L'ordre des chiroptères (Chiroptera) est un ordre de mammifères volants, communément appelés chauves-souris. L'ordre des chiroptères est le deuxième des mammifères en nombre d'espèces (près de 950), il est devancé par l'ordre des rongeurs auquel il est parfois associé.
Il existe deux sous-ordres de chiroptères : les microchiroptères (environ 800 espèces) et les Mégachiroptères (environ 150 espèces dont les fameuses roussettes) mais seules les microchiroptères sont capable d'écholocation.
Les chiroptères sont les seuls mammifères doués du vol actif, à distinguer du vol plané que pratiquent les écureuils volants, les phalangers ou les galéopithèques.
Ils se déplacent dans les airs grâce à une aile formée par une membrane de peau entre le corps, les membres et les doigts. Ils ne se posent qu'exceptionnellement au sol et s'y meuvent maladroitement. Ils se reposent en se suspendant aux aspérités par les griffes des orteils.
Généralement actifs la nuit, ils possèdent la faculté de se diriger dans l'obscurité en émettant des ultrasons (écholocation). Les chauves-souris repèrent ainsi les insectes dont elles se nourrissent.
Elles émettent des ondes sonores qui se répercutent sur les insectes en plein vol
AnatomieLes ailes et le volLes os de l'avant-bras, les métacarpes et les phalanges du deuxième au cinquième doigt sont très allongés. Ils forment la structure de l'aile dont la surface portante de l'aile (ou patagium) est un repli de peau contenant un très grand nombre de vaisseaux sanguins, de nerfs et de muscles. Le tissu qui forme l'aile des chiroptera est l'un de ceux qui se régénère le plus rapidement dans tout le règne animal. Sa forte vascularisation permet la régulation thermique par contact avec l'air lors de l'activité. Le vol des chauves-souris serait encore plus efficient et sobre en consommation d'énergie que celui des oiseaux (moindre consommation d'oxygène) comparables en taille ou type de vol. Des tests en soufflerie réalisés en Suède et aux USA avec des chauves-souris nectarivores ont montré que comme les insectes elles optimisent leur vol lorsque leurs ailes s'abaissent en gérant au mieux les microturbulences du bord d'attaque de l'aile qui confère jusqu'à 40 % de la poussée.
Le pouce n'est pas compris dans le patagium et est pourvu d'une griffe. La membrane située entre le talon, l'extrémité de la queue et le bassin – que l'on nomme uropatagium – peut servir, lorsqu'elle est large, à attraper les insectes ou accueillir les petits pendant la mise bas. Comme chez les oiseaux, le sternum forme une crête (le bréchet) où s'attachent les puissants pectoraux.
L'ouïeLa majorité des chiroptères se dirigent grâce à l'écholocation — le même principe que le sonar. C'est en 1791 que Lazzaro Spallanzani a démontré que aveuglée, la chauve-souris pouvait encore se déplacer efficacement, mais rendue sourde, elle n'en était plus capable.
En pratique, les chiroptères émettent des ultrasons par la gueule ou par le nez – celui-ci a alors une forme adaptée – en faisant vibrer leurs cordes vocales. Ses ultrasons varient dans une fréquence entre 10 kHz et 120 kHz — ils ne sont pas perceptibles par l'homme qui ne perçoit les sons que pour les fréquences 20 Hz à 20 kHz.
Les oreilles, dont certaines peuvent être très grandes et pourvues d'un tragus, servent de récepteurs.
L'écho qui résulte des ultrasons émis permet à ce petit mammifère de localiser les objets, d'en déterminer la taille et le mouvement avec une précision extraordinaire. Des tests sur un chiroptère africain ont montré qu'il pouvait entendre les pas d'un coléoptère marchant sur le sable.
D'après des études menées en 2006, elles utilisent également une substance magnétique (appelée magnétite) comme «boussole interne» pour s’orienter grâce au champ magnétique terrestre.
La visionLes chauves-souris ont une vision très spéciale et différente (seulement en noir et blanc).
