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 Christian Cabrol

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jacotte
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jacotte


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MessageSujet: Christian Cabrol   Christian Cabrol EmptyJeu 20 Sep - 19:31:21

Christian Cabrol, né le 16 septembre 1925 à Chézy-sur-Marne (Aisne), est un chirurgien cardiaque et un homme politique français.
Il est connu pour avoir réalisé la première transplantation cardiaque en Europe le 27 avril 1968, la première transplantation cardio-pulmonaire en 1982, et la première implantation de cœur artificiel en France en 1986.
Sa femme, Annie Cabrol, est anesthésiste-réanimateur et a également participé en tant que tel à la première transplantation cardiaque.

Christian Cabrol Cabrol10

Médecine


Responsable du service des urgences de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière au début des années 1960.
Fondateur et directeur du service de chirurgie cardiaque de l'hôpital de la Pitié Salpétrière de 1972 à 1990.
Professeur à l'Université Paris VI.
Membre de l'Académie nationale de médecine depuis le 19 mai 1998.
Chirurgien honoraire des hôpitaux de Paris.
Président fondateur de ADICARE (Association pour le Développement et l'Innovation en Cardiologie) depuis 1989.
Président de l'Association France Transplant de 1989 à 1996.


En politique

Membre du RPR puis de l'UMP
Élu conseiller de Paris pour le 13e arrondissement le 19 mars 1989, réélu le 18 juin 1995
Élu conseiller de Paris pour le 16e arrondissement le 18 mars 2001
Adjoint au maire de Paris, Jean Tiberi, chargé de l'hygiène alimentaire, de la santé, des anciens combattants et de l'action humanitaire
Député européen de 1994 à 1999


Décorations

Commandeur de la Légion d'honneur.
Officier de l'Ordre national du Mérite


Œuvres

de tout cœur,Christian Cabrol, Editions Odile Jacob, 2006,ISBN 2-7381-1658-2
Une histoire de cœur, Christian Cabrol, Éditions les Belles Lettres, 1999 (autobiographie), ISBN 2251441468
Le don de soi, ISBN 2012370403
La bataille pour la vie
Parole de médecin, ISBN 225306291X
Les nitrates et l'homme, ISBN 295200871X
Mangeons vrai, ISBN 2863918109
Anatomie appareil locomoteur, ISBN 2257102517
Guide familial de la santé, ISBN 2010213866


Entretien avec le Pr Christian Cabrol enregistré le 10/9/99

La chirurgie cardiaque a suscité, tout au long de son histoire, un certain nombre de discussions ayant trait à l’éthique.
A travers son parcours, le Pr Christian Cabrol a accepté de nous éclairer sur les déterminants de ces débats.

Dr Jean-Paul Meningaud : Comment avez-vous été amené à devenir chirurgien puis chirurgien cardiaque ?

