Renaud Séchan dit Renaud est un chanteur français né à Paris le 11 mai 1952,
Renaud est un des chanteurs les plus populaires en France et un des plus connus dans la francophonie . Dans ses chansons, il mêle révolte et tendresse, engagement et humour pour critiquer la société, rendre hommage ou tout simplement « se marrer », le tout avec un langage très personnel où l'argot tient une place importante.
Il a également joué dans quelques films, dont l'adaptation de Germinal, et plus récemment dans Wanted.
L'enfance et l'adolescence Renaud est né le 11 mai 1952 dans le 14e arrondissement de Paris.
Il a un frère jumeau (David), ainsi que cinq autres frères et sœurs dont l'écrivain Thierry Séchan.
Son père, Olivier, originaire d'une famille protestante des Cévennes, est professeur d'allemand et de néerlandais, traducteur et auteur de romans policiers.
Il a reçu le Prix des Deux-Magots en 1942 pour Les Corps ont soif.
Sa mère, originaire d'une famille de mineurs du Nord, est ouvrière.
Son grand-père paternel, Louis Séchan est un helléniste français renommé, professeur à la Sorbonne, auteur de divers ouvrages savants.
Son grand-père maternel, ancien mineur après avoir quitté l’école à l’âge de 13 ans, fut d'abord membre du Parti communiste, puis le quitta en 1937, déçu après un voyage en Union Soviétique en 1932.
Il rejoignit ensuite le Parti populaire français.
Il travailla ensuite dans une usine parisienne et fut actif au sein du mouvement anarcho-syndicaliste.
Malgré certaines aptitudes, il manifeste très peu d'intérêt pour les études, avec un dégoût particulier pour les cours de gymnastique, et dit lui-même qu'il « commence à fréquenter le radiateur au fond de la classe » à partir de la 6e.
Il se fait expulser de plusieurs lycées et sèche très vite les cours pour aller siffloter des chansons de Hugues Aufray et d'Antoine devant les statues du jardin du Luxembourg.
Son Look s'inspirera toutefois d'un autre chanteur : Ronnie Bird.
Il s'intéresse aux réactions et manifestations pacifistes métropolitaines de 1962 durant la guerre d'Algérie, auxquelles ses parents ont participé.
Il s'approche un moment des maoïstes mais en revient assez vite, comme pressentant la tournure que prendrait la « Révolution culturelle ».
Il redouble sa troisième et est renvoyé du lycée Gabriel Fauré.
Il commence à fréquenter les milieux mao et troskystes.
Il crée un Comité Viêt Nam dans son lycée pour protester contre la guerre.
En mai 1968, Renaud vit pendant un mois dans la Sorbonne occupée, et participe aux manifestations et barricades.
Il fête ses seize ans le 11 mai sur les barricades du quartier latin.
Les débuts dans la musique Pendant mai 68, il participe à la création du groupe gavroche révolutionnaire et y récite des sketches de Guy Bedos. Ce sont ses premiers pas sur scène[2]. C'est par ailleurs dans l'un des amphithéâtres de la Sorbonne que Renaud croise un étudiant qui commence à chanter avec sa guitare une chanson qu'il avait écrite. Il découvre alors l'écriture de chansons, et rédige sa première chanson, Crève Salope qui a eu un franc succès auprès des autres étudiants (aujourd'hui l'artiste regrette cette chanson qui déplut à son père). Deux autres chansons, C.A.L. en Bourse et Ravachol, suivent rapidement, toutes encore inédites aujourd'hui.
En avril 1969, il arrête ses études et commence à faire plusieurs petits boulots (notamment libraire). À cette époque, il chante encore uniquement pour amuser ses amis ou draguer. Les chansons sont de lui, mais aussi d'Hugues Aufray ou de Bob Dylan.
En 1971, il rencontre Patrick Dewaere et est embauché comme comédien au Café de la Gare (à Paris).
Il joue avec Coluche, Miou-Miou, Romain Bouteille, Henri Guybet et, bien sûr, Patrick Dewaere, notamment dans Robin des quoi ? de Romain Bouteille.
En 1972, Renaud, désabusé, quitte Paris pour Avignon.
Il en revient vite face au peu d'avenir que lui offre la ville dans les carrières artistiques qu'il envisage (littérature, poésie, chanson, théâtre).
En 1973-1974, il joue quelques petits rôles dans des séries télé, des petits films…
Après s'être fait rejeter lors d'une audition sur scène pour jouer de la musique au Don Camillo, il commence à chanter dans les rues, accompagné d'un copain accordéoniste, Michel Pons.
Il y chante le Paris populaire qu'il affectionne tant à travers des chansons de Bruant principalement ou de simples bals musette, mais son répertoire s'élargit avec les chansons qu'il écrit et compose lui-même.
