au peage
le sourire bien accroché et les yeux bleus qui pétillent, Evelyne Petetin a le "bonjour" facile.
Normal, c'est un peu son travail.
Depuis 11 ans, elle travaille aux péages des Autoroutes du Sud de la France de Valence-Sud, Valence-Nord et Tain-l'Hermitage. Et en 11 ans, elle en a vu de toutes les couleurs sur la route des vacances.
« La plupart du temps, les clients sont très polis. En fait, si vous êtes d'abord poli avec eux, ils vous rendent la pareille », explique-t-elle.
Un jeune couple avait l'air... émoustillé
Très souvent, Evelyne se trouve confrontée à des automobilistes ayant perdu leur chemin.
« Pas plus tard que ce matin, j'en ai eu trois qui venaient de Marseille et me demandaient la route de Barcelone. J'ai dû leur expliquer qu'ils avaient un peu loupé la bifurcation et qu'ils allaient devoir faire demi-tour. Avec le prix de l'essence et de l'autoroute, ils n'étaient pas ravis... Les chauffeurs de poids lourds aussi me demandent souvent leur chemin et notamment, comment arriver à telle ou telle entreprise. Heureusement que je connais un peu la région », raconte-t-elle.
"On me propose des sorties, des invitations au restaurant... "
Mais ce n'est rien en comparaison de quelques situations... chaudes, qu'Evelyne a pu vivre.
« Il n'y a pas très longtemps, un jeune couple est arrivé au péage. La jeune femme, qui conduisait, avait un décolleté très généreux et son compagnon, comment dire, était en train de glisser une serviette sur son bas-ventre à la va-vite. Ils avaient l'air un peu émoustillés. Je pense que certains ne doivent pas se gêner de temps en temps pour se faire des câlins sur le trajet ».
Il y a eu pire... « Une fois, en pleine journée, un automobiliste est arrivé au volant de sa voiture. Il était complètement nu. D'une main, il me tenait son ticket d'autoroute et de l'autre, il se caressait. Il m'a demandé poliment si cela ne me gênait pas. Je ne me suis pas démontée et je lui ai répondu par la négative. Il a payé et il est parti en s'exprimant toujours très poliment ».
Dans le même genre d'idée, Evelyne se fait parfois draguer, « et par des jeunes, je tiens à préciser. On me propose des sorties, des invitations au restaurant... Ce n'est jamais vulgaire et ça fait plaisir ».
De petites anecdotes, la péagère en a d'autres.
« Les Suisses, par exemple, sont toujours très polis. Ils disent toujours bonjour en premier et si on a le malheur de ne pas répondre parce qu'on n'a pas entendu ou qu'on est distrait, ils nous le font remarquer ».
"Bonjour", "Merci", "Au revoir", le B. A-ba du métier.
Des mots qu'Evelyne et ses collègues prononcent en moyenne 1 000 fois par jour de travail.