on évite le sujet pour ne pas perturber les enfants et les protéger, tout simplement.
Mais il arrive un jour où on ne peut plus reculer......
Les enfants s’interrogent naturellement sur la mort, qu’ils en soient conscients ou non.
Les petits sont de grands métaphysiciens !
Bien sûr, le sujet ne leur est pas complètement inconnu, ils en ont déjà entendu parler et peut-être ont-ils déjà joué à faire le mort, « pour de faux » !
Seulement voilà, le décès d’un proche peut tout à coup éveiller leur envie de savoir. Ils ont besoin de comprendre…
La vérité, rien que la vérité !
Leur dire les choses au plus vrai de ce qu’elles sont et ne pas attendre pour le faire : c’est sûr, la tâche n’a rien de facile, mais elle est essentielle pour l’équilibre des enfants.
Prendre le temps de leur parler, quel que soit leur âge, et de les entourer, c’est aussi en quelque sorte les respecter.
Mais attention, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut forcément leur donner tous les détails !
Annoncer à un enfant le décès d’une personne, c’est aussi lui dire les choses à hauteur de ce que l’on s’en sent capable.
Si votre peine est telle qu’elle vous empêche de lui parler, n’hésitez pas à lui confier que votre chagrin est trop pesant et que, pour l’instant, vous ne pouvez pas lui en dire plus.
N’oubliez pas aussi que les enfants sont de très grands consolateurs et que, surtout, ils sentent vos angoisses.
Ils seront encore plus troublés par un silence de votre part…
Pour Catherine Dolto, auteur du livre Si on parlait de la mort, « le mensonge ne protège absolument pas l’enfant, au contraire ! Il souffre davantage, il s’imagine des tas de choses...
Tous les ans, je reçois des enfants très perturbés parce qu’on leur a raconté de fausses histoires sur la disparition d’un proche... »
Le mensonge qui se veut au départ protecteur se révèle vite destructeur pour l’enfant.
Et rassurez-le !
Il n’est pas question d’oublier en quelques heures la personne décédée.
Son souvenir restera toujours présent dans les cœurs et rien n’empêche désormais de transformer son absence en une présence continue...
L’amour ne meurt pas, ce qu’il a apporté de bon et de réconfortant reste vivant en nous pour toujours. Votre enfant a besoin de l’entendre.
Et puis le temps fera son travail, il emportera avec lui le fardeau de la douleur.
En attendant, pourquoi ne pas essayer de trouver avec votre enfant ce qui soulagerait sa peine : accrocher au mur une photo de la personne disparue, lui écrire une lettre (même s’elle ne la recevra jamais), aller sur sa tombe…
Il se sent responsable ?
Votre enfant vous a avoué qu’il a eu, un jour, de très mauvaises pensées : il a souhaité la mort de son petit frère ou de sa sœur pour prendre sa place, sa chambre… et avoir ses parents pour lui tout seul !
Mais, en réalité, ce n’est pas ce qu’il voulait et, aujourd’hui, il se croit responsable de son décès. Il est urgent de le déculpabiliser !
Il faut lui expliquer qu’il n’y est absolument pour rien, que les pensées ne tuent pas et que ça arrive à tout le monde d’avoir de pareilles idées…
S’il demande à voir le défunt…
Difficile de l’en empêcher.
Mais il est important malgré tout de bien lui faire comprendre qu’il ne va pas voir la personne mais son corps, pour le préparer à cette vision pénible qui peut aussi fortement le troubler.
Il n’existe pas de règles en la matière, ce sera à vous d’en juger…
…et à assister à l’enterrement ?
« Il faut absolument y aller avec son enfant, quel que soit son âge », conseille le Dr Catherine Dolto.
« On part du principe que les rituels sont essentiellement faits pour les vivants, que ça fait du bien de se réunir. Ensemble, on est moins malheureux, on peut parler de la personne et lui rendre hommage. C’est une manière aussi d’amadouer la douleur… »
Bien sûr, l’enfant doit être préparé à vivre ce moment, c’est pourquoi il est toujours bon de lui expliquer, avant, le déroulement d’un enterrement.
Au cas où la cérémonie se prolongerait, il vaut mieux prévoir quelqu’un pour s’occuper de lui et l’emmener dehors, de temps en temps.
Il aura besoin plus que jamais d’être accompagné et entouré lors de ce dernier au revoir… à ne pas manquer.