Des revenus supérieurs au plafond des logements sociaux mais trop irréguliers pour rassurer les propriétaires du parc privé : sans logement depuis le début de l'année, Zouhri, 26 ans et sa femme de 23 ans sont contraints de passer une partie de leurs nuits dans une voiture, stationnée au gré des opportunités sur les parkings de la ville.
Aujourd'hui, leur situation est devenue d'autant plus difficile à vivre que le couple attend la naissance d'un garçon dans quelques semaines...
Une grossesse difficile qui a nécessité un suivi médical particulier pour la future maman.
« Je suis enceinte de sept mois et demi mais j'ai les contractions d'une femme qui arrive à terme. C'est dû au stress et à l'angoisse », explique la jeune femme rongée par l'inquiétude du lendemain.
En fin d'année dernière, c'est l'annonce de cette grossesse qui a incité le couple - qui entretient des relations familiales difficiles - à dénoncer le bail qu'il avait dans une résidence privée.
« A 750 € par mois, ça devenait insupportable, d'autant que ça correspondait à une période plus difficile où j'ai cassé la voiture » , précise Zouhri, intérimaire chez Profils systèmes, à Baillargues.
L'ancien Pailladin revendique des revenus mensuels entre 1 500 et 2 000 €.
Correct mais irrégulier.
« J'ai fait le tour de toutes les agences de Celleneuve, pas trop loin du quartier Mosson parce que je sais que c'est plus facile. Mais elles m'ont toutes répondu la même chose. »
Le couple, qui a reçu le soutien de la Confédération générale du logement (CGL), de Christian Torrès, a aussi déposé un dossier devant la commission de médiation Dalo.
« Mais le problème c'est qu'il faut six mois d'attente, souvent », déplore-t-il.
« La garantie des risques locatifs existe pourtant. C'est aussi pour dénoncer ce genre d'attitude du privé que nous avons décidé d'alerter sur ce cas », ajoute Christian Torrès.
Zouhri et sa femme rêvent d'une solution de relogement dans le parc social : « Au moins, on pourra payer. Mais franchement, aujourd'hui, c'est très difficile à vivre, il faut un moral d'acier. Quand j'ai su que ma femme était enceinte, j'ai pensé que ça allait être la galère. »
Le jeune intérimaire, qui a aussi sollicité en vain les bailleurs du 1 % patronal était loin de penser qu'elle serait aussi longue.
« Depuis janvier-février, on nous renvoie de l'un à l'autre, comme une balle de ping-pong. »