Pr Christian Cabrol : Je viens d’un petit village, mes parents étaient agriculteurs, mon grand-père médecin de campagne. C’est son exemple qui m’a incité à faire mes études de médecine ; son métier était gratifiant, réconfortant, apportant parfois la guérison. Mon grand-père a été médecin pendant un demi-siècle, de 1900 à 1950. Il pratiquait des accouchements, réduisait des fractures… et c’est ce qui me plaisait. Celui-ci m’a encouragé à devenir chirurgien ; pour cela il fallait apprendre l’anatomie, ce que j’ai fait auprès de Gaston Cordier. Celui-ci m’a alors suggéré d’écrire un mémoire d’anatomie d’une cinquantaine de pages sur l’anatomie pulmonaire : il y avait beaucoup de tuberculose à l’époque . Ce travail a été tellement passionnant que j’ai passé quatre années sur ce sujet avec mon patron, et écrit deux livres. C’est le travail dont je suis le plus fier bien qu’on ne m’en parle jamais. Ce travail m’a fait découvrir une autre dimension de la vie, je me suis rendu compte qu’on pouvait être un aventurier derrière un microscope. J’avais pénétré le poumon comme un explorateur pénètrerait une forêt vierge. Cette aventure scientifique s’est révélée extraordinaire. Compléter la connaissance, la sienne et celle des autres était quelque chose de fascinant.
Suite à ce travail, mon patron m’a conseillé de me spécialiser en chirurgie pulmonaire. Cela m’a conduit à étudier la chirurgie cardiaque. C’est la raison pour laquelle je suis allé aux États-Unis pendant un an. J’y ai découvert un autre monde, absolument extraordinaire. Le monde de la recherche anatomique était passionnant, mais il était si j’ose dire, simple et sans danger, ni pour moi, ni pour les autres. En revanche, la chirurgie cardiaque était une aventure dont les répercussions pouvaient être lourdes pour les personnes que nous opérions. On opérait surtout des enfants ayant des malformations congénitales du cœur. Ces opérations pouvaient entraîner de graves séquelles et le taux de mortalité était important. Mais, d’un autre côté, il s’agissait d’un défrichage permanent. On faisait des découvertes presque tous les jours, on inventait des traitements nouveaux, des techniques nouvelles. C’était une chirurgie risquée, mais tellement riche de possibilités que finalement on se disait tous que notre devoir était d’avancer. Le problème de responsabilités ne se posait pas au niveau d’un comité d’éthique comme cela se ferait aujourd’hui mais avec une intensité particulière au niveau du colloque singulier avec le malade et sa famille. Cette année passée aux États-Unis m’a complètement bouleversé et a changé la conception de mon métier. Voilà ce que je voulais faire. Quand je suis rentré en France, j’ai tenu à participer à l’essor de cette chirurgie qui allait sauver tant de gens. Je me suis aussi rendu compte qu’il fallait beaucoup donner à ceux que l’on soignait, non seulement au niveau de la compétence technique, mais également sur un plan humain, par l’affection et en leur expliquant tout. Je me souviens de mon patron, recevant les parents venant de perdre leur enfant ; il leur disait, voilà ce qui n’a pas marché, ce qu’il aurait fallu faire. Votre enfant est mort, mais le prochain vivra. Nous nous efforcions de faire participer les gens dans le malheur, à cette entreprise qui nous conduisait vers l’espoir.
Aux États-Unis, j’avais rencontré aussi un chirurgien extraordinaire, responsable d’un petit service à Stanford University, et qui travaillait de plus sur les greffes du cœur chez le chien. C’est lui qui a mis au point la greffe du coeur. Malgré la maîtrise de la technique sur le chien, il fallait franchir le pas sur l’être humain. Cela représentait un tel symbole pour le public, avait-on le droit de faire une greffe cardiaque sur l'homme? Barnard n’a pas hésité, pensant sans doute à l’espoir merveilleux que cela représentait.
Pour ma première greffe, je disposais de quelques heures avant le prélèvement. J’ai eu un moment de réflexion personnelle. Puis, je suis allé voir mon malade en lui disant qu’on avait un coeur pour lui. Il m’a alors répondu : " faites-le parce que de toute façon je souffre trop ".
Une fois arrivé au bloc opératoire, tout le monde était prêt, et la part technique est telle qu’elle a accaparé totalement mon esprit. Tout le monde reproduisait les gestes qui avaient été répétés une centaine fois, sans se poser de problèmes métaphysiques, sauf au moment où il a fallu faire repartir le cœur. Quand il est reparti merveilleusement, tout le monde était admiratif.

J.P. M. – Avez-vous été tenté de privilégier un receveur plutôt qu’un autre ?
Pr C. C. – Cela m’est arrivé, mais ce ne sont pas des décisions personnelles. Il s’agit d’un travail d’équipe. La réalité est complexe ; quand on a deux malades avec le même degré d’urgence, lequel prendre ? Si l’un est un enfant, on a tendance a vouloir le favoriser.

J-P M – La réalisation d’une greffe se confronte-t-elle à des problèmes pratiques au niveau de l’équipe ?
Pr C. C. – Quand on a la possibilité de faire cette intervention, on mobilise toute une équipe. Cela ne plaît pas toujours. Les gens doivent changer leur plan de journée, c’est un surcroît de travail, des heures qui ne sont jamais ni payées ni récupérées, il manque toujours quelqu’un, si bien que ce ne serait à en croire certains jamais le moment. Ainsi, quand on choisit de faire la greffe, ces tensions sont présentes. Il n’y a jamais de conditions idéales.

J.P. M.- Pensez-vous que la loi Huriet créée pour la protection des personnes et plus ou moins sur l’initiative de l’industrie pharmaceutique soit adaptée à la chirurgie ?
Pr C. C.- Les découvertes ne sont pas dangereuses en soi, ce sont les applications qui peuvent l’être. Or en chirurgie, la distance qui sépare la découverte de l’application est souvent très étroite. En effet l’innovation se fait bien souvent par une multitude de toutes petites étapes. Peut-être faudrait-il préciser le champ d’application de cette Loi.

