Cocos nucifera L. est le nom d’espèce donné au cocotier par le botaniste Carl Linné.
Il s'agit de la seule espèce du genre Cocos.
Son fruit est la noix de coco.
Ce palmier est présent dans toute la zone intertropicale humide.
Surtout cultivé le long des côtes, il n'y reste pas confiné.
En Inde, il est planté jusqu'à mille mètres d'altitude. La longévité de la plante dépasse un siècle.
Sa durée de vie économique est estimée à cinquante ans, mais certains cocotiers bien plus âgés sont encore couverts de fruits.
Le cocotier de mer ou coco-fesse est une autre espèce d'un autre genre Lodoicea maldivica (famille des Arécacées).
DescriptionLe cocotier est formé d'un tronc (ou stipe) surmonté d'une large couronne de feuilles.
À l'aisselle de chaque feuille se trouve généralement une inflorescence qui se développe en un régime chargé de noix de coco. Le tronc ou stipe s'élargit quelquefois à la base et forme un bulbe qui augmente sa résistance, notamment aux cyclones.
D'aspect relativement lisse et de couleur claire, le tronc porte des marques régulières : chaque feuille produite par l'arbre laisse une cicatrice en forme de croissant.
L'écart entre ces cicatrices permet de distinguer les deux types de cocotier : les Grands et les Nains.
Chez les Grands, l'écart entre deux cicatrices foliaires est supérieur à 5 cm.
Chez les Nains, il ne dépasse pas 2,5 cm. Dans le sol, le tronc prend l'aspect d'un cône renversé, dénommé bulbe radiculaire.
De toute la surface du bulbe partent plusieurs milliers de racines assez fines qui forment un matelas dense, réparti essentiellement dans le premier mètre du sol.
Certaines racines atteignent cependant 4 à 5 mètres de profondeur.
La couronne foliaire compte une trentaine de feuilles, dépassant quelquefois six mètres de long.
Un bourgeon unique fabrique l'ensemble des feuilles et des fleurs.
Ce bourgeon fonctionne en continu : le cocotier pousse donc inexorablement, et cela jusqu’à sa mort.
Bien que le bourgeon soit très protégé, son unicité donne à l'arbre une certaine fragilité.
Lorsqu'un insecte réussit à pénétrer dans le cœur et dévore le bourgeon, le cocotier est condamné.
À l'aisselle de chaque feuille apparaît généralement une spathe pointue qui grandit et finit souvent par dépasser un mètre de longueur. Arrivée à terme, la spathe se fend et libère l'inflorescence.
Cette dernière est formée d'un axe sur lequel s'insèrent des épillets. Les fleurs femelles, situées au bas des épillets, sont des globules de deux à trois centimètres de diamètre.
Leur nombre est généralement de 20 à 30, mais peut atteindre plusieurs centaines.
Les fleurs mâles, plus nombreuses, occupent la partie supérieure des épillets. Encore fermées, leur forme rappelle celle d'un grain de riz.
Pour toutes les variétés de cocotier, l'organisation des fruits est similaire. Un épiderme, d'abord coloré, puis gris-brun à maturité, entoure une enveloppe coriace et fibreuse appelée « bourre ».
Les noix vendues sur les marchés ont déjà été débourrées pour réduire leur poids et leur volume.
Ensuite vient la coque, brun sombre et très résistante, qui adhère fortement à la bourre. De forme oblongue à sphérique, elle se renforce de trois côtes longitudinales plus ou moins marquées.
Une fine pellicule d'un brun rougeâtre, le tégument séminal, forme un lien entre la coque et un albumen blanc, brillant, de 10 à 15 mm d'épaisseur. L’albumen est communément désigné sous le terme d'amande.
Inséré sous l'un des trois pores germinatifs, se trouve un embryon d'environ 5 mm de long.
Un liquide opalescent et sucré occupe jusqu'àux trois quarts de la cavité interne.
On l'appelle communément « eau de coco », le terme « lait de coco » étant de préférence réservé à des préparations à base d'amande broyée.
Origine et distribution L’histoire du cocotier au cours des millénaires reste encore mystérieuse.
Nul ne sait précisément dans quelle région est apparu le premier cocotier. À partir de l’océan Pacifique ou de l’Extrême-Orient, le cocotier s'est disséminé dans l’océan Indien et jusqu’en Afrique.
Sa présence en Amérique est due à une double introduction plus récente, à la fois par l’est et par l’ouest.
La dissémination du cocotier est due à la flottaison des fruits au gré des courants marins et, beaucoup plus tardivement, aux voyages et migrations humaines. Les fruits, disséminés par la mer ou apportés par des marins, furent probablement introduits de lieu en lieu en nombre très réduit.
De nombreuses cocoteraies se sont constituées à partir de seulement un ou deux fruits apportés par la mer, et qui ont réussi à se fixer sur une île. Les marins polynésiens ont colonisé la plupart des îles tropicales du Pacifique. Diverses découvertes archéologiques permettent de dater certaines étapes de leur voyage.
Vraisemblablement partis du Sud-Est Asiatique, on les retrouve aux Fidji vers 2500 avant notre ère, et environ un millénaire plus tard aux Tonga et dans les Samoa.
Puis, au IVe siècle ils s'installent aux îles Marquises, au siècle suivant à l’île de Paques et 100 ans plus tard à Hawaï. Sur les canoës, des noix de coco étaient toujours emportées. Transportées par la mer ou par les marins, ces noix ont atteint la côte ouest du Panama, en Amérique centrale.