HabitatLes cavités souterraines : grottes, anciennes carrières, caves, souterrains, tunnels…
Durant l'hiver, c'est le lieu d'hibernation d'une majorité d'espèces, et en particulier des cavernicoles, les trois espèces de rhinolophes (grand murin, murin à moustaches et minioptère). Les autres espèces y passent ou y séjournent plus ou moins longtemps. Ces cavités souterraines ont pour la plupart une température trop basse pour la reproduction.
Les cavités des arbres pour les espèces sylvicoles durant l'hibernation et la reproduction : les noctules, la barbastelle, l'oreillard roux, des murins de Bechstein et murins de Natterer. Pour d'autres espèces ce sont des gîtes secondaires.
Les bâtiments dans les endroits où la chaleur s'accumule comme lieu de reproduction, greniers et combles pour les murins et le grand et le petit rhinolophe ou fissures et petites cavités pour les petites espèces, pipistrelles et barbastelles.
Le dessous des ponts est souvent un habitat de transit.
Elles dorment en général 20 heures par jour la tête en bas.
Une bonne connaissance de leur habitat va permettre de préserver leurs gîtes traditionnels d'hibernation en particulier les grottes et les carrières et, pour remplacer la disparition de certains autres gîtes, l'installation de nichoirs (briques creuses sous les ponts, bûches creuses ou planchettes dans les greniers).
MigrationsUne partie des chauves-souris sont migratrices. En Europe de l'Ouest, au moins 4 espèces de chauve souris européennes sont migratrices longue-distances (de plusieurs centaines à plus de 3000-4000 km) : Vespertilio murinus, Pipistrellus nathusii, Nyctalus noctula et Nyctalus leisleri Début 2008, aucune donnée sur la très rare grande noctule n’a pu valider ou invalider son éventuel statut de migratrice ou non-migratrice ;
Les premières données disponibles montrent en Europe de l'Ouest des migrations sur un axe principale NE-SW.
Une espèce a été détectée sur un axe presque nord-sud traversant la mer Noire. Des données récentes laissent penser que certains groupes de Pipistrellus pipistrellus au moins pourraient également migrer sur des distances importantes.
Des recherches basées sur l’étude des rapports isotopiques (du deuterium et de l'oxygène) des les poils de l’année sont en cours pour mieux comprendre les migrations. La mue se produit annuellement sous l’impulsion d’hormones.
Toutes les chauves souris des régions tempérées font une mue par an, toujours dans le gîte de reproduction et toujours en fin de saison de reproduction pour les femelles... et quelques semaines après pour les mâles.
Les chiroptérologues espèrent obtenir des données sur l’emplacement des gîtes estivaux et de reproduction, par analyse des poils de chauves-souris prélevés en automne ou hiver lors de leurs migrations ou sur site d’hivernation. L'empreinte isotopique de ces poils est caractéristique de la zone où vivait l'animal au moment de la mue.
Des études de ce type ont déjà permise de préciser les voies et stratégies migratoires de petites migration d’oiseaux européens sédentaires.
Reproduction Les chiroptères atteignent leur maturité sexuelle de la première à la troisième année suivant les espèces. Après avoir choisi un lieu de parturition, chaud, ce qui peut donner lieu à une grande migration, les femelles donnent le plus souvent naissance à un seul petit car la gémellité n'est habituelle que chez les pipistrelles et les noctules.
Elles élèvent leurs petits sans les mâles dans ces colonies maternelles. Elles sont dotées de deux mamelles.
Les chauves-souris naissent nues et aveugles, elles marchent après quelques jours mais, si le vol est inné, à la naissance leurs ailes sont trop peu développées pour les soutenir dans les airs. Les jeunes microchiroptères sont autonomes vers six à huit semaines tandis que les mégachiroptères le sont vers quatre mois.
Le petit n'a pas de duvet protecteur
Prédateurs Étant donné leur mode de vie, les chiroptères comptent peu de prédateurs. En Europe, ils peuvent toutefois être la proie des chouettes, des hiboux et des faucons. Mais leurs pires ennemis sont les parasites. Leurs ailes, avec les nombreux vaisseaux sanguins, sont une source de nourriture idéale pour les tiques et les puces. Les serpents sont fréquents dans leurs dortoirs collectifs souterrains, sans doute comme prédateurs. En Afrique, dans beaucoup de régions, la roussette est un gibier et un plat de choix.