Alors que Coluche joue au nouveau Café de la Gare en 1974, rue du Temple, Renaud comme il le dit lui-même « faisait la manche » dans la file d'attente de 400-500 personnes dans la cour, où il se fait remarquer par Paul Lederman, qui lui propose de venir jouer au Caf'conc' de Paris, en première partie du spectacle de Coluche.
Son groupe est appelé les Petits Loulous.
C'est là qu'un soir de 1975, deux producteurs, Jacqueline Herrenschmidt et François Bernheim, l'entendent chanter et lui proposent de faire un disque, son premier 33 tours : Amoureux de Paname (300 000 exemplaires vendus à ce jour).
Un soir de juin 1975, il se produit à « La Pizza du Marais » devant un petit public comprenant les déjà célèbres Julien Clerc et Maxime Le Forestier.
L'auditoire ne sait pas trop quoi penser de ce jeune homme ni très bon chanteur, ni très bon musicien mais quelques journalistes s'intéressent déjà à lui.
La chanson Hexagone, qui brocarde la France d'alors en la comparant à la « gangrène » qui sévit à Santiago comme à Paris (allusion au régime de Pinochet), est interdite d'antenne sur France Inter.
Renaud, lui, ne croit pas à une quelconque carrière et continue de faire le figurant dans des petits feuilletons ou le mécanicien dans un magasin de moto.
Début 1977, il joue même plusieurs soirs dans Le Secret de Zonga, une pièce de Martin Lamotte au café-théâtre « La Veuve Pichard ».
Il y rencontre Dominique, sa future femme.
Première apparition de Renaud à la télévision. Renaud est reçu par Danièle Gilbert dans son émission quotidienne Midi Première.
Renaud y chanta "Camarade Bourgeois".
La période du loubard Toujours avec les mêmes producteurs, Renaud sort son deuxième album "Laisse béton" en 1977 où il abandonne son image de « titi » parisien pour celle du gentil loubard au blouson de cuir (La Chanson du Loubard, paroles de Muriel Huster, lui collera à la peau un certain temps). Image qu'il durcira jusqu’à l'album "Marche à l'ombre". Nettement plus soigné, l'album se vend modestement mais la chanson-titre devient vite un tube dans les premiers mois de 1978 et permet à Renaud de se faire découvrir par le grand public.
En avril, le « nouveau venu dans la chanson française » triomphe au Printemps de Bourges 1978.
Troisième album de Renaud, "Ma gonzesse" sort en janvier 1979.
Dans la lignée du précédent, Renaud se dévoile néanmoins plus sensible et adepte de l'autodérision.
En mars, il affronte sa première grande salle parisienne : le Théâtre de la Ville, salle de huit cents places où il joue à guichets fermés cinq jours de suite.
L'album suivant, ""Marche à l'ombre", sorti en 1980, est dédié à Paul Toul (Jacques Mesrine), criminel français des années 1970, abattu par la police.
Plus violent et plus sombre (Où c'est qu'j'ai mis mon flingue?, La Teigne, Marche à l'ombre, Mimi l'ennui...), l'album obtient un fort succès.
La même année, Renaud est applaudi par le public et par la presse à Bobino dont Polydor met en vente un double album « live » "Renaud à Bobino".
La première partie du spectacle, qui était elle aussi assurée par Renaud, sort en album sous le titre « Le P'tit Bal du samedi soir et autres chansons réalistes ».
Renaud y chante de vieilles chansons du siècle dernier, accompagné par l'accordéoniste Joss Baselli.
Avec "Le Retour de Gérard Lambert", enregistré fin 1981, Renaud commence à délaisser son blouson noir, transition entre "Marche à l'ombre" et "Morgane de toi". Devenu père, Renaud préfère s'éloigner de la violence. Peut-être moins achevé que le précédent, les ventes n'égalent pas celles de "Marche à l'ombre" malgré la présence de deux joyaux, "Manu" et "La Blanche" (dédiée à Michel Roy), et une perle signée Michel Colucci alias Coluche, "Soleil immonde".
Fin 1982, Renaud fait sans le savoir ses adieux au loubard sur la scène de l'Olympia dont un double album « live » intitulé « Un Olympia pour moi tout seul » est édité.
Les années 1980 Pour "Morgane de toi", sorti en 1983, Renaud part à Los Angeles et s'entoure des meilleurs musiciens américains tels que Olivier Malnati. Et cet investissement n'est pas vain, "Morgane de toi" se vend à plus d'un million d'albums en quelques mois. Renaud a définitivement cassé son image: moins agressif, plus écolo, un blouson en jean à la place du blouson de cuir. Il conserve cependant les santiag et le bandana rouge. Serge Gainsbourg réalise le clip de "Morgane de toi". Il découvre la mer, prend le large avec son bateau, la Makhnovtchina et en ressort un tube : "Dès que le vent soufflera".
