Pâques est la plus importante fête religieuse chrétienne d'un point de vue spirituel. Elle commémore la résurrection de Jésus-Christ, le troisième jour après sa passion.
La solennité commence le dimanche de Pâques, qui marque la fin du jeûne du Carême, et dure pendant huit jours (semaine de Pâques ou semaine radieuse ou semaine des huit dimanches).
Après le Ier concile de Nicée en 325, il fut décidé que le calcul de la date de Pâques se ferait selon une règle fixe.
Ainsi, Pâques est célébré le dimanche après le 14e jour du premier mois lunaire du printemps, donc le dimanche après la première pleine lune advenant pendant ou après l'équinoxe de printemps.
Dans la pratique, il est plus simple de revenir aux origines : Pâques correspond au premier dimanche qui suit la première pleine lune de Printemps.
En revanche, la date peut varier suivant la longitude de la ville où l'on effectue l'observation. Les catholiques choisissent Rome.
Finalement, toutes les églises acceptèrent la méthode d'Alexandrie qui place l'équinoxe de printemps dans l'hémisphère Nord le 21 mars (alors que le vrai peut intervenir un ou deux jours avant ou après).
Un problème, apparu plus tard, est la différence des pratiques entre les églises occidentales et les églises orthodoxes.
Les premières adoptent en 1582 le calendrier grégorien pour calculer la date de Pâques, alors que les autres continuent à utiliser le calendrier julien originel.
Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997.
Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre églises occidentales et orientales ; elle devait entrer en application en 2001, mais échoua.
Le calcul de la date de Pâques est assez complexe ; il est connu sous le nom de comput. Il existe des tables traditionnelles, mais aussi des algorithmes plus mathématiques pour la retrouver.
La première méthode développée par Carl Friedrich Gauss avait quelques erreurs : en 1954 (la formule donnait le 25 avril au lieu du 18 avril) et en 1981 (le 26 au lieu du 19 avril).
De nombreux autres mathématiciens ont depuis développé d'autres formules.
Symboles
La Lumière
Pour les chrétiens, le symbolisme de la lumière de Pâques a un sens cosmique.
La référence à l'équinoxe et à la pleine lune (voir plus haut la date de Pâques) n'est pas pour eux quelque chose de fortuit : elle est voulue par Dieu lui-même. Ce n'est qu'à l'équinoxe que le Soleil éclaire toute la Terre tandis que, au même moment, la pleine lune continue à réfléchir ses rayons pendant la nuit
Certains symboles de la fête de Pâques sont à retrouver parmi ceux de la fête juive de Pessa'h et ont pris une autre signification par rapport au Christ. D'autres se rapportent aux épisodes relatés dans les Évangiles.
Agneau
La meilleure identification provient du chapitre 53 du prophète Isaïe (versets 5 à 7)
« Mais il était transpercé à cause de nos crimes, Écrasé à cause de nos fautes ; Le châtiment qui nous donne la paix est (tombé) sur lui, Et c'est par ses meurtrissures que nous sommes guéris.
Nous étions tous errants comme des brebis, Chacun suivait sa propre voie ; Et l'Éternel a fait retomber sur lui la faute de nous tous. Il a été maltraité, il s'est humilié et n'a pas ouvert la bouche, Semblable à l'agneau qu'on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la tondent ; Il n'a pas ouvert la bouche. »
Le fils d'Abraham se transforme en fils de Dieu : « Voici : tu deviendras enceinte, tu enfanteras un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très–Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. » (Luc chapitre 1, versets 31 et 32).
C'est d'ailleurs à cause de cette seule affirmation qu'il sera crucifié : « Les Juifs lui répondirent : Nous avons une loi, et selon la loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. » (Jean 19:7).
Le bélier que trouve Abraham devient l'Agneau de Dieu : « Le lendemain, il vit Jésus venir à lui et dit : Voici l'Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » (Jean 1:29)
Il ne dit rien : « Jésus garda le silence et ne répondit rien. Le souverain sacrificateur l'interrogea de nouveau et lui dit : Es–tu le Christ, le Fils du (Dieu) Béni ? » (Marc chapitre 14, verset 61)
Mais cette mort mène à la résurrection : « Jésus commença dès lors à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. » (Matthieu 16:21) mais que l'on retrouve aussi dans (Matthieu 20:19 - Luc 9:22 - Luc 13:32 - Luc 18:33 - Luc 24:46).
