Le couvre-feu à 18h généralisé
Jean Castex a annoncé ce jeudi la généralisation du couvre-feu dès samedi soir à 18h sur l’ensemble du territoire métropolitain, au-delà des 25 départements déjà concernés, pour tenter de freiner l’épidémie de coronavirus.
Concrètement, les dérogations pour aller chercher ses enfants à l’école ou rentrer du travail seront toujours valables, mais il ne sera plus possible de se déplacer pour des motifs personnels après 18h.
Par ailleurs, « sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou service recevant du public seront fermés à 18h », a précisé le chef du gouvernement.
En cas d’une « dégradation épidémique forte » dans les prochains jours, le Premier ministre a toutefois prévenu qu’un nouveau confinement serait appliqué « sans délai ».
Des contrôles renforcés aux frontières
« Nous allons durcir fortement les conditions d’entrée sur le territoire national et renforcer les contrôles aux frontières » pour « éviter » que la souche variante du virus « ne progresse rapidement » sur le territoire, a déclaré le Premier ministre.
A compter de ce lundi, tous les voyageurs souhaitant venir en France en provenance d’un pays hors-UE « devront présenter un test négatif pour embarquer dans un avion ou un bateau », a-t-il précisé.
Ces personnes devront en outre « s’engager sur l’honneur à s’isoler pendant 7 jours, une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l’issue », a-t-il dit.
Pour les personnes ne pouvant réaliser un test dans leur pays de départ, elles auront la possibilité de se faire tester à leur arrivée en France et seront contraintes « de s’isoler 7 jours dans un hôtel désigné par l’Etat ».
Jean Castex a précisé que pour les déplacements en provenance d’un pays de l’UE, « et notamment des pays comme l’Irlande ou le Danemark confrontés à une situation épidémique difficile », « les ministres travailleront à l’élaboration d’un cadre de coordination en vue du prochain Conseil européen du 21 janvier ».
« Ce cadre devra évidemment prévoir des exceptions concernant les frontaliers, les transporteurs routiers ou encore les agents des compagnies de transport » avec des « protocoles sanitaires spécifiques », a ajouté le chef du gouvernement.
Mesures d’urgences dans les communautés et départements d’outre-mer
Des mesures de restrictions d’urgence vont par ailleurs être mises en place en Guyane ainsi qu’à Mayotte et à la Réunion pour les protéger des variants qui circulent dans ces régions.
En Guyane, « le contrôle des frontières sera renforcé et des tests négatifs seront exigés » pour rejoindre les Antilles et la métropole.
De la même manière, des « tests négatifs seront exigés pour les vols en provenance de Mayotte ou de la Réunion ».
Un protocole sanitaire renforcé dans les établissements scolaires
« Nous souhaitons tout faire pour éviter » la fermeture des écoles, a redit le chef du gouvernement.
Au lycée, l’enseignement hybride mis en place en novembre, qui devait prendre fin le 20 janvier, sera prolongé.
Mais Jean-Michel Blanquer plaide pour une « vigilance accrue » pour les Terminales qui passent le bac et doivent donc être privilégiées pour les cours en présentiel.
Au collège, il a expliqué qu’à « titre exceptionnel », en cas de contraintes très fortes, le mode hybride pourrait être autorisé, pour les élèves de 4e et 3e.
Le protocole sanitaire dans les cantines scolaires, considérées comme le maillon faible de l’organisation de la journée des élèves, sera également renforcé. Dans le primaire, « il n’y aura pas de brassage possible » : les élèves d’une même classe mangeront tous les jours ensemble.
Si ce n’est pas possible, le temps de restauration sera « allongé » et « en dernier recours on pourra avoir des solutions de repas à emporter », a dit le ministre.
Dans les collèges, si la pression est trop forte, le temps de service pourra être allongé ou des repas à emporter proposés.
« Toutes les pratiques (sportives) d’intérieur sont suspendues, c’est vrai en milieu scolaire, en milieu extrascolaire (…) pour quelques semaines probablement », a également indiqué le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer.
Le gouvernement veut également accélérer la stratégie de dépistage dans les établissements scolaires avec un objectif d’un million de tests pour les élèves et les personnels en janvier.
Et « chaque fois qu’il y aura trois cas [dans un établissement], une équipe de dépistage pourra venir sur place », a précisé Jean-Michel Blanquer.
Reprise progressive du présentiel en université
Les étudiants de première année à l’université pourront reprendre par demi-groupes les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier, a indiqué Jean Castex.
Cette mesure s’étendra ensuite, « si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux », a-t-il ajouté, en exprimant la « préoccupation » du gouvernement face au « profond sentiment d’isolement, mais aussi les vraies difficultés pédagogiques » des étudiants.
Nouvelle accélération de la stratégie vaccinale
Le premier ministre a annoncé l’ouverture dès lundi 18 janvier de la vaccination, non seulement aux personnes âgées de 75 ans et plus mais aussi aux personnes – quel que soit leur âge – présentant une pathologie à haut risque (comme une insuffisance rénale chronique sévère, un cancer ou la trisomie), sur prescription de leur médecin traitant.
Cela représenterait environ 800.000 personnes, selon le ministre de la Santé Olivier Véran.
Pour accélérer cette campagne de vaccination, « plus de 700 centres » de vaccination seront ouverts lundi a annoncé le Premier ministre et un nouveau numéro de téléphone national (0800 009 110) sera disponible à partir de lundi 8h pour prendre rendez-vous.
Il sera accessible de 6h à 22h, 7j sur 7 en complément du site Internet santé.fr.
« Fin janvier, nous serons au-dessus du million de personnes vaccinées », a annoncé le Premier ministre.
Des dispositifs d’aide étendus ou prolongés
Les coûts fixes des entreprises fermées à cause de l’épidémie de Covid-19 et de celles des secteurs qui leurs sont liés, réalisant plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires par mois, seront pris en charge à 70 %, a annoncé le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
Cette « aide exceptionnelle » s’ajoutera aux aides du fonds de solidarité et est pour l’instant plafonnée à 3 millions d’euros sur la période de janvier à juin 2021, a précisé le ministre.
Les entreprises auront également « le droit » de bénéficier auprès de leur banque d’une année supplémentaire pour commencer à rembourser les prêts garantis par l’Etat (PGE), souscrits pour faire face à la crise, a annoncé le ministre de l’Economie et des Finances..
Ce délai devait initialement arriver à échéance fin mars pour certaines entreprises, alors que nombre d’entre elles connaissent encore des difficultés financières.
En matière d’activité partielle, « pour les entreprises totalement ou partiellement fermées (notamment les magasins contraints de fermer à 18h en raison du couvre-feu), l’Etat continue de prendre en charge 100 % de la rémunération versée aux salariés tant que les mesures restrictives seront appliquées », a indiqué la ministre du Travail Elisabeth Borne.