc Lainé (scénario) et Patrick Dumas (dessin) ou Banc d'essai de la Toto Brother's Company (scénario et dessin).
L'ultime numéro 53 de novembre 2008 — et sa machine à faire les œufs carrés — marque la fin de cette résurrection.
L'entreprise Pif Éditions, éditeur du magazine, est placée en liquidation judiciaire le 15 janvier 2009, suivant le placement en redressement judiciaire de mars 2007
Les six salariés permanents et la trentaine de pigistes ont reçu en janvier leur lettre de licenciement.
Les salariés pourraient être reclassés
S'ensuivent trois numéros de Pif découverte en décembre, qui furent les derniers
En 1978, un autocollant, « La main de Pif », avait été inclus dans le magazine, avec consigne de le coller à l'arrière de la voiture de ses parents. On pouvait ainsi être tiré au sort dans la rue par une équipe du journal et gagner un cadeau.
C'était là surtout une excellente opération marketing pour le journal.
Corollaire inattendu, pour toute une génération, le badge « Touche pas à mon pote » apparu quelques années plus tard, d'abord de couleur jaune, rappela la fameuse « Main de Pif »