Dijon est une ville de France, préfecture du département de la Côte-d'Or et chef-lieu de la région Bourgogne.
Ses habitants sont appelés les Dijonnais.
En 2005, la population de Dijon intra-muros était de 153 151 habitants selon le recensement de l'Insee, ce qui en fait la 18e ville la plus peuplée de France.
Héritière d'un riche patrimoine historique et architectural, capitale régionale « à taille humaine », Dijon est également touristique, gastronomique et commerçante, ville verte, avec une tradition de vie culturelle intense. C'est aussi une ville universitaire, d'affaires et de congrès et un centre économique au tissu diversifié, notamment dans le secteur des services.
Palais_Duc_de_Bourgogne
Héraldique Armes de la ville de Dijon :De gueules, au chef parti : au premier d'azur semé de fleurs de lis d'or et à une bordure componée d'argent et de gueules, au deuxième bandé d'or et d'azur de six pièces et à une bordure de gueules.
Les armes de la ville étaient de gueules plain jusqu'en 1391, date à laquelle fut ajouté le chef aux couleurs du duc de Bourgogne Philippe II le Hardi.
Lorsque la ville reçut la Légion d'honneur en 1899, la croix, sans ruban, fut placée dans le champ de gueules.
À partir de 1962, la décoration fut placée sous le blason.
Histoire Origines Les premières traces d'habitat remonteraient au Néolithique (site des Lentillières).
Antiquité Sur le site de Dijon s'est d'abord constituée une bourgade, qui s'est développée avec la création, à la fin du Ier siècle, de la voie romaine dite d'Agrippa, qui reliait Chalon-sur-Saône à Langres.
Au IIe siècle, cette agglomération prospérait.
Les vestiges retrouvés témoignent des activités commerciales et artisanales des habitants.
Au IIIe siècle, sous la menace des invasions barbares, une étroite enceinte fortifiée fut construite pour protéger un périmètre très réduit de l'agglomération.
Ce castrum gallo-romain de onze hectares protégeait sans doute certains édifices publics.
Le nom Divio, d'où vient Dijon, reste d'une signification obscure : peut-être désignerait-il un lieu sacré.
Église Notre-Dame
Moyen Âge Au début du Ve siècle, les évêques de Langres s'installent à Dijon.
Ils font élever des lieux de culte, notamment le monastère Saint-Bénigne sur le tombeau de ce saint.
Au VIe siècle, dans son Histoire des Francs, Grégoire de Tours décrit cette ville comme un castrum aux solides murailles, élevé au milieu de terres fertiles.
Peu après l'an mil, l'abbé Guillaume de Volpiano fait élever dans l'abbaye de Saint-Bénigne, une rotonde abritant le tombeau de l'évangélisateur de la Bourgogne, qui suscite un pèlerinage important.
En 1031, le duc Robert Ier fait de Dijon la capitale du duché de Bourgogne.
En juin 1137, un grand incendie réduit Dijon en cendres.
Les ducs reconstruisent alors une enceinte beaucoup plus large que la précédente, qui abritera la cité jusqu'au XVIIIe siècle.
A la fin du XIIe et au XIIIe siècle, Dijon s'orne de monuments de valeur : la Sainte-Chapelle, l'hôpital du Saint-Esprit, l'église Notre-Dame...
Dijon connaît une période brillante sous les quatre ducs Valois de Bourgogne, qui règnent de 1363 à 1477.
Elle est la capitale du duché de Bourgogne, ensemble d'États qui s'étendent jusqu'aux Pays-Bas.
Le duc Philippe le Hardi fonde à Dijon sa nécropole dynastique, la chartreuse de Champmol, dont il fait un foyer d'art.
Le duc Philippe le Bon reconstruit l'hôtel ducal et institue la chapelle de son palais comme siège de l'ordre de la Toison d'or.
Le duc Charles le Téméraire ne vit pas à Dijon ; il échoue dans sa lutte contre le roi de France et meurt en 1477, laissant Louis XI annexer le duché.
Le roi fait alors construire à Dijon un château, à l'emplacement de l'actuelle place Grangier, pour surveiller les habitants.
Un cinéma dijonnais, place Darcy
Temps modernes Après la réunion du duché à la couronne, Dijon reste la capitale de la Bourgogne et le siège des États de la province.
En septembre 1513, les Suisses viennent l'assiéger et le gouverneur Louis II de La Trémoille ne peut les faire partir qu'en leur promettant 400 000 écus.
Cette délivrance inespérée est attribuée à l'intercession de Notre-Dame de Bon-Espoir, statue conservée à l'église Notre-Dame.
Le parlement de Bourgogne, transféré de Beaune à Dijon, fait de la cité une ville parlementaire, où la noblesse de robe édifie des hôtels particuliers.
Après la Contre-Réforme, de nouvelles églises et chapelles de monastères sont construites.
Un roi de France, peut-être Henri IV, aurait qualifié Dijon de "ville aux cent clochers".
La cité connaît une activité commerciale non négligeable liée notamment à l'exploitation viticole.
Le XVIIIe siècle est une nouvelle période de prospérité pour Dijon, qui accueille en 1722 une université de droit, que complèteront d'autres disciplines jusqu'à la Révolution française.
En 1731, la ville devient le siège d'un évêché.
La porte Guillaume, place Darcy
Époque contemporaine La Révolution fait passer Dijon du rang de capitale provinciale à celui de chef-lieu de département.
Plusieurs monuments remarquables sont détruits : chartreuse de Champmol, rotonde de Saint-Bénigne ; d'autres sont endommagés, comme Saint-Bénigne et Notre-Dame, dont les portails sont martelés.
La Sainte-Chapelle disparaît en 1802.
L'exploitation du charbon et du fer au Creusot, l'achèvement du canal de Bourgogne en 1833 rendent à Dijon une certaine importance économique.
En 1851 est inaugurée la ligne de chemin de fer reliant Dijon à Paris, Lyon et Marseille.
Dès lors, Dijon se développe rapidement : le quartier de la gare se peuple ; les faubourgs se construisent.
Le 30 octobre 1870, soldats et mobilisés tentent de défendre la ville contre les Prussiens.
Sans artillerie, ils doivent se rendre à la fin de la journée.
Le 26 novembre 1870, Garibaldi, à la tête de "l'armée des Vosges", ne peut reprendre Dijon et doit faire retraite. Mais, du 21 au 23 janvier 1871, ses troupes défendent la ville avec succès, et un drapeau poméranien est même pris le 23 janvier.
La place du 30 octobre et l'avenue du Drapeau rappellent ces faits d'armes.
En 1899, la ville reçoit la Légion d'honneur pour sa résistance.
Après la guerre, Dijon retrouve un rôle stratégique : des casernes et un arsenal sont édifiés.
La ville se développe en rasant ses remparts, remplacés par de grands boulevards. Le château construit par Louis XI est détruit lors de ces aménagements.
De nombreux équipements publics et privés sont réalisés : écoles, grands magasins, grands hôtels, lieux de culte...
Une des premières bases aériennes de l'Armée de l'air (BA102 Georges Guynemer) est établie dans la banlieue de Dijon, à la veille de la Première Guerre Mondiale.
Ce conflit ne cause pas de dommage à Dijon.
La ville reprend son essor dans l'entre-deux-guerres.
Occupée en 1940 par l'armée allemande du IIIe Reich, Dijon est libérée par les troupes françaises le 11 septembre 1944 et sort de l'épreuve sans destruction architecturale.
Le chanoine Kir, maire de Dijon de 1945 à 1968, dote la ville d'un lac artificiel.
Sous son mandat se crée également un vaste campus universitaire.