Annecy est une commune française, préfecture du département de la Haute-Savoie dans la région Rhône-Alpes. Avec une population d'environ 50 000 habitants, son aire urbaine se classe au 101e rang national.
La ville devient la capitale du comté de Genève durant le XIVe siècle au détriment de la ville de Genève en raison des affrontements entre les évêques et les comtes genevois.
Elle sera ensuite vendue en 1401 au comte de Savoie et perd alors son prestigieux rôle de capitale.
La Maison de Savoie crée en 1444 l'apanage d'Annecy qui regroupe les possessions savoyardes dans le Genevois, le Faucigny et le Beaufortain.
Cet apanage durera jusqu'au XVIIe siècle. De 1792 à 1815 et depuis 1860 la ville fait partie de la France.
Établie sur les rives du lac d'Annecy et grâce à ses canaux qui parcourent en tous sens la vieille ville, Annecy est surnommée « la Venise des Alpes», surnom succédant à celui de « Rome des Alpes » en raison de son influence religieuse importante au cours du XVIe et du XVIIe siècles.
La ville accueille l'évêché et les ordres religieux catholiques en 1535 lors du triomphe de la réforme calviniste à Genève. En 1602, François de Sales devient évêque d'Annecy.
Aujourd'hui la ville est devenue une destination touristique très en vue, tout en conservant un pied dans le monde de l'industrie avec la présence de grands groupes comme Salomon, Entremont, SNR ou encore Pechiney.
Palais de l'Isle et les Canaux d'Annecy.
HéraldiqueLes armes de Annecy se blasonnent ainsi : De gueules à une truite d'argent posée en bande.
On sait très peu de chose sur ce blason.
Annecy a pris la truite pour emblème à la fin du XVe siècle.
Elle symbolise l'activité de pêche relative à la présence du lac au bord duquel se situe la ville.
Histoire Les romains s’installent à partir de 50 av. J.-C. sur la rive nord du lac d’Annecy et y fondent le Vicus de Boutae ou Bautas (la « cité des bœufs », future Annecy). Boutae est le nom romain d'Annecy, découvert dans une inscription à Meythet (C.I.L., XII, n°2532). À cette même époque un propriétaire romain du nom d'Annicius avait une villa baptisée Anniciaca, située sur le coteau en contrebas du Mont-Veyrier à l'emplacement actuel du chef-lieu d'Annecy-le-Vieux.
Le site actuel correspond à la localité fortifiée d'Annecy-le Neuf édifiée vers 1107 à proximité du château comtal. L’ancienne Anniciaca, devenue Annecy-le-Vieux, perd sa position hégémonique.
La rive nord du lac d'Annecy fut occupée au moins dès 3100 av. J.-C. et Annecy, qui s'appelait alors Boutae ou Bautas, fut une bourgade industrieuse à l'époque romaine (50 av. J.-C.). Les tribus gauloises Allobroges occupèrent très tôt les préalpes des pays de Savoie, les rives des grands lacs et les montagnes, certainement dès le début du IVe siècle av. J.-C.. En 121 av. J.-C., les Allobroges perdent la bataille contre le Consul Fabius Maximus « allobrogique ». Puis, malgré une forte résistance et des rébellions contre les lourds impôts romains, les Allobroges sont définitivement battus par les légions romaines, en 62 av. J.-C., ouvrant leurs terres à la colonisation romaine. Après leur victoire, les Romains s’installent à partir de -50 sur la rive nord du lac d’Annecy et fondent le Vicus de Boutae ou Bautas. Entre le deuxième et le cinquième siècles, l'agglomération de Boutae regroupe près de 2 000 habitants. Le vicus disposait d'un forum, d'une basilique, de thermes, d'un théâtre, et de divers entrepôts de marchandises. La cité occupait une position stratégique au carrefour de trois voies romaines, dont la voie impériale menant au col du Petit Saint-Bernard qui reliait la Gaule et l'Italie, voie attestée par l'Itinéraire d'Antonin. Elle était aussi non loin de l'axe stratégique permettant de relier Genève avec Lyon et Vienne. À la chute de l'empire romain les grandes invasions amenèrent une telle insécurité que la ville dépérit complètement
L'affaiblissement de l'empire romain voit déferler à travers la Gaule de nombreux peuples barbares, ces invasions barbares annoncent le début de l'ère féodale pour la ville d'Annecy. En 259, le vicus subit une importante attaque, il est rasé et la population massacrée. Les survivants se réfugient dans les grottes du Mont-Veyrier. La paix revenue, certains finissent par abandonner la ville pour se réfugier sur les collines voisines, en particulier sur le site de la villa « Anniciaca » (Annecy-le-Vieux). Les Burgondes occupèrent aussi un certain temps la région et laissèrent de nombreux témoignages archéologiques, mais les trop nombreuses attaques, incendies, pillages et tueries, sonnèrent le glas pour la cité romaine du Vicus de Boutae, et au VIe siècle la population finit par complètement abandonner la ville
L'hôtel de ville d'Annecy de période sarde.
