En cette année de commémorations et de centenaire de la Grande Guerre, la région se devait de marquer les esprits, ne serait-ce que pour rappeler combien elle fut marquée par le conflit.
Des milliers d’hommes et de femmes ont péri sur les terres du Nord et du Pas-de-Calais, des édifices et cimetières en racontaient déjà l’histoire, en entretenaient encore le souvenir, legs aux générations futures, pèlerinages de familles touchées dans leurs chairs, refuges d’âmes tombées pour leur pays.
Ces sites émergeaient au gré de découvertes morbides, mises au jour d’anciens charniers, de corps perdus dont il a fallu exhumer les restes et les noms pour les rendre à la dignité. Travail de fourmi, travail fastidieux, mais travail d’humanité.
Et voici qu’est née une œuvre architecturale pour les recenser tous, cet Anneau de mémoire où figurent quelque 600 000 noms, alignés alphabétiquement et indifféremment, sans distinction de camp, de case ou d’origine.
Tous réunis dans une ovale fermée, à la fois enterrée et suspendue, et dont l’accueil se fait par le mot « Paix », frappé des dix-sept langues parlées au fil des nationalités représentées sur les 500 panneaux dorés.
« Ce doré offre des jeux de lumière avec le soleil, et s’oppose à la couleur béton du tour extérieur de l’anneau, indique Philippe Prost, l’architecte de l’ouvrage.
Le premier nom est celui d’un Népalais, de l’armée anglaise, et les cinq continents sont représentés.
L’anneau, c’est la ronde de l’enfant, le symbole de la paix, et il est par ici suspendu, signe que celle-ci reste fragile. »
L’herbe encore verte au centre et alentour sera agrémentée de vivas colorés, façon prairie sauvage, évoquant la vie qui resurgit, mais aussi couleur des armées, pour ne pas oublier.
Les dernières plantations auront lieu à la suite de l’inauguration, qui a lieu ce 11 novembre, en présence de François Hollande.
Le tout devrait avoir poussé pour 2018, date d’un début de paix.