En 1981, Renaud représente 45% du chiffre d'affaires de Polydor. Mais suite à des désaccords avec sa maison de disque, il ne renouvelle pas son contrat après "Morgane de toi" et quitte Polydor pour aller chez Virgin.
L'année 1985 est une année noire pour Renaud.
En février, la chanteuse Valérie Lagrange propose à Renaud d'écrire une chanson pour l'Afrique.
À l'époque en effet, une sècheresse sans précédent sévissait en Éthiopie depuis plusieurs années, faisant des milliers de victimes.
Des musiciens africains et des artistes d'outre-Atlantique comme Bob Geldof avait déjà réalisé des disques de solidarité mais en France, rien n'avait été fait.
Valérie Lagrange voit en Renaud le catalyseur idéal pouvant faire bouger les artistes.
Après quelques hésitations, Renaud accepte, écrit une chanson sur une musique de Franck Langolff et réunit une trentaine d'artiste (parmi lesquels Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Jacques Higelin, Coluche, Julien Clerc, Alain Souchon…).
Parfois boycotté par certaines radios FM, le disque dépasse pourtant rapidement le million d'exemplaires et rapporte plusieurs millions de francs à Médecins sans frontières , l'association bénéficiaire de l'opération.
Le concert des "Chanteurs sans frontières" organisé par la suite à La Courneuve est cependant bien moins réussi.
En août, dans le cadre du « Festival mondial des jeunes et des étudiants », Renaud part donner une série de concerts à Moscou, en URSS.
Séjour globalement positif, Renaud se réjouissant d'affronter un public non francophone, jusqu’à
l'« incident » du parc Gorki : devant dix mille personnes (triées sur le volet), Renaud entame sa chanson "Déserteur", chanson pacifiste.
Trois mille spectateurs se lèvent en même temps et quittent la salle.
Incident prémédité, probablement par une faction dirigeante peu encline à cette ouverture vers l'Occident, dont Renaud, fils de communistes fervents, sortit profondément blessé.
Ce séjour soviétique lui inspire la chanson "Fatigué" (paru ensuite dans le futur album "Mistral gagnant)") qu'il écrit sur un banc de la Place Rouge.
Épuisé moralement et physiquement, Renaud quitte l'URSS pour l'enregistrement de son prochain album à Los Angeles.
Arrivé dans les bacs en décembre, « Mistral gagnant » sent la désillusion (Fatigué), la désespérance ("Morts les Enfants", "P'tite Conne", cette chanson étant dédiée à Pascale Ogier, la fille de l'actrice Bulle Ogier), la nostalgie de l'enfance ("Mistral Gagnant"), transcrivant ainsi les derniers mois difficiles durant lesquels Renaud écrivit les chansons de l'album. L'accueil enthousiaste du public (plus d'un million d'exemplaires vendus) et de la critique favorable à ce disque « inquiet » redonne confiance à Renaud pour sa prochaine prestation au Zénith en début 1986.
Sa tournée "Le Retour de la chetron sauvage" avec un décor de bateau est un franc succès. Par ailleurs, un recueil de ses chansons et dessins, préfacé par San-Antonio, lui vaut d'être invité par Bernard Pivot dans l'émission « Apostrophes », reconnaissance officielle de ses talents d'écrivain.
Nonobstant, si sa vie d'artiste est comblée, ce n'est pas le cas de sa vie personnelle. Renaud s'enfonce doucement dans la déprime : par la remise en question de ses engagements (qui a commencé depuis "Morgane de toi") et par le temps qui passe…
Et les premiers deuils.
Le 19 juin 1986, la mort brutale de son ami Coluche annonce « l'entrée en déprime » de Renaud.
En 1988, Renaud dédie son nouvel album « Putain de camion » à Marius et à Romain, les fils de Michel et Véronique Colucci.
La chanson éponyme de l'album est d'ailleurs un hommage à celui qui fut le parrain de sa fille Lolita.
L'album sortit sans promotion, décision respectable mais qui aura un effet sensible sur les ventes : 750 000 « seulement », soit deux fois moins que le précédent.
L'album obtient malgré tout en 1989 plusieurs grand prix.
En 1989, il participe à un grand concert gratuit Bastille à Paris, "Ça suffat comme ci" avec Johnny Clegg et la Mano Negra, initié par l'écrivain Gilles Perrault en réponse au « sommet » du G7 (depuis renommé G8 avec l'arrivée de la Russie) à Paris.
La même année sort un double album live, « "Visage pâle rencontrer public" », « "Renaud tour 89" » témoignage d'une tournée avec pour décor un arbre géant.
De 1975 à 1985, il a enregistré sept albums.
Jusqu'en 1995, il n'en enregistrera que trois (plus deux albums de reprises).