La première mention du cocotier sur ce continent date de la période 1514-1525. Le cocotier était déjà connu en Inde au VIe siècle, en Chine au IXe siècle et sur la côte Est de l’Afrique au dixième siècle.
À partir du seizième siècle, les navigateurs portugais et espagnols l'ont introduit en Afrique de l'ouest et en Amérique. En 1569, des cocotiers en provenance des îles Salomon sont plantés à Colima, sur la côte est du Mexique. D'autres cocotiers, originaires cette fois des Philippines, sont introduits au Mexique entre 1571 et 1816.
Dans la Caraïbe, les premières noix originaires du Cap-Vert sont plantées à Puerto Rico en 1625, par un père espagnol nommé Diego Lorenzo.
Une seule théorie botanique tente d’expliquer l’histoire de la diversification du cocotier en la multitude de formes et de couleurs que l’on observe parmi les variétés actuelles.
Elle repose sur l'observation de la forme et de la composition des fruits.
Selon cette théorie, l'ensemble des cocotiers dériverait de deux grands types :Le type ancestral « Niu Kafa » résulte d'une évolution liée à la dissémination naturelle par voie marine. Ses fruits, allongés et riches en bourre, flottent et dérivent facilement au gré des courants marins. Une germination tardive leur permet de supporter de longs séjours dans l'eau, avant de trouver un lieu où se fixer.
Le type « Niu Vaï » a été sélectionné par l'homme en Asie ou dans le Pacifique. Ses gros fruits ronds sont riches en eau et germent plus rapidement. Des marins voyageant d'îles en îles auraient sélectionné ces fruits, emportés comme boisson sur l'océan.
Des mélanges répétés entre cocotiers de type « Niu Kafa » (présents avant l'arrivée de l'homme) et cocotiers de type « Niu Vaï » (créés et importés par l'homme) auraient abouti à la diversité actuelle. Cette théorie est probablement en grande partie exacte. Mais elle ne suffit pas à résumer l'histoire du cocotier qui a sans doute connu nombre d’autres péripéties. Toute la diversité actuelle du cocotier ne se résume pas à ces deux types, Niu Kafa » et« Niu Vaï », et à des mélanges ponctuels entre ces deux types. Cependant, à l'heure actuelle, personne n'a été en mesure de proposer un autre modèle de diversification pour le cocotier.
Biologie de la reproductionChaque cocotier est bisexué et produit des inflorescences avec des fleurs femelles et des fleurs mâles.
Il peut donc se féconder lui-même ; la plupart des cocotiers Nains se reproduisent d’ailleurs de cette façon.
Chez les cocotiers Grands, les mécanismes de la fécondation sont plus complexes.
Pour les décrire, il faut commencer par deux définitions : la phase femelle d'une inflorescence correspond à la période pendant laquelle les fleurs femelles sont réceptives ; la phase mâle commence dès l'ouverture de l'inflorescence et s'achève à la chute de la dernière fleur mâle. Chez certaines variétés, toutes les fleurs mâles mûrissent et tombent avant que les fleurs femelles ne soient réceptives. Dans ce cas, la fécondation est croisée : elle fait nécessairement intervenir deux parents différents.
Mais un autre phénomène complique encore ce mécanisme.
Il existe aussi des possibilités de fécondation entre les deux inflorescences successives d'un même arbre.
La phase femelle d'une inflorescence donnée peut coïncider partiellement avec la phase mâle de l'inflorescence suivante. Le cocotier est donc une espèce où coexistent différents modes de reproduction.
UtilisationsLe cocotier compte parmi les plus anciennes plantes utiles, et on l'exploite de multiples façons :La pulpe séchée, se composant à 60-70% de lipides, est appelée coprah. Celui-ci sert à la fabrication d'huile utilisée dans la confection de margarine, de savon et de monoï.
Le bois est utilisé pour la construction, il présente un grain très fin et présente un aspect marbré très décoratif.
La sève est consommée fraîche ou sous forme de sirop (respectivement kareve et kaimaimai aux kiribati) par les habitants des Kiribati, du littoral ivoirien et des îles Marshall (pays). Fermentée, elle peut se conserver et devenir une sorte d'alcool, appelé en anglais toddy.
Le coir, ou bourre de coco, fibres entourant la coque de la noix de coco, est utilisé pour faire des brosses, des paillassons, des matelas et des cordes.
Les noix de coco immatures contiennent un liquide sucré, l'eau de coco, qui est une boisson rafraîchissante.
La pulpe de la noix de coco est comestible. Elle peut également être râpée puis pressée pour en extraire le lait de coco.
Le bourgeon terminal ou « chou » du cocotier est comestible.
Le fruit est parfois coupé transversalement et entièrement laqué pour servir de cendrier, bac à glaçon ou petit accessoire de rangement décoratif.
La noix de coco débourrée, coupée en deux demie-sphères et laquée, sert de soutient gorge aux danseuses polynésiennes.
La palme de cocotier est tressée et plongée dans l'eau de mer salée pour se conserver, puis séchée au soleil. Elle servait comme matériaux de construction en Océanie, pour les murs et les toits d'habitations. Divers objets peuvent être également tressés : chapeaux, sacs, ou servir de décoration de fête.