Les dessous économiques de l'Euro 2008

Primes des équipes

En fonction de leurs résultats, les équipes nationales engagées dans l'Euro 2008 se partageront 184 millions d'euros.

L'argent sera réparti comme suit :

chaque participant touchera d'emblée 7,5 millions d'euros.
Au premier tour, un match nul rapportera 500.000 euros, une victoire 1 million d'euros.
Un quart de finale équivaut à 2 millions d'euros, une demi-finale à 3 millions d'euros.
Le finaliste malheureux empochera 4,5 millions d'euros tandis que le vainqueur récoltera 7,5 millions d'euros.
Ainsi, l'équipe qui triomphera en juin pourra toucher jusqu'à 23 millions d'euros si elle a auparavant gagné ses trois matchs du 1er tour.


Primes des joueurs

Une partie de l'argent versé par l'UEFA aux équipes nationales (184 millions, en hausse de 40% par rapport 2004) sera offerte par les fédérations nationales aux joueurs disputant la compétition.
Des primes de résultats négociées par les joueurs eux-mêmes avec leurs instances.
Concernant l'équipe de France, un accord a été trouvé mais sans révélation des montants.
En 2006, pour la coupe du monde, les Bleus avaient négocié une prime individuelle de 240.000 euros en cas de victoire finale.
Pour l'Euro 2008, on sait que les joueurs allemands obtiendraient en cas de victoire 250.000 euros, les Croates 300.000 euros.


Recettes fiscales

On l'a vu, les joueurs des équipes nationales toucheront des primes en fonction des résultats.
Mais ils ne sont pas les seuls qui en profiteront.
En effet, l'Autriche et la Suisse ont négocié avec l'UEFA une taxation à la source des primes versées aux joueurs (et non des primes versées aux fédérations) à hauteur de 20%.
Les deux pays espèrent toucher ainsi entre 2,5 et 5 millions d'euros de recettes fiscales.
C'est l'administration fiscale du canton de Vaud qui fera office d'autorité d'encaissement et de décompte pour les deux pays organisateurs


Droits télé

Comme pour toute grande compétition sportive, les principales ressources de l'Euro 2008 de football sont issues des droits de retransmission audiovisuels par les médias du monde entier.
Cette année, les diffuseurs s'acquitteront en tout de 800 millions d'euros pour proposer 31 rencontres à leurs auditeurs et téléspectateurs.
Une somme en forte hausse (+40%) depuis le précédent euro qui s'était déroulé au Portugal en 2004.
560 millions d'euros avaient ainsi été drainés par l'UEFA.


Publicité

Pour s'offrir 30 secondes de visibilité sur TF1 ou M6 à la mi-temps des matchs de l'équipe de France, les annonceurs devront ouvrir grand leur portefeuille : 110.000 euros contre la Roumanie, 150.000 euros contre les Pays-Bas.
Si la France devait atteindre la finale, le spot de publicité de 30 secondes se négociera à un minimum de 250.000 euros.
Les matchs où ne figureront pas les Bleus offriront des coupures publicitaires au prix entre 55.000 et 87.000 euros les 30 secondes.
Pourtant, malgré ces montants records, ni TF1 ni M6 ne devraient rentrer dans leurs frais, elles qui ont chacune dépensé 50 millions d'euros pour s'offrir les droits de rediffusion.
M6 a ainsi prévu de perdre 25 millions d'euros.


Sponsors

A coté des droits de retransmission, les droits marketing sont l'autre grande ressource de l'UEFA, instance organisatrice de l'Euro 2008. 250 millions d'euros seront ainsi récoltés contre 183 millions en 2004 au Portugal, soit une hausse de 36%.
Une somme déboursée par l'ensemble des sponsors de l'événement à savoir les 10 sponsors officiel (dont Adidas, Coca-Cola, Continental, Hyundai-Kia, JVC, Mastercard et McDonald's), ainsi que les partenaires nationaux.
En Autriche, les quatre entreprises choisies ont déboursé chacune 8 millions d'euros.

Dédommagement des clubs

C'est une première.
L'UEFA a décidé de dédommager les clubs pour lesquels jouent les membres des équipes nationales à raison de 4.000 euros par joueur et par jour passés par ceux-ci en compétition.
Pour certains clubs, cette nouveauté peut représenter un joli pactole.
Ainsi, le président de l'Olympique Lyonnais Jean-Michel Aulas se réjouissait en février d'une décision qui pourrait rapporter à son club jusqu'à 1,2 million d'euros selon le nombre de ses joueurs sélectionnés dans les différentes équipes.


Budget de fonctionnement

Pour l'organisation de l'Euro 2008, l'UEFA a prévu un budget de fonctionnement de 234 millions d'euros.
Une organisation assurée par une société constituée pour l'occasion, baptisée Euro 2008 SA et filiale à 100% de l'UEFA.
Son seul budget de fonctionnement est prévu à 177 millions d'euros. Fondée en décembre 2004, elle doit compter en 2008 450 collaborateurs, contre 170 fin 2007.
Si c'est à Euro 2008 SA de veiller à l'organisation des 31 matchs de la compétition, elle n'a en revanche à gérer ni les questions juridiques, ni le marketing, le sponsoring ou la vente des droits TV et radio, qui sont, ou ont été, gérés en interne par l'UEFA


Salaire des Français

Sur les dix sportifs français identifiés par nos confrères de L'Equipe Magazine comme les mieux payés, huit sont footballeurs et sept d'entre eux font partie de l'équipe de France (huit même si l'on compte Djibril Cissé, non retenu au dernier moment).
En tout, ces sept joueurs (Thierry Henry, Patrick Vieira, William Gallas, Nicolas Anelka, Lilian Thuram, Willy Sagnol et Claude Makelele) totalisent une rémunération de 53,9 millions d'euros en 2007.
Le seul Thierry Henry pèse pour 17,4 millions d'euros dans ce chiffre.

Nike

L'Euro 2008 sera la dernière année d'Adidas en tant qu'équipementier de l'équipe de France.
Son éternel concurrent Nike a déployé les grands moyens pour s'en assurer.
Entre 2011 et 2018, l'Américain, qui a fait du maillot bleu le plus cher du monde, déboursera la somme de 42,6 millions par an.
A titre de comparaison, la somme acquittée par Nike pour équiper la sélection brésilienne n'est que de 13 millions d'euros. Pour l'Allemagne, Adidas paie 20 millions d'euros, pour l'Italie, Puma en offre 13.