Le sang
Le sang de l'agneau pascal servit de signe pour épargner les Hébreux lors de la dernière plaie d'Égypte avant la sortie d'Égypte : « Quand l'Éternel traversera l'Égypte pour frapper et qu'il verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l'Éternel passera par–dessus la porte et ne laissera pas le destructeur entrer dans vos maisons pour (vous) frapper. » (Exode 12:23).
Ce même sang permet la relation avec Dieu via le Christ : « C’est pourquoi Jésus aussi, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte. » (Hébreux 13:12)
L'évangile
Jésus et ses disciples, principalement juifs, ont donc naturellement fêté cet évènement tout en lui donnant un sens plus profond (pour les chrétiens), car assimilant la sortie d’Égypte à la délivrance définitive de la désobéissance à Dieu, une des significations du mot péché :
« Et leurs cadavres (resteront) sur la place de la grande ville, qui est appelée dans un sens spirituel Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. »
Apocalypse, chapitre 11, verset 8
Le pain
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Concernant le pain, les chrétiens sont aussi appelés à ôter le levain de leur vie. Dans l'Évangile, cela prend une signification spirituelle :
« Sur ces entrefaites, les gens s’étant rassemblés par milliers, au point de s’écraser les uns les autres, Jésus se mit à dire en premier lieu à ses disciples : Gardez–vous du levain des Pharisiens, qui est l’hypocrisie »
Luc 12:1
Ou encore dans une lettre de saint Paul :
« Il n’est pas beau, votre sujet de gloire ! Ne savez–vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez–vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, ni avec un levain de perfidie et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. »
1 Corinthiens, chapitre 5, versets 6 à 8
Fêtes et traditions
De nombreuses coutumes païennes destinées à accueillir le retour du printemps se rattachèrent à la fête de Pâques.
L’œuf est le symbole de la germination qui se produit au début du printemps.
Le lapin est un symbole païen qui a toujours représenté la fécondité
Dans les pays chrétiens, l’œuf de Pâques est le cadeau favori le jour de Pâques.
En Belgique et en France, ce sont les cloches de Pâques qui apportent les œufs de Pâques.
Depuis le jeudi saint, les cloches sont silencieuses, en signe de deuil. On dit qu'elles sont parties pour Rome, et elles reviennent le jour de Pâques en ramenant des œufs qu'elles sèment à leur passage.
En Allemagne et en France, le repas de Pâques est souvent l'occasion de partager un gigot d'agneau rôti accompagné de flageolets.
En France et surtout au Québec, certains mythes populaires parlent de la cueillette de l'Eau de Pâques.
En Allemagne, en Suisse, en Autriche, en France dans la région d'Alsace et le département de la Moselle ainsi qu'en Martinique, Guyane, Guadeloupe et à la Réunion, le lundi de Pâques s'accompagne d'un autre jour férié : le « Karfreitag », soit le Vendredi saint.
Pâques y est considéré comme une sorte de deuxième Noël et il n'est pas rare que les gens s'offrent des cadeaux entre eux à cette occasion.
En Alsace et dans certaines régions d'Allemagne, on confectionne un biscuit en forme d’agneau appelé Osterlammele ou Lamala.
Cette tradition typiquement alsacienne du Lammele est attestée par le théologien catholique Thomas Murner en 1519 : le fiancé offrait un agneau pascal à sa promise.
On l’offrait aussi aux enfants au retour de la messe du jour de Pâques. Après le temps du Carême, ce biscuit riche en œufs permettait d’écouler le stock d’œufs accumulé avant Pâques et dont la consommation est proscrite.
L’agneau était décoré d'un étendard aux couleurs du Vatican (jaune et blanc) ou de l’Alsace (rouge et blanc).
Comme pour Noël, les Suisses, dans la région d'Alsace et les Allemands décorent leur maison à l'approche de Pâques.