Il faudra attendre le XIIe siècle pour voir la ville renaître et se développer autour de son château. Un texte de 1107 confirme la naissance d'Annecy-le-Neuf sur les rives du Thiou. La première église Saint-Maurice marque le point de départ du nouveau village. Le château commence aussi à être construit à cette époque. La cité nouvelle se développe le long du Thiou entre le château et l'église. Elle a alors l'apparence d'un gros bourg avec de nombreuses étables. En lutte permanente avec les évêques de Genève, les comtes de Genève finissent par se réfugier à Annecy où ils occupent le manoir de Novel au fond de la plaine des Fins. La ville devient donc capitale du comté. Le XIVe siècle est marqué par le long règne du comte Amédée III de Genève de 1320 à 1367, sa femme, la comtesse Mahaut de Boulogne, donnera naissance au dernier des comtes de Genève, Robert, au château d'Annecy. Le dernier comte de Genève provoquera le Grand Schisme d'Occident en devenant l'antipape Clément VII, en résidence à Avignon
Après le décès de Clément VII en 1394, le comté de Genève est vendu en 1401 au comte de Savoie Amédée VIII, qui deviendra lui même antipape sous le nom de Félix V. Annecy réuni au comté de Savoie perd alors son rôle de capitale. Pour se rallier les habitants de son nouveau comté, qui ne voyaient pas d'un bon œil leur rattachement à la Maison de Savoie, il crée en 1444 un apanage qu'il confie à un membre de sa famille et lui assure une grande autonomie. L'apanage d'Annecy regroupe les possessions que la Maison de Savoie avait dans le Genevois, le Faucigny et le Beaufortain. Cet apanage durera jusqu'au XVIIe siècle. Janus, fils de Louis Ier de Savoie, fit d'Annecy sa résidence officielle alors qu'il était comte de Genevois, baron de Faucigny, seigneur de Beaufort-Ugines-Faverges-Gourdans. C'est à Annecy que furent établis les principaux organes du gouvernement du comté: conseil comtal, chambre des comptes, procureur fiscal, juge mage.
Une écluse du Thiou dans Annecy.
À la mort de Janus, Annecy est rattachée à la Savoie de 1491 à 1514. En 1514, Charles III de Savoie inféode le Genevois et des baronnies à son frère Philippe, Annecy est alors à nouveau le centre d'un apanage allant du Genevois à Ugine. Philippe est le premier prince de la dynastie des Genevois-Nemours qui se prolonge jusqu'en 1639. L'administration de la franchise d'Annecy est alors de la responsabilité d'un conseil général, assemblée des bourgeois de la ville, qui élisent des syndics pour trois ans. À partir de 1491, un conseil étroit, comprenant en particulier les syndics et des conseillers, prend en charge les affaires de la ville.
L'influence religieuse était très importante à Annecy qui comptait une bonne douzaine de couvents. La moitié de la ville appartenait à différents ordres religieux qui possédaient non seulement les églises et les couvents mais aussi des ateliers, des moulins et de vastes terres et forêts. Au XVIe siècle, lors du triomphe de la réforme calviniste à Genève les catholiques fidèles se réfugient à Annecy. À partir de 1535, l'évêché de Genève est transféré à Annecy. La ville accueille l'évêché et tous les ordres religieux catholiques. À cette époque, une série de beaux monuments sont construits comme le Logis de Nemours, la cathédrale Saint-Pierre, la Maison Lambert, et le clocher de l'église Notre-Dame de Liesse... En 1600, le duc Charles-Emmanuel Ier de Savoie entra en conflit avec le roi de France Henri IV ; pendant cette période de guerre qui se termina par le traité de Lyon, les calvinistes s'approprient une partie des biens régionaux. Lors de sa visite en 1600, Henri IV se rendit à Annecy (ville alliée du roi de France et siège de l'évêché du Chablais), et rencontra l'évêque Claude de Granier ainsi que François de Sales à qui il promit de protéger tout ce qu'il avait fait dans cette région. C'est durant l'année 1602 que François de Sales devient évêque d'Annecy. C'est un enfant du pays. Son père l'envoya à l’âge de 6 ans aux collèges de La Roche et d'Annecy, où il fut un bon élève. Il va marquer de façon durable la ville et toute la région grâce à son prestige intellectuel et spirituel, et va inspirer tout un renouveau religieux et culturel dynamique, connu sous le terme de Contre-Réforme. Annecy devient la « Rome des Alpes »
