L'acupuncture serait un traitement efficace de maux de tête courants, qui pourrait réduire leur fréquence de près de moitié, selon une étude comparative allemande paraissant samedi dans la revue médicale British Medical Journal.
Cependant les résultats sont pratiquement les mêmes qu'il s'agisse d'acupuncture faite selon les règles de l'art chinois ancestral ou que le rituel des aiguilles, plantées superficiellement dans la peau, se fasse hors des traditionnels "points d'acupuncture", montre l'étude comparative sur 270 patients (74% de femmes) de l'équipe de Dieter Melchart et Klaus Linde de l'université de Munich.
Les patients ayant bénéficié de l'acupuncture traditionnelle ont vu la fréquence de leurs maux de tête diminuer de près de moitié.
Le nombre de jours avec maux de tête ("céphalée de tension") s'est ainsi réduit de 7,2 jours dans le groupe acupuncture, de 6,6 jours avec la forme "minimale" d'acupuncture et de 1,5 jour dans le groupe non traité (soit une diminution de 10%).
195 participants étaient répartis dans les deux groupes ayant bénéficié de l'acupuncture sous une forme ou l'autre.
La période de traitement portait sur une période de huit semaines.
L'amélioration a persisté quelques mois après l'arrêt de l'acupuncture conventionnelle ou non, quoique s'amenuisant doucement au fil du temps, ont été surpris de constater ces chercheurs.
La piqûre même hors des points d'acupuncture n'est pas neutre.
Elle pourrait déclencher des réactions physiologiques au plan local, sur la circulation sanguine ou libérer des messagers chimiques influant sur la douleur, avancent les auteurs.
Ils n'écartent cependant pas une éventuelle influence d'effets "placebo" : rituel de l'acupuncture, attentes des patients, manière de communiquer avec eux (présentation positive de l'acupuncture minimale).
Les 75 patients non traités durant la première partie de l'étude, ont eu, par la suite, des séances d'acupuncture avec des résultats significatifs, mais moindres que ceux obtenus avec les groupes traités initialement dans l'étude, relèvent encore les auteurs sans guère plus d'explications.