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 Le silure, un «requin d'eau douce» originaire du Danube

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jacotte
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MessageSujet: Le silure, un «requin d'eau douce» originaire du Danube   Le silure, un «requin d'eau douce» originaire du Danube EmptyVen 12 Aoû - 9:16:53

C'est dans l'étang de Pontremble, en plein coeur de la Bresse, que les premiers silures (Silurus glanis) ont été introduits sur le bassin de la Saône.
Dans une lettre adressée au président de la Fédération de pêche de Saône-et-Loire, le pisciculteur qui exploitait cette retenue d'eau d'une trentaine d'hectares, située sur la commune de Lescheroux (Ain), raconte comment il a fait venir, en 1966, «par curiosité», 29 spécimens d'un poids moyen de 3 kilos «en provenance directe du Danube».


Le silure, un «requin d'eau douce» originaire du Danube Silure6ay


Deux ans plus tard, lors de la vidange de l'étang, ces léviathans d'eau douce proches des poissons-chats, dont les plus gros spécimens peuvent mesurer jusqu'à 3 mètres de long et dépasser le quintal, avaient triplé de poids et s'étaient même reproduits ! «Ce jour-là, écrit notre homme, j'ai lâché vingt petits dans la Sane morte (le cours d'eau) qui sert d'exutoire à l'étang, espérant en entendre parler un jour.»
Il ne croyait pas si bien dire...


Les jeunes expatriés vont en effet parfaitement s'adapter à leur nouvel environnement, colonisant de proche en proche les rivières situées en aval où ils font souche : la Seille, la Saône et pour finir l'ensemble du bassin hydrographique du Rhône.

Les premières prises, signalées dans la presse régionale, offrent aux pêcheurs locaux des sensations inédites.
Le 29 juin 1977, dans la Sane, au lieu-dit la Genête (Saône-et-Loire), l'un d'eux a la surprise de capturer un silure de 1,60 m de long pour un poids de 25 kg, au moyen d'un petit carrelet destiné à pêcher... de la friture d'ablettes ou de gardons.

A la fin des années 1980, une véritable psychose se développe dans la région.
Ses petits yeux, sa grosse tête aplatie, sa gueule largement ouverte, auréolée de six barbillons, son long corps mou et grisâtre, son régime carnassier, ses moeurs nocturnes, sa prédilection pour les grands fonds frappent les esprits.


Des rumeurs circulent sur son compte : un berger allemand aurait été mordu par celui que l'on surnomme déjà «le requin d'eau douce» ou «les dents de la Saône». Sans parler des légendes qui racontent qu'en Europe centrale, sa terre d'origine, des enfants finissent parfois dans l'estomac du monstre.
Indice révélateur : pendant quelques années, les clubs de sport nautique (voile, aviron, ski nautique) constatent une baisse de fréquentation.

L'inquiétude va cependant vite retomber : aucun cas d'attaque avérée sur l'homme n'est recensé.
En outre, la morphologie de ce poisson venu de l'Est plaide en sa faveur.
Contrairement au brochet ou au sandre, dont les dents sont affûtées comme des rasoirs, celles du silure sont minuscules et ressemblent à des brosses : la bête, incapable de mordre, se contente de gober ses proies.
Ce qui n'entame pas sa voracité légendaire.


Le silure, un «requin d'eau douce» originaire du Danube Silure084az

Si son menu se compose principalement d'écrevisses et de poissons blancs (gardons, brèmes), on retrouve aussi dans son estomac des gros sujets : sandres, brochets et même des canards ou des cormorans.
Quand ce n'est pas des canettes d'aluminium ou des bouts de polystyrène...

«Il y a quatre raisons principales à l'expansion du silure en Europe occidentale : son régime alimentaire très opportuniste, le réchauffement climatique, les aménagements des cours d'eau et les introductions volontaires par les pêcheurs à la ligne», expliquent Jean-Pierre Proteau et Olivier Schlumberger, chercheurs au Cemagref de Montpellier.