J.P. M.- La France a une tradition d’aide vis à vis des pays en voie de développement, en particulier en chirurgie. Vous-même avez contribué à former de nombreux chirurgiens issus de ces pays. Or, on sait que beaucoup d’entre eux n’ont qu’une envie une fois formés, soit de rester dans nos pays, soit de retourner chez eux mais en travaillant dans des hôpitaux dits d’exception. Certaines associations humanitaires quant à elles, envoient des chirurgiens très spécialisés dans certains pays en voie de développement ou bien font venir des malades, ce qui est noble mais malgré tout reste ponctuel. Pensez-vous qu’il faille repenser notre politique d’aide à ces pays ?
Pr C. C. – Je l’ai toujours pensé. A tous les degrés. D’abord, ne faut-il pas développer des choses moins générales qui servent à beaucoup plus de gens. Je me suis très souvent posé la question. Finalement, mon rôle a consisté à développer des techniques hyper sophistiquées, ne servant au départ qu’à un petit nombre de personnes. Était-ce bien ? Avais-je le droit de faire cela ? Après tout, on avait dépensé beaucoup d’argent pour ma formation, je devais donc aller jusqu’au bout, être utile. Et ce que j’ai fait pour les malades, a ouvert la voie à beaucoup d’autres choses, comme l’immunologie, servant ainsi à de nombreuses personnes. Les retombées sont parfois considérables pour une large partie de la population. C’est le premier élément de ma réponse.
Ensuite, quand de jeunes étudiants arrivaient de pays en voie de développement, parfois nombreux, je me demandais si de tels pays avaient autant besoin de chirurgiens cardiaques. Compte tenu des nombreux autres problèmes, cela me semblait exagéré. Une fois de retour chez eux, allaient-ils faire une chirurgie coûteuse pour une partie infime de la population ? Et puis, j’ai considéré que mon destin m’avait amené à faire de la chirurgie cardiaque à une époque où cette chirurgie était une chirurgie d’exception, alors pourquoi pas eux . J’ai donc d’abord testé leurs vrais désirs d’exercer ce métier. La plupart ont été des gens remarquables dans leur pays. Il y avait également une dimension symbolique : leur pays n’était pas aussi sous-développé puisqu’ils arrivaient à faire des greffes permettant ainsi de soutenir le moral de la population. C’est un aspect très important. Je crois qu’aucune action humaine n’est inutile.

J.P. M. – Avez-vous été confronté au refus d’une greffe d’une valve porcine par exemple, pour des critères religieux ?
Pr C.C.- Non. En revanche, pour les témoins de Jéhovah, on a appris à se passer de sang. Mais en cas de risque, j’appelais les parents qui comprenaient. Une fois pourtant, des parents accompagnés de leur gourou ont refusé de me laisser agir comme je l’entendais ; j’ai refusé d’opérer la petite fille. Ils l’ont emmené dans un autre hôpital, et cette enfant est morte.

J.P. M.- Pensez-vous que des initiatives comme ce site Internet consacré à l’évaluation des pratiques peuvent alimenter une réflexion éthique utile?
Pr C. C. – Tout à fait. La réflexion développée par ce site est très importante. Elle peut permettre de développer une médecine plus humaine, plus responsable face au risque d’une médecine technicienne où l’on perdrait l’idée de la personne qu’on soigne. Il faut transmettre sa foi, son espoir au malade. Je me méfie d’une éthique qui se gargarise de mots ronflants pour finalement masquer le fond de la discussion. Il faut que cette réflexion soit une évaluation des pratiques alimentée par des professionnels ayant une expérience des problèmes quotidiens qu’elles posent.

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MessageSujet: Re: Christian Cabrol   Christian Cabrol EmptyLun 13 Juin - 0:04:12

je viens de recevoir un mail du professeur Jean-Paul Meningaud

je vous le copie


J'ai été heureux de retrouver par hasard sur le net cet entretien que j'avais eu avec le Pr Cabrol, en 1998, je crois.
Je l'ai relu avec plaisir.
J'y redécouvre un homme plein de bon sens.

A l'époque je ne pensais pas que je deviendrai moi même professeur et encore moins que je pratiquerai des greffes de visage.

Bien à vous

Pr Jean-Paul Meningaud






merci a vous pour ces prodiges médicaux que sont les greffes du visages

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