Deux associés ont ouvert cet été à Montélimar (Drôme) un "Palais des bonbons et du nougat", qui ambitionne de divertir petits et grands, mais également de faire de la ville une capitale mondiale de la confiserie.
Les couleurs sont vives, l'ambiance chaleureuse, et le discret panneau rappelant à l'entrée les exigences de l'équilibre alimentaire est vite oublié.
Ici, le sucre est roi et les enfants, la bouche pleine des échantillons fournis à l'entrée, déambulent les yeux grand ouverts.
Après l'histoire du sucre à travers les âges, les plus grands apprennent avec intérêt, extraits du film "Les tontons flingueurs" à l'appui, que les vitres ou les bouteilles brisées au cinéma sont souvent en sucre. L'effet visuel est le même, en moins coupant pour les acteurs.
Les murs sont ornés de tableaux gourmands, tels ce papillon en bonbons baptisé "Exquisoptère" ou ce portrait en fruits en pâte d'amandes sur fond de rouleaux de réglisses, à la manière de Giuseppe Arcimboldo, qui peignait des portraits allégoriques juxtaposant éléments végétaux ou minéraux.
Plus loin, un petit film présente le savoir-faire des sculpteurs de sucre, aux réalisations somptueuses, alors qu'une artiste contemporaine expose ses modèles reproduisant des chewing-gums mâchouillés.
Pour éveiller tous les sens, le musée propose aux visiteurs de ré-écouter des classiques de circonstance comme "Les sucettes à l'anis" ou "Mistral gagnant", et de tester leur odorat sur un parcours olfactif.
"Maman, c'est la menthe ici !", lance une petite fille, avant de lire la réponse, un peu déçue: "Ah non, c'est du citron".
Après un tour de France de spécialités connues, le musée présente également un planisphère de gourmandises plus insolites, notamment des sucettes chinoises aux insectes, dont les fourmis, vers et petits scorpions suscitent plus de grimaces que d'envie.
La spécialité locale a droit à une salle à part, ouverte sur un pavé de nougat de 1.300 kg, en cours d'homologation au Livre Guinness des records.
Un petit film présenté en "odoramat" raconte la fabrication du nougat, où le sucre, le miel, les blancs d'oeuf et les amandes se mélangent au rythme d'une valse de Strauss.
Le couloir de la sortie, aux murs couverts de blagues Carambar, mène à l'inévitable boutique, qui se voudrait à terme "la plus belle boutique de bonbons du monde", proposant toutes les spécialités présentées dans le musée.
"Nous avons aussi un espace prévu pour organiser des expositions", explique l'un des deux initiateurs du projet, Thierry Cornillet, ancien maire de Montélimar et actuel député européen (UDF).
"Cet hiver, ce sera +Les noëls sucrés de Provence+. Ensuite, nous espérons accueillir un concours international et à terme, devenir un lieu de rencontre privilégié du monde de la confiserie", ajoute-t-il.