Votre bébé a mal au ventre, pleure au moment du biberon, c'est peut-être le symptôme d’une allergie au lait de vache…
Mais il arrive aussi que la réaction soit particulièrement sévère.
Cet aliment est un des principaux allergènes chez les enfants entre un et trois ans.
Il faut tout d'abord différencier l'allergie au lait de vache et l'intolérance au lactose.
Le lait de vache apparaît dans les premiers sur la liste des allergies alimentaires les plus fréquentes.
Les allergies alimentaires constituent un véritable problème de santé publique, et touchent un nombre croissant d’enfants.
L’allergie la plus courante chez les tout petits est l’allergie aux protéines de lait de vache (APLV) qui ne doit pas être confondue avec l’intolérance au lactose.
Celle-ci correspond à la carence d’une enzyme - lactase - dans le système digestif qui ne peut donc pas digérer correctement le lactose.
Les nourrissons en première ligne
L’allergie aux protéines de lait de vache touche en particulier les nourrissons qui restent souvent allergiques jusque vers l’âge de 2-3 ans.
Environ 15 % des enfants garderont leur allergie au lait s’il n’y a pas eu de guérison spontanée avant 8-9 ans. Ainsi, quelques adultes souffrent de cette allergie tout au long de leur vie.
Mais dans la plupart des cas, celle-ci se résorbe.
Génétique et alimentation
Le facteur génétique joue un rôle assez important dans le développement d’une allergie au lait de vache.
Lorsqu’un frère, une sœur, un parent voire les deux, présentent cette sorte d’allergie, les risques se trouvent fortement accrus.
D’autre part, une diversification trop précoce de l’alimentation chez le nourrisson peut rendre son organisme plus sensible à l’allergie alimentaire.
Durant la grossesse, le futur bébé peut être aussi sensibilisé à cette allergie.
Il y a des symptômes graves et impressionnants...
Parmi les manifestations très sévères d'une allergie aux protéines de lait de vache, il peut y avoir la présence de sang dans les selles et l’absence de prise de poids de l’enfant.
La forme la plus grave des réactions allergiques aux protéines de lait de vache est le choc anaphylactique. Quelques minutes après avoir bu le lait, l’enfant fait une violente réaction cardiaque et respiratoire, aux conséquences gravissimes... parfois fatales.
En apparence anodins...
D’autres symptômes, en apparence plus anodins, doivent aussi demander l’attention des parents.
Un nombre important de nourrissons est ainsi sous-diagnostiqué.
Les vomissements, la diarrhée, la constipation mais aussi les pleurs au moment du biberon, peuvent être des indicateurs d’une allergie aux protéines de lait de vache (APLV).
Le reflux gastro-oesophagien implique parfois une APLV.
Si l’allergie n’est pas traitée, elle peut se prolonger à l’âge adulte, mais aussi favoriser un terrain polyallergique plus tard.
Plusieurs enfants étant restés allergiques aux protéines de lait de vache ont rencontré des problèmes respiratoires plus tard.
Les protéines du lait de vache
Le lait de vache contient de nombreuses protéines qui sont toutes potentiellement allergisantes.
Un enfant allergique aux protéines de lait de vache doit, bien entendu, éviter de consommer du lait de vache mais aussi des yaourts, du beurre, et certaines margarines
Pas de panique !
Le lait maternel peut aussi parfois être source d’allergie pour l’enfant allaité.
Les symptômes causés sont souvent identiques à ceux provoqués par les protéines de lait de vache.
Si vous allaitez et que votre enfant développe une réaction allergique, ne culpabilisez pas !
L’allergie peut être transmise par certains éléments de votre alimentation.
Il suffit parfois de ne plus consommer l’aliment allergène (lait de vache, œuf, parfois blé) pour pouvoir continuer à allaiter votre enfant normalement.
Plus le dépistage se fait rapidement, et mieux l’allergie pourra être traitée et guérir avec l’âge.
Si vous soupçonnez une allergie au lait chez votre enfant, il est conseillé de l’emmener faire des tests sanguins et de peau chez un pédiatre ou à l’hôpital.
Il existe des patch-tests (Dialler test®) fiables à 80 % vendus en pharmacie.
Posé par les parents, le test est ensuite interprété par le pédiatre.
Selon les résultats, on commence le traitement en arrêtant de donner le lait en cause et en le remplaçant par un lait spécifique prescrit par le médecin.
Si la situation ne s’améliore pas, l’enfant souffre peut-être d’une forme plus sévère qui nécessite des acides aminés.
Au bout d’un certain temps, le médecin fait un "test de provocation", en réintroduisant du lait de vache dans le régime alimentaire de l’enfant, sous contrôle médical.
Si le problème persiste, le médecin en refera un de six mois en six mois.
Lait hydrolisé et acides aminés
Toute allergie alimentaire doit être traitée d’abord en supprimant l’élément allergène dans l’alimentation de l’enfant.
Si le problème apparaît lors de l’allaitement, il est recommandé à la mère de suivre un régime excluant les protéines de lait de vache allergisantes.
Le pédiatre peut prescrire pour votre enfant des formules de lait hydrolysé qui ne contient plus l’élément allergène. Les allergies les plus sévères sont traitées avec des formules à base d’acides aminés fabriquées par des laboratoires.
Les formules de substitution (Neocate® de SHS International, Nutricia Soja 2® de Nutricia pas avant 6 mois...) suivent une réglementation européenne.
A la formule de base, sont ajoutés tous les nutriments, oligo-éléments, vitamines, nécessaires à l’alimentation du jeune enfant.
L’Assurance Maladie rembourse la différence de coût entre le produit, assez onéreux, et une formule infantile de base.