Le lieu de naissance de l'abyssin ne se situerait ni en Abyssinie, ni en Égypte, mais dans le sud-est asiatique, au bord de l'océan Indien. Toutefois, il se peut que la race soit africaine.
Il se pourrait même que l'Abyssin soit l'héritier du chat sacré de l'Égypte antique.
Le premier chat importé en Europe est « Zula », un magnifique mâle, rapporté d'Abyssinie (actuelle Éthiopie) en 1868 par un certain maréchal Sir Robert Napier, un diplomate anglais en mission à Addis-Abeba (Capitale de l'Abyssinie).
C'est pour cette raison que la race fut appelée abyssin.
Zula venant d'Abyssinie, on donna à cette nouvelle race le nom du pays d'où il provenait.
Le ticking de Zula pourrait provenir du Chat sauvage d'Afrique ou serait le fruit de l'élevage de chats tabby en Grande-Bretagne.
Cette race fut fixée et améliorée en Angleterre.
Les éleveurs l'ont perfectionnée en la croisant avec le British Shorthair, et ont notamment travaillé à l'obtention d'une silhouette fine et à l'amélioration de la robe.
L'abyssin fut alors surnommé « bunny Cat » (en français chat-lapin), à cause de son pelage semblable à celui du lièvre.
Après quelques années de croisement, l'abyssin fut exposé pour la première fois au Crystal Palace à Londres, en 1871.
Et c'est en 1882 que la race fut enfin reconnue en dehors de la Grande-Bretagne.
Les critères de jugement furent quant à eux établis dès 1889.
La race faillit s'éteindre au début du XXe siècle.
En 1909, l'abyssin arrive aux États-Unis, mais n'y deviendra populaire qu'à partir des années 1930, après la reconnaissance de la race par le CFA en 1917.
Les Français, quant à eux, ne le découvrent qu'en 1927 lorsque la FFF reconnut enfin la race.
Le premier club dédié à l'abyssin se nomme « Abyssinian Cat Club ».
En France, une brochure bimensuelle, « Aby Boom », retrace les activités variées des éleveurs d'abyssins.
Sur le continent européen, l'élevage fut freiné pendant la Première Guerre mondiale mais a bien redémarré depuis.
Il s'agit de la cinquième race la plus populaire en Amérique du Nord : elle fait notamment partie des dix races préférées aux États-Unis.
La race continue d'évoluer, tant au niveau du pelage qu'au niveau de la morphologie de la tête
L'abyssin a un corps moyennement long et de type foreign.
Il est gracieux et souple avec une force musculaire bien développée.
Au toucher, on doit pouvoir sentir la musculature.
Le type idéal est un mélange entre un corps cobby et un corps svelte.
La proportion et l'équilibre général sont davantage pris en compte que la taille.
La poitrine est légèrement bombée, le dos faiblement arqué et les flancs fins.
Les pattes sont longues, droites, fines et bien musclées.
Les pieds sont petits, ovales, compacts.
Le chat semble se tenir sur la pointe des pieds.
La queue est longue et épaisse à la base, elle s'effile vers l'extrémité
La tête est gracieusement portée au bout d'un long cou.
Elle est de forme triangulaire aux contours adoucis, sans ligne droite.
La tête de l'abyssin est composée de courbes légères : front, nez, crâne et museau.
À noter qu'il existe deux formes de tête.
L'abyssin anglais a une tête allongée (typé oriental)
et l'abyssin américain a une tête plus ronde.
Les yeux sont en forme d'amande, grands, brillants et expressifs.
Les couleurs autorisées sont le noisette et le vert dans toutes ses nuances, du moment qu'elle est uniforme et intense.
Les paupières quant à elles doivent être cerclées de noir.
L'œil est souligné par un trait foncé, dans la couleur de base de la robe, ce qui donne l'impression que l'abyssin est maquillé.
Les oreilles sont grandes, pointées vers l'avant et bien écartées.
Le chat semble être en alerte.
La base est évasée et l'oreille en forme de coupe.
Sur l'oreille le poil doit être bien court et couché, avec de préférence le ticking visible.
Certains éleveurs cherchent à développer une touffe de poils à la pointe des oreilles, afin qu'il ressemble au Lynx
La fourrure est courte mais chaque poil doit cependant avoir deux lignes de ticking.
Légèrement plus long sur l’épine dorsale, le poil se raccourcit vers les flancs, les pattes et la tête.
Il comporte un certain nombre de bandes de ticking.
La robe est brillante, de texture fine, élastique au toucher et bien couchée sur le corps, avec un sous-poil dont l’aspect ne doit pas être laineux ni gris.
La couleur et la qualité de la robe sont les points les plus importants chez un abyssin.
Il existe de nombreuses couleurs mais seule le motif ticked tabby est accepté.
Seul les poils du ventre, de la poitrine, du cou, de l'intérieur des pattes n'ont pas de ticking et sont dans la couleur de base du chat.
L'épine dorsale et la queue ont une couleur légèrement plus foncée que le reste du corps, tandis que sur le menton et le haut de la gorge la couleur s'éclaircit.
On décrit souvent l'abyssin comme un chat alerte et vif, semblant toujours en mouvement.
On dit que c'est cependant un compagnon doux, affectueux avec un miaulement très discret.
Il n'en serait pas moins plein de vie et athlétique, voire turbulent.
Ces traits de caractère restent toutefois parfaitement individuels et sont fonctions de l'histoire de chaque chat.
La femelle peut mettre à bas jusqu'à trois chatons par portée, ce qui est assez faible à comparer du chat domestique, dont les portées sont en général de cinq chatons.
Après leur naissance, les chatons sont bicolores, couleur foncée et couleur claire.
Le ticking de l'abyssin apparaît à partir de six semaines.
La couleur sera définitive au bout d'un an ou un an et demi.
Les abyssins sont sujets à certaines maladies génétiques dont la plus répandue est l'amyloïdose du chat.
Il s'agit d'une maladie héréditaire qui se traduit par le dépôt progressif d'une substance amyloïde dans l'organisme, conduisant à une insuffisance rénale irréversible.
Cette pathologie a menacé la race pendant plusieurs années car il n'existe malheureusement pas de test de dépistage et les symptômes apparaissant tardivement (après l'âge de 5 ans) cela rend difficile l'examen des lignées. Cependant, la prudence des éleveurs qui ont fait pratiquer des autopsies sur les sujets morts d'insuffisance rénale ou dans des conditions suspectes ont permis un recul de la maladie