Les idées germes de la Révolution étaient connues et répandues, parmi les bourgeois et les ouvriers d'Annecy, grâce aux nombreux Savoyards qui vivaient et travaillaient à Paris, sans oublier les écrits des Genevois Voltaire et Jean-Jacques Rousseau. Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, les troupes françaises du général Moutesquiou envahissent par surprise le duché de Savoie, obligeant l'armée savoyarde, le roi et de nombreux fonctionnaires et membres du clergé à se réfugier au Piémont. Fin octobre, l'Assemblée des Allobroges, réunie dans la cathédrale de Chambéry, déclare la fin du despotisme, la suppression des corvées et de la gabelle, la fin de la milice et la création du département du Mont-Blanc. Les Annéciens deviennent français pour 23 ans. L'accueil fait aux troupes françaises a été de prime abord plutôt enthousiaste, car le duc de Savoie avait pris la fuite et les habitants avaient le réel sentiment d'être libérés. Cependant la mobilisation en masse des hommes, la fuite des édiles de la noblesse et du clergé, réfugiés au Piémont, et la politique anti-religieuse des représentants de la Révolution, finirent par exaspérer et amener la population à se révolter. En revanche, durant cette période, les importants marchés de France étaient ouverts, et ainsi de nombreuses fabriques s'installèrent au bord du Thiou, pour profiter de la force hydraulique et du savoir-faire industriel des Annéciens
Vue de l'ancienne prison d'Annecy.
En 1866, le train à vapeur arrive pour la première fois à Annecy. Ce progrès dans les transports permet, entre autres, au tourisme de se développer et de prendre un nouvel essor. Un syndicat d'initiative est créé en 1895 afin d'organiser de nombreux évènements. Durant la première moitié du XXe siècle, la ville grandit lentement. Sa situation géographique, ses voies de communication et son rôle administratif contribuent au développement de nouveaux quartiers (les quartiers des Balmettes, Prairie et Vovray...). Grâce à la centrale hydroélectrique des Forces du Fier, Annecy est éclairée à l'électricité dès 1906. L'essor touristique de la commune s'accompagne dans un même temps d'un essor industriel. Parmi les figures emblématiques de l'industrie locale émergente on peut citer les noms de Crolard, Dunant, Aussedat, Léon Laydernier et Barut. L'apparition des congés payés permet aux classes populaires, dès 1936, de venir découvrir Annecy, son lac et ses montagnes environnantes. Après les Trente Glorieuses, la crise économique entraîne une pause dans le développement urbain. Aujourd'hui, Annecy, ville-centre d'une communauté d'agglomération dépassant les 130 000 habitants, mène une politique de développement et d'équipements en lien avec les treize autres communes de son agglomération.
Culture et PatrimoineAnnecy est classée Ville d'Art et d'Histoire et abrite de nombreux monuments et lieux culturels de premier ordre. Des guides-conférenciers organisent des visites à la découverte du Vieil Annecy, de son patrimoine et de son histoire.
L’agglomération annécienne compte neuf édifices distingués par l’attribution du label patrimoine du XXe siècle.
Monuments médiévauxLe château d'Annecy : surplombant la ville, il est l'ancienne résidence des comtes de Genève et des ducs de Genevois-Nemours, branche cadette de la Maison de Savoie, et a été construit sur la période du XIIe au XVIe siècles. Le château a plusieurs fois été victime d'incendies, et a été laissé à l'abandon au XVIIe siècle. Il a été récupéré ensuite pour servir de caserne jusqu'en 1947 puis a été acquis en 1953 par la ville d'Annecy qui l'a restauré avec l'aide des Monuments historiques. Il abrite aujourd'hui le Conservatoire d'Art et d'Histoire d'Annecy et, depuis 1993, la Tour et le Logis Perrière abritent également l'Office régional des lacs Alpins.
Le Palais de l'Isle : datant du XIIe siècle, il a été construit au milieu du canal du Thiou. C'est actuellement un musée mais il a eu par le passé des fonctions aussi diverses les unes que les autres. Palais du châtelain d'Annecy au XIIe siècle, il devient hôtel administratif quand le comte de Genève s'est installé dans la ville. Il a aussi été, tour à tour, siège de la judicature, hôtel des Monnaies, depuis le règne d'Amédée III de Genève (vers 1356), et prison avant d'être classé monument historique.
La vieille ville : elle est traversée par de nombreux canaux et des rues piétonnes à arcades, la rue Sainte-Claire étant l'une des plus belles avec ses arches romantiques des XVIIe et XVIIIe siècles. On peut également y découvrir de nombreuses fontaines. Parmi elles, celle du puits Saint-Jean transféré au croisement de la rue Carnot et de la rue Royale, cœur de la vie commerçante et politique d'Annecy