Les convulsions hyperthermiques sont des crises d’épilepsie qui surviennent chez certains enfants à l’occasion d’une forte poussée de fièvre, par exemple à cause d’une maladie infectieuse.
La plupart de ces crises sont simples et ne se reproduisent pas ou peu ; elles peuvent cependant être graves quand elles durent trop longtemps et quand elles surviennent chez un enfant de moins de 9 mois ou chez un enfant plus grand, au-delà de 5 ans.
Elles peuvent quelquefois révéler une maladie neurologique sous-jacente qu’il est nécessaire de dépister.
Une hospitalisation parfois nécessaire
Il est néanmoins indispensable d’hospitaliser les enfants qui font une crise convulsive d’une durée supérieure à 10 minutes, lorsqu’ils ont moins de 2 ans, ainsi que si la crise est complexe avec des signes neurologiques après la crise (un coma, un déficit musculaire…).
L’hospitalisation permettra d’éliminer une infection du système nerveux central.
En effet chez les tous petits, il est parfois difficile de faire un diagnostic d’atteinte du système nerveux central.
Le seul examen indispensable sera une ponction lombaire : après une petite anesthésie locale au niveau du dos de l’enfant, le médecin introduit une aiguille dans la colonne vertébrale et retire un peu de liquide dans lequel baigne la moelle épinière.
Ce liquide sera analysé rapidement par le laboratoire pour rechercher un germe éventuel.
Ces infections sont rares.
L'enfant sera examiné afin d’éliminer une cause autre que la fièvre responsable d’une convulsion : une affection neurologique, par exemple une tumeur qui serait responsable du déclenchement de la crise, un trouble métabolique (glycémie, calcémie), …
L’hospitalisation permettra aussi de rechercher d’éventuelles séquelles de la crise convulsive si elle a duré longtemps.
Le cerveau des enfants étant immature, il est en effet facilement irritable et fragile.
Evolution des crises convulsives hyperthermiques
La plupart des enfants hospitalisés pour une crise convulsive hyperthermique n’ont aucune séquelle.
Il est possible qu’ils récidivent, pour les mêmes raisons, c'est-à-dire l’apparition brutale d’une forte poussée de fièvre. Certains enfants n’auront qu’une seule crise, d’autres récidiveront une fois ou deux, d’autres encore convulseront plus souvent.
Quelques uns pourront devenir des patients épileptiques.
Prise en charge des convulsions hyperthermiques
Devant des convulsions hyperthermiques, il faut coucher l’enfant sur le côté, lui mettre la tête sur le côté (s’il doit vomir, il ne vomira pas dans ses bronches) vérifier qu’il n’a rien dans la bouche.
Quand on sait qu’un enfant est sujet à des convulsions hyperthermiques, il faut prévenir les variations brutales de température en donnant des antipyrétiques (médicaments contre la fièvre) dès que l’enfant a de la fièvre.
Ce n’est pas toujours simple ; en effet, la crise convulsive est souvent le révélateur d’une poussée de fièvre.
En tout cas, quand un petit enfant risque de convulser, il est nécessaire de faire baisser la température de son corps : le découvrir, le mettre dans une pièce chauffée normalement (19-20°C), éventuellement lui donner des bains à 36 -37°C (pour être exact, inférieur de 2°C à la température de l’enfant).
Il faut aussi lui donner des médicaments antipyrétiques (contre la fièvre).
Si l’enfant convulse malgré les anti-pyrétiques, il faut lui donner un anti-convulsivant tel que le Valium® en intra rectal : il existe une forme injectable avec une seringue et une canule.
Quant à un traitement quotidien anti-convulsivant préventif, il ne sera éventuellement prescrit que si les crises sont nombreuses.
A retenir
Les convulsions hyperthermiques de l’enfant sont en général bénignes.
Il est nécessaire de l’hospitaliser quand il a moins de 2 ans pour faire un bilan, rechercher une éventuelle cause autre que la fièvre et vérifier qu’il n’y a pas de séquelles.
Ces enfants seront particulièrement surveillés quand ils auront de la fièvre : il faut avoir à la maison des anti-pyrétiques qui seront donnés dès que la fièvre apparaît ; il faut aussi avoir du valium ® en préparation intra-rectale au cas où malgré tout une convulsion réapparaît.