"En Garde ! Prêts ? Allez !"
Les adversaires peuvent être hongrois et chinois, peu importe : dans les rencontres internationales d'escrime, l'arbitrage se fait toujours en français.
Les juges doivent passer un examen dans cette langue avant de pouvoir arbitrer.
Retour sur une histoire vieille de 9 siècles.
Dès le XIIe siècle, il y avait en France des "donneurs de leçons", qui enseignaient l'art de l'escrime à ceux qui devaient participer à un duel.
Les plus riches d'entre eux demandaient même parfois à leur maître d'arme de les remplacer au combat, en échange de beaucoup d'argent.
Quatre siècles plus tard, la France et l'Italie étaient à la pointe du savoir pratique. Agrippa et Viggiani côté transalpin, Henry de Sainct-Didier et Le Perche du Coudray versant français...
Les représentants des deux nations commençaient à rédiger les premiers traités.
A partir de l'accession de Charles IX au trône de France, la France prend l'avantage sur sa voisine.
Les escrimeurs italiens sont invités à la cour et le roi autorise la création de l'Académie des maîtres d'armes.
La méthode française est reconnue mondialement à partir de la seconde partie du XVIIIe siècle, grâce aux travaux de Danet et La Boëssière, deux célèbres maîtres d'armes.
Des duels franco-italiens sont organisés à la fin du XIXe siècle.
Peu de temps après, le sabre et le fleuret s'invitent aux premiers Jeux Olympiques modernes, en 1896 à Athènes.
En novembre 1913, la Fédération internationale d'escrime (FIE) est créée, sous l'impulsion du français René Lacroix.
Les premiers règlements sont écrits.
Mis à part celui du sabre, conçu par le hongrois Bela Nagy, ceux d'épée et de fleuret ont été rédigés par deux Français, Chasseloup-Laubat et Camille Prévost.
L'actuel président de la FIE est le seul français à la tête d'une fédération internationale de sport.
René Roch occupe ce poste depuis 1993, son contrat court jusqu'en 2008.
Certains craignent que le français perde son statut dans les années à venir.
Une proposition a déjà été faite pour que l'anglais devienne la langue officielle.
La FIE avait rejeté celle-ci, à une voix près.