Le silure est aujourd'hui présent dans les cinq grands fleuves de France et leurs principaux affluents où il remonte de plus en plus haut.
Dans la Garonne, des spécimens ont été capturés dans la passe à poissons de la centrale nucléaire de Golfech (Lot-et-Garonne), et l'espèce est signalée en amont de Toulouse.
En Europe, son aire de répartition s'étend de la Russie à l'Espagne, en passant par les Balkans, le sud de la Suède, le sud-ouest de l'Angleterre et le Pô, en Italie. Sans oublier la Turquie, la Tunisie, le Maroc et l'Algérie.


En France, tous les silures ne proviennent évidemment pas de l'étang de Pontremble.
Dans les années qui ont suivi, d'autres pisciculteurs ont procédé à des lâchers sur le réseau hydrographique, en particulier en Camargue, dans le petit Rhône et en Lorraine, dans la Meuse et la Moselle.
Le silure a également emprunté les canaux qui relient un bassin à un autre.
Mais les amateurs de pêche sportive qui vouent à ce poisson un véritable culte ont aussi contribué à son extension en alevinant eux-mêmes les cours d'eau.
C'est le cas en Espagne, où ce sont des pêcheurs allemands qui l'ont introduit dans une retenue de l'Ebre, à côté de Barcelone.

Des initiatives qui ne sont pas du goût de tout le monde. «Depuis quinze ans, nous avons dépensé des sommes consi dérables pour restaurer 33 frayères à brochet sur tout le val de Saône, si c'est pour faire de la nourriture à silure, on arrête le cinéma !», s'exclame Robert Dubriont, l'actuel président de la Fédération de pêche de Saône-et-Loire, qui demande que le nouveau venu soit classé «indésirable».


A l'inverse, Jean-Claude Tanzilli prend la défense de son «partenaire de jeu».
Pour ce guide de pêche mondialement réputé, adepte du no kill, qui organise des séjours de pêche dans l'Europe entière, «le silure, après avoir explosé entre 1982 et 1994, est aujourd'hui en train de se stabiliser, voire de régresser, notamment dans la Seille où il s'en pêche de moins en moins».
Jean-Claude en a pêché un millier en France, qu'il a tous bagués avant de les relâcher.
«S'il a déréglé les écosystèmes au départ, la nature a maintenant repris ses droits : un nouvel équilibre est en train de se créer, notamment avec les espèces venues comme lui des pays de l'Est, tels le sandre ou la carpe. Ce magnifique poisson sert de bouc émissaire aux mauvais pêcheurs. Il doit être protégé.»

Toute la question est de savoir si le silure se comporte comme un envahisseur qui se développe au détriment des espèces autochtones nobles, comme le brochet.
«A priori non, répond Philippe Barran, spécialiste piscicole au Conseil supérieur de la pêche, basé à Dijon. Il semble plutôt qu'il occupe les niches laissées libres par le brochet.»


Depuis trente ans, en effet, l'enrochement des berges et le retournement des prairies alluviales ont réduit comme peau de chagrin l'habitat, et surtout les zones de frayères, de ce beau carnassier au bec de canard. «Le silure, qui a des exigences moindres, a su tirer son épingle du jeu, poursuit Philippe Barran.
En outre, le dragage du lit des fleuves pour la navigation et l'extraction de sables et de graviers ont creusé d'immenses fosses, lui offrant un biotope favorable, comparable à ce qu'il trouve dans le Danube, son milieu d'origine.» Au XIXe siècle, au sud de Châlon-sur-Saône, la rivière se traversait à gué...

Entre-temps, la température de l'eau s'est réchauffée. Le silure en a profité, au détriment, là encore, des autres carnassiers.

L'ensemble de ces facteurs explique sans doute que la «réintroduction» récente du silure ait provoqué son expansion aussi rapide et aussi, à l'inverse, que les nombreuses tentatives d'acclimatation, effectuées dès le XVIIe siècle et jusqu'au début du XXe siècle, notamment dans le nord et l'est de la France, n'aient pas connu le même succès.

Reste à évaluer de manière indiscutable l'impact réel du silure sur le milieu.
Jean-Pierre Proteau et Olivier Schlumberger, qui rappellent que ce poisson est «européen», – sa présence est attestée en Suisse dès le paléolithique –, vont lancer dès septembre une étude sur le sujet, en espérant obtenir les financements nécessaires pour la mener à bien sur plusieurs années.

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