La consommation de papier toilette non recyclable accroît la menace qui pèse sur les forêts, alerte lundi le WWF.
L'organisation écologiste appelle l'industrie européenne du papier hygiénique à réagir.
L'industrie européenne du papier hygiénique et ménager contribue à la disparition des forêts, en n'offrant pas assez de produits recyclés à ses consommateurs. "Chaque jour, ce sont près de 270.000 arbres qui passent à l'égout ou dans le vide-ordures.
Un tel bradage des forêts est à la fois absurde et inutile", affirme lundi Duncun Pollard, directeur du programme forestier européen du Fonds mondial pour la nature (WWF).
"Mieux informer"
Selon une étude de l'organisation écologiste, la grande majorité des produits vendus par les cinq plus grands fabricants en Europe — Procter et Gamble, SCA, Kimberly Clark, Metsa Tissue et Georgia Pacific, qui couvrent environ 70 % du marché européen — ne contiennent que des quantités négligeables de fibres recyclées.
Pour le WWF, "cela signifie que des fibres vierges, de première qualité, sont extraites directement de forêts naturelles et de plantations du monde entier (Amérique latine, Canada, Etats-Unis, Afrique du Sud, Russie Asie et Europe) pour finir dans la poubelle ou les toilettes".
"Les consommateurs ignorent que, en allant aux toilettes, ils accentuent sans le vouloir la menace qui pèse sur les forêts", précise Duncan Pollard.
Les fabricants prétendent que les détaillants et les supermarchés demandent surtout des produits non recyclés, car cela correspond aux choix des consommateurs, ajoute le WWF.
"C'est un mythe que de croire que les produits recyclés ne sont pas de bonne qualité", souligne Duncan Pollard. L'ONG demande aux compagnies de mieux informer les consommateurs sur la part exacte des fibres recyclées contenues dans leur papier ménager, et conseille aux consommateurs de privilégier les marques de papier hygiénique ou de mouchoirs jetables utilisant des fibres recyclées.
L'industrie du papier ménager en Europe vaut 8,5 millions d'euros et représente 26% de la consommation mondiale.
Chaque Européen en utilise en moyenne 13 kilos par année.