La grogne monte contre GDF Suez.
Bon nombre des abonnés au gaz ont le sentiment de servir de vache à lait au groupe privé, né en 2008 de la fusion entre l’ex-Gaz de France et Suez. Les plaintes s’accumulent chez les associations de consommateurs et sur le bureau du médiateur de l’énergie.
Motif de la fronde : GDF Suez est accusé de baser ses factures sur des estimations de consommations gonflées et de ne rembourser quand c’est le cas le trop-perçu qu’en fin d’année.
Une façon de faire de la trésorerie sur le dos de ses clients.
« Les calculs de facturation sont tellement compliqués, déplore le médiateur national de l’énergie, Denis Merville, qu’il faut avoir fait Polytechnique pour les comprendre! »
Pas étonnant donc que les consommateurs eux-mêmes y perdent leur latin.
L’exaspération est d’autant plus forte chez les usagers que les litiges sont de plus en plus difficiles à régler, s’agissant d’une entreprise qui fait figure de mauvaise élève de la classe.
Le géant de l’énergie concentre en effet à lui seul près de la moitié des réclamations adressées au médiateur.
Parmi les pratiques qui scandalisent les consommateurs, celle qui consiste à leur appliquer sur douze mois une hausse de tarif intervenue en milieu d’année semble particulièrement contestable.
« Les pratiques commerciales de GDF Suez sont directement mises en cause », souligne Denis Merville.
Généraliser les relevés de consommation réelle
La situation est d’autant plus préoccupante que l’autre mastodonte, EDF, jusqu’ici épargné par ce type de critiques, a emboîté le pas de son concurrent.
« Les plaintes contre EDF sont également en augmentation constante », confirme Caroline Keller de l’UFC-Que choisir.
Pour en finir avec ces dérives, le médiateur de l’énergie propose de généraliser un système de facturation basé non plus sur les estimations, mais sur les relevés envoyés par les consommateurs à leur fournisseur.
Autre proposition : installer des compteurs intelligents capables de transmettre les consommations en temps réel.