Les œufs de Pâques sont apportés par le lapin de Pâques (Osterhase). Chocolats et décorations diverses, souvent en forme de lapin, ornent ainsi les boutiques et les appartements.
On y fait aussi des bouquets de Pâques sur lesquels on accroche divers sujets et des œufs peints.
Les arbres dans les jardins ont droit également à une parure multicolore avec l'arrivée du printemps ; les œufs et lapins poussent partout.
Les Allemands, les Alsaciens et les Américains décorent des œufs cuits durs avec de la peinture ou des feutres.
Les Américains espèrent que l’Easter Bunny leur apportera des lapins en chocolat et des sucreries dans un panier tressé.
En Pologne, un panier garni est préparé le vendredi, conservé sans être mangé le samedi, et béni le jour-même par le prêtre
Dans les pays à majorité chrétienne orthodoxe, il y a beaucoup de coutumes qui plaisent particulièrement aux enfants.
Des œufs sont peints pour cette journée, essentiellement en rouge, mais on utilise aussi d'autres couleurs.
Il existe plusieurs traditions populaires et religieuses liées à Pâques :
On s'échange ces œufs colorés, pendant toutes les fêtes de pâques et la semaine qui suit ;
le premier œuf peint est considéré comme étant le gardien de la maison et il est donc conservé ;
la pâques orthodoxe véhicule aussi une autre tradition, très populaire qui a été perdue dans les sociétés de rite catholique (sauf en Pologne et en Croatie). Une fois les œufs coloriés ou peints, on peut choisir un œuf et le décréter comme son œuf porte-bonheur. Cet œuf servira a toquer l'œuf d'une autre personne. Si jamais, lorsque vous toquez l'œuf de votre adversaire et que vous brisez celui-ci, vous remportez son œuf ; si c'est votre œuf qui succombe, alors vous perdez votre œuf au profit du vainqueur et il ne vous reste alors plus qu'à choisir un nouvel œuf ;
en Grèce, et en Russie, il est d'usage de ramener chez soi la « lumière sainte », le jeudi saint après la lecture des douze évangiles, et de faire un signe de croix au-dessus de sa porte avec la flamme. Conserver la lumière sainte quarante jours, sans qu'elle ne s'éteigne, porterait bonheur, selon la tradition.
Tous les peuples orthodoxes, respectent à Pâques la coutume suivante. Pendant toute la semaine les chrétiens orthodoxes se saluent par l’exclamation « Christ est ressuscité ! » (Христос васкрсе, en serbe cyrillique) à laquelle on répond « Il est vraiment ressuscité ! » (Ваистину васкрсе, en cyrillique).
En Hongrie, en République tchèque et en Slovaquie, les jeunes filles colorent les œufs durs. Elles utilisent également de la cire qu'elles mettent autour de l'œuf. Une fois l'œuf coloré, la cire enlevée crée des motifs. Les garçons tressent avec des roseaux et des rubans colorés des fouets. Le matin du lundi de Pâques, les garçons « s'habillent » et font le tour de leur voisinage pour « fouetter » et arroser les jeunes filles en leur souhaitant des vœux. Les filles leur offrent a manger et a boire, ou à défaut un verre d'alcool. Les garçons repartent avec des œufs décorés, des chocolats, etc. La tournée se termine a midi. Cette ancienne tradition est encore célébrée avec plaisir pour les garçons, moins pour les filles qui doivent accepter ce châtiment affectueux avec le sourire.
Pâques a donné naissance au prénom Pascal.
Les œufs de Pâques
La tradition d'offrir des œufs remonte à l'Antiquité.
Déjà, les Égyptiens et les Romains offraient des œufs peints au printemps car ils étaient le symbole de la vie et de la renaissance.
L'Église ayant instauré au IVe siècle l'interdiction de manger des œufs pendant le Carême et les poules continuant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême – n'ayant pas été mangés – étaient alors décorés et offerts.
De nos jours, le jeûne n'est plus observé aussi strictement mais la tradition d'offrir des œufs, y compris en chocolat, est restée.
L’œuf de Pâques est un œuf décoré que l’on offre le matin du dimanche de Pâques.
Il est souvent comestible et fait de chocolat ou de sucre.