Nombre de messages : 46751 Age : 58 Date d'inscription : 20/02/2005
Sujet: Maurice Genevoix Mer 11 Nov - 22:03:05
Maurice Genevoix, né le 29 novembre 1890 à Decize (France) et mort le 8 septembre 1980 à Xàbia (Espagne), est un écrivain et poète français, membre de l'Académie française.
L’ensemble de son œuvre témoigne des relations d’accord entre les Hommes, entre l’Homme et la nature, mais aussi entre l'Homme et la mort.
Normalien, il admire tout autant l’éloquence des artisans ou des paysans.
D’une grande vitalité malgré ses blessures reçues au combat lors de la Première Guerre mondiale, et animé de la volonté de témoigner, il écrit jusqu’à ses derniers jours
Son œuvre, portée par le souci de perpétuer ce qu'il a tenu pour mémorable, produit d'une grande longévité littéraire, rassemble 56 ouvrages.
Il est surtout connu pour ses livres régionalistes inspirés par la Sologne et le Val de Loire, comme son roman Raboliot (prix Goncourt 1925).
Il a cependant dépassé le simple roman du terroir par son sobre talent poétique qui, associé à sa profonde connaissance de la nature, a donné des romans-poèmes admirés, comme La Dernière Harde (1938) ou La Forêt perdue (1967).
Son œuvre est également marquée par le traumatisme de la Grande Guerre (1914-1918), particulièrement dans Ceux de 14, recueil de récits de guerre rassemblés en 1949, considéré comme l'un des plus grands témoignages de ce conflit.
Il s'est aussi penché plus largement et plus intimement sur sa vie en écrivant une autobiographie, Trente mille jours, publiée en 1980.
Sur décision du président de la République française, Emmanuel Macron, les restes de Maurice Genevoix entrent au Panthéon le 11 novembre 2020
Son père, Gabriel Genevoix, rencontre en 1889 Camille Balichon, fille d'un épicier en gros, à Châteauneuf-sur-Loire.
Il naît en 1890 à Decize, dans la Nièvre, à 35 km en amont de Nevers
Alors qu'il n'a que douze ans, sa mère meurt le 14 mars 1903 d'une attaque d'éclampsie.
Il est mobilisé lors de la Première Guerre mondiale, le 2 août 1914, et sert comme sous-lieutenant au 106e régiment d’infanterie, dans la 8e compagnie jusqu'en octobre 1914, puis dans la 7e compagnie à partir de novembre 19141.
Sa division, la 12e DI, appartient à la 3e armée commandée par le général Ruffey, qui est remplacé par le général Sarrail le 30 août 1914.
Il participe à la bataille de la Marne et à la marche sur Verdun.
Son meilleur ami dans cette guerre, un Saint-Cyrien, le lieutenant Robert Porchon (1894-1915), tombe au champ d'honneur le 20 février.
Le 25 avril 1915, Maurice Genevoix (lieutenant commandant la 5e compagnie du 106e RI depuis le 20 mars 1915) est grièvement blessé dans des combats à Rupt-en-Woëvre près de la colline des Éparges
« Je suis tombé un genou à terre. Dur et sec, un choc a heurté mon bras gauche. Il saigne à flots saccadés. Je voudrais me lever, je ne peux pas. Mon bras tressaute au choc d'une deuxième balle et saigne par un trou. Mon genou pèse sur le sol comme si mon corps était en plomb. Ma tête s'incline et sous mes yeux un lambeau d’étoffe saute au choc mat d'une troisième balle. Je vois sur ma poitrine un profond sillon de chair rouge. »
Il est soigné sept mois durant, conduit d'un hôpital à l'autre : Verdun, Vittel, Dijon, puis Bourges. Il doit peut-être en partie sa survie à sa remarquable condition physique.
Les blessures reçues au bras et au flanc gauche le marquèrent pour le restant de sa vie.
Il est réformé à 70 % d'invalidité et perd l'usage de la main gauche.
Gravement atteint de la grippe espagnole en 1919, il retourne chez son père dans le Val de Loire, retrouvant le village de son enfance
En 1927, tirant parti du prix Goncourt décerné pour Raboliot (1925), il rachète une vieille masure au bord de la Loire à Saint-Denis-de-l'Hôtel, au hameau des Vernelles « une vieille maison, rêveuse, pleine de mémoire et souriant à ses secrets. »
Le 25 août 1937, il épouse Yvonne Louise Montrosier (1908-1938), médecin originaire d'un village proche de Saint-Affrique, qui mourra l'année suivante
Il épouse le 27 février 1943 Suzanne Neyrolles (1911-2012), veuve, déjà mère d'une fille prénommée Françoise, puis rejoint les Vernelles, qu'il retrouve saccagées. En 1944 naît sa fille, Sylvie.
Il est élu sans concurrent à l’Académie française le 24 octobre 1946
Il devient secrétaire perpétuel de l’Académie française en octobre 1958, succédant à Georges Lecomte.
De 1958 à 1963, il rédige personnellement le discours d'attribution à chaque lauréat des grands prix de littérature, du roman, de poésie ou d’histoire (Grand prix Gobert).
Sous son impulsion, l’Académie française affirme sa présence et sa compétence au sein du Haut Comité de la langue française, créé en 1966, et du Conseil international de la langue française.
Sous son autorité, ont été créées les commissions ministérielles de terminologie qui proposaient des équivalents aux termes anglais proliférant dans les vocabulaires scientifiques et techniques.
Les propositions étaient soumises à l'Académie des sciences et à l'Académie française avant d'être officialisées par arrêté ministériel (le premier arrêté ministériel date de 1972).
Il démissionne du poste de secrétaire perpétuel de l’Académie en janvier 1974, ce qu’aucun secrétaire perpétuel n'avait plus fait avant lui depuis Raynouard en 1826. À quatre-vingt-trois ans, il pense en effet qu’il a encore d'autres livres à écrire, devant pour cela se démettre de ses fonctions
Devenu octogénaire, il écrit régulièrement et publie Un Jour (1976), puis Lorelei (1978) et Trente mille jours (1980).
À l'âge de 89 ans, il nourrit encore un projet de roman, traitant du passage de l'enfance à l'adolescence, avec l'intention de mettre en épigraphe une citation de Victor Hugo : « l'un des privilèges de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges. »
Il conserve jusqu'à sa mort ses facultés intellectuelles3, il est même, pendant les dix dernières années de sa vie et jusqu'à sa mort, de 1970 à 1980, le président de la Société des Amis du Muséum national d'histoire naturelle.
Il a aussi présidé Défense de la langue française
Il meurt d'une crise cardiaque le 8 septembre 1980, alors qu'il est en vacances dans sa maison d'Alsudia-Cansades, près de Xàbia (province d'Alicante) en Espagne.
Sur sa table d'écrivain, il laisse inachevé son projet de roman34 intitulé Vent de mars, de même qu'un autre projet, Nouvelles espagnoles.
Il fut enterré au cimetière de Passy (12e division) à Paris.