Le sida reste un problème majeur en France.
Selon les dernières données de l'Institut de veille sanitaire, 7.000 personnes ont découvert leur séropositivité en 2004. 150.000 personnes vivent avec le VIH.
Plus de vingt ans après la découverte du virus (VIH), le sida reste un problème majeur de santé en France, où "en 2004, environ 7.000 personnes ont découvert leur séropositivité" et 1.500 ont développé un sida avéré, selon les dernières données de l'Institut de veille sanitaire (InVS).
150.000 personnes vivent avec le VIH en France. Le sida tue encore en France plus d'une personne par jour.
Ces chiffres, ainsi que la nouvelle campagne de prévention contre cette maladie, ont été présentés samedi à l'occasion des Etats Généraux d'Elus Locaux Contre le Sida, organisés à Paris, en présence du ministre de la santé, Xavier Bertrand.
Disparités géographiques
Les homosexuels masculins et les personnes d'Afrique subsaharienne, contaminées "majoritairement" par voie hétérosexuelle, sont plus particulièrement touchés, alors que la réduction de la transmission du VIH chez les usagers de drogue se confirme.
En outre, "les personnes de nationalité française, contaminées par des rapports hétérosexuels, représentent une proportion non négligeable des découvertes de séropositivité en 2004 (17%)", souligne l'InVS.
Parmi les Africains, le nombre de cas de sida a augmenté de 44% entre 1998 et 2004, alors que le nombre de cas diminuait de 52% chez les Français.
"En 2004, une découverte de séropositivité sur trois (32%) concerne une personne d'Afrique subsaharienne" et même "une découverte sur deux en Ile-de-France". Les femmes représentent les deux-tiers des découvertes de séropositivité chez les personnes d'Afrique subsaharienne en 2004.
21% des Africaines dépistées positives en France le sont à l'occasion d'une grossesse.
Par ailleurs, la surveillance des types de VIH circulant en France laisse penser qu'une partie des Africains contaminés l'ont été après leur arrivée sur le territoire.
Il existe également des disparités géographiques, l'Ile-de-France et les départements français d'Amériques (Guyane, Martinique, Guadeloupe) se trouvant nettement plus touchés que les autres régions françaises.
Contaminations récentes
Les homosexuels masculins représentent une découverte de séropositivité sur quatre en 2004, plus qu'en 2003 (24% contre 19% au 1er semestre 2003).
Cette augmentation est particulièrement importante à Paris, relève l'InVS.
Près de la moitié des découvertes de séropositivité chez les homosexuels sont des contaminations récentes (survenues dans les six derniers mois).
Phénomène "inquiétant", non seulement les homosexuels sont plus nombreux à prendre des risques, mais les prises de risque sont elles-mêmes plus fréquentes : le taux de rapports non protégés réguliers a doublé entre 1997 et 2004.
De surcroît, la prise de risque est plus fréquente chez les homosexuels séropositifs (56% contre 28% pour les homosexuels séronégatifs).
L'enquête Presse Gay réalisée en 2004 confirme cette tendance.
Elle montre aussi un doublement de la fréquentation des sites de rencontres sur le net, au détriment des lieux traditionnels entre 2000 et 2004, avec une "prise de risque plus importantes chez les internautes".
Ainsi, note l'InVS, "comparativement aux 33% des lecteurs de la presse gay qui déclarent avoir eu au moins une pénétration anale non protégée dans les douze derniers mois, ce sont 44% des internautes qui ont eu le même type de pratiques".