L’orang-outan (Pongo pygmaeus) est un singe anthropoïde aux longs bras et au pelage roux, parfois brun, classé dans la catégorie des grands singes.
Origine et génétique Les orangs-outans intéressent beaucoup les généticiens et les biologistes qui étudient l'évolution humaine, car ils sont généralement considéré comme des humanoïdes parmi les plus proches de l'Homme, mais avec une diversité génétique plus riche.
La taille du patrimoine génétique des deux sous-espèces d'Orang-outan est comparable à celle du patrimoine génétique humain. La date de sa divergence d'avec la lignée humaine est estimée à 12-14 millions d'années, ce qui le place en tant qu'espèce à un point médian dans l'évolution des primates (qui auraient commencé à diverger d'avec les lignées humaines il y a 25 millions d'années, et le caryotype de l'orang-outan est le plus proche de l'humanoïde ancêtre commun à l'Homme et aux grands singes. Ils auraient 98,5 % d'ADN commun avec nous.
Description Les orangs-outans sont parmi les plus arboricoles des grands singes. Ils passent la majeure partie de leur temps dans les arbres,
et s'y fabriquent chaque nuit un nouveau nid . Les adultes mâles mesurent environ 1,4 m et pèsent jusqu'à 82 kg. Leur aire de répartition est maintenant réduite à la forêt pluviale des îles de Bornéo et de Sumatra.
Taille : 1,10 à 1,40 m
Poids : 40 à 90 kg
Longévité : 30 à 40 ans
Gestation : 245 jours
Les jeunes orang-outangs voyagent accrochés au dos ou au ventre de leur mère pendant plus de deux ans. L'animal se nourrit la plupart du temps de fruits, de jeunes pousses, d'écorce, de petits vertébrés, d'oeufs d'oiseaux et d'insectes.
Sa journée est consacrée à rechercher la nourriture et chaque nuit l'animal construit un nouveau nid perché entre 12 et 18 mètres au-dessus du sol.
Son espérance de vie dans la nature approche les 35 ans.
Comportement et intelligenceComme les autres grands singes, les orangs-outans sont remarquablement intelligents.
Au milieu des années 1990, une population d'orangs-outans a été observée utilisant régulièrement des outils pour s'alimenter.
Cela avait déjà été montré auparavant chez des chimpanzés par Jane Goodall dans les années 1960. Un article datant de 2003 paru dans le journal Science sous la plume de Michelle Merrill et Birute Galdikas décrit des preuves d'une culture chez les orangs-outans.
Une étude plus récente a conduit des chercheurs à présenter à 5 orang-outans femelles de 7, 11 ,17 et 32 ans (venant d'un zoo local) une grosse cacahuète flottant dans de l'eau, dans une longue éprouvette verticale transparente fixée à une paroi. Le niveau d’eau était trop bas pour que les singes puissent attraper la cacahouète avec leurs doigts. Un récipient d’eau était mis à leur disposition dans la pièce. Les orang-outans ont rapidement compris qu'en y prenant de l’eau dans leur bouche, pour la recracher dans l’éprouvette, ils feraient monter le niveau de l’eau et pourraient attraper la cacahouète et la manger. Il a fallu 9 minutes en moyenne pour qu’ils le fassent, et à la 10ème expérience 30 secondes leur suffisaient pour attraper et manger la « friandise ». Aucune autre méthode ne permettait de récupérer et manger la cacahuète.
Sociabilité : Les adultes mâles sont solitaires une grande partie de leur vie mais communiquent par des cris puissants (perceptibles à 1 km au moins) pour marquer leur territoire et appeler les femelles suppose-t-on.
Les femelles sont moins solitaires puisqu'elles accompagnent leurs petits jusqu'à l'âge de 3 ans et demi environ. Elles accordent une grande attention au jeune et les naissances (un seul petit) sont rares (une tout les 8 ans).
Le mâle n'est sexuellement mature qu'entre 7 et 10 ans.
Agressivité : Bien que les orangs-outans soient généralement passifs, les agressions entre orangs-outans sont courantes ; ce sont des animaux solitaires qui peuvent être férocement territoriaux. Les mâles non matures essayent de s'accoupler avec n'importe quelles femelles, et peuvent réaliser de force des copulations si elles sont également immatures et pas assez fortes pour parer les avances. Au contraire, les femelles matures détournent facilement les jeunes prétendants, préférant s'accoupler avec les mâles matures. Les orangs-outans sauvages sont connus pour leurs visites des installations humaines de recueil des jeunes orangs-outans abandonnés, communiquant avec eux et peut-être aidant ainsi leur retour à la vie sauvage.
Sexualité : Comme chez l'Homme, l'orang-outan ne semble pas avoir de saison particulière pour la reproduction.
Des comportements homosexuels avaient parfois été observés en zoos chez les mâles. On les a souvent d'abord expliqué par l'enfermement ou l'absence de femelle dans un groupe, mais comme pour de nombreux autres primates, de tels comportements sont aussi observés en forêt, dans la nature, chez des orang outans tout à fait sauvages (par exemple à Sumatra, lors de deux études portant sur deux lieux et populations différentes de Pongo pygmaeus abelii,Le comportement homosexuel des singes ne découle donc pas d'une privation de liberté en zoo, ni du contact avec des humains. Les chercheurs estiment généralement qu'il s'agit de comportement agonistiques (établissant des relations de dominance et/ou de rivalité) voire également, pour partie de jeux lorsdesquels les jeunes apprennent ou testent leur sexualité.