Soissons est une commune française, située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.
Les habitants sont les Soissonnais.
Histoire La cité des Suessiones Soissons doit son nom aux Suessions (en lat. Suessiones), peuple belgo-gaulois mentionné par César dans la Guerre des Gaules.
La cité gauloise originelle de Noviodunum fut renommée Augusta Suessionum sous l'empereur Auguste.
Moyen Âge À l'époque mérovingienne, la ville devient la première capitale du royaume des Francs après la victoire (en 486 après J.C.) de Clovis sur le général romain Syagrius. C'est l'époque du fameux épisode du vase de Soissons.
Soissons redevint capitale de la Neustrie sous le règne de Clotaire Ier et sa région fut le théâtre des affrontements opposant la Neustrie à l'Austrasie. En 752, Pépin le Bref y fut proclamé roi et sacré par saint Boniface.
En 768, à la mort de Pépin le Bref, Carloman monte sur le trône du royaume Franc partagé avec son frère Charles (futur Charlemagne) qui est, quant à lui, proclammé à Noyon.
La ville connaît la prospérité aux XIIe et XIIIe siècles, qui ont laissé de nombreux édifices gothiques.
Ville martyre de la Première Guerre mondiale Soissons est l'une des villes martyres de la Première Guerre mondiale. D'abord prise à la fin août 1914 par l'armée allemande, elle est récupérée par les Français en septembre à l'issue de la bataille de la Marne. Le Général Louis de Grandmaison, y meurt d'un éclat d'obus dans la tête. Le front se stabilise au nord de la ville, qui est amplement bombardée jusqu'en 1917. Henri Barbusse y écrit Le Feu. Pendant les mutineries de 1917, la ville voit défiler des soldats refusant de monter au front après la désastreuse offensive du Chemin des Dames.
Soissons est prise encore une fois au printemps 1918 lors de l'offensive allemande, avant d'être définitivement libérée au cours de l'été.
Seconde guerre mondiale Déportations Au cours de l'Occupation durant la Seconde Guerre mondiale, la communauté juive de Soissons est déportée lors de deux grandes rafles : la première, le 17 juillet 1942, est opérée par la police soissonnaise, en même temps que la Rafle du Vél d'Hiv, tandis que la Gestapo réalise la seconde le 4 janvier 1944.
La Résistance à Soissons [modifier]
Après l'appel du 18 juin du général de Gaulle, des réseaux de résistance se mirent en place à Soissons, de juin à août 1940. Ce furent les résistants de la "première heure". Le réseau "Vérité Française" était affilié à celui de Paris (lui-même rattaché au réseau "Musée de l'Homme" ou "Boris Vildé").
Des structures pour aider et cacher les évadés furent mises en place (faux papiers, fausses cartes d'alimentation, filières pour Londres etc.).
Mais les résistants furent trahis. Un jeune homme, belge de dix-huit ans, Jacques D. contacta Daniel Douay. Il se disait traqué et poursuivi (en réalité, il œuvrait pour la Gestapo). Pour se mettre à l'abri, il devint secrétaire du Comte de Launoy, à Paris (réseau chapeautant celui de Soissons). Là, il réussit à trouver tous les renseignements voulus.
Le 25 novembre 1941, la Gestapo organisa des rafles à Paris, Blois et Soissons. Les résistants sont incarcérés à Fresnes. Torturés, ils ne parleront pas. Le 15 avril 1942 s'ouvre le premier procès d'un réseau de résistance. Le verdict tombe : condamnation à mort ! Le 23 octobre 1942, le commandant Coqueugniot, le Comte de Launay, Pierre Stumm de Paris, Daniel Douay, Jean Vogel, Emile Louys sont fusillés à la caserne Balard. Le 5 décembre 1942, dans la forteresse de Brandebourg, le capitaine Descamps est décapité ainsi que Maurice Moreau en 1943. D'autres Soissonnais périront en camp de concentration : Aimé Dufour, Gilbert Jordana, Eugène Delhaye, André Meurghe, Ludovic Pluche et Louis Leseigneur. La ville de Soissons a voulu honorer ce réseau en donnant son nom à une rue.
Le chevet de la cathédrale et le monument aux morts, Place F. Marquigny
Août 1944 : libération de Soissons Le 23 août 1944, vers minuit, des maquisards du groupe "Aurèle" commandés par Lucien Berger sont guidés par Madame Delhaye et Madame Douay (dont les maris, résistants du "Réseau Vérité Française" ont été fusillés) vers des caches d'armes. Un arsenal de fusils, mitrailleuses, grenades, un mortier et un char démontés (de quoi équiper mille hommes) ont été mis en lieu sûr dès juillet 1940 par les résistants de la "première heure" (entre autres, le capitaine Descamps, Messieurs Meurghe, Moreau, Vogel tous arrêtés en 1941 et exécutés) dans l'usine Zieckel où M. Delhaye était ingénieur, au cimetière de la ville, dans des carrières, etc... Les armes sont chargées sur des tombereaux recouverts de fumier. Deux agriculteurs de la région se chargent de les faire entrer dans la ville pour les mener à Pasly. Arrivés place de la République, ils sont interpellés par une patrouille allemande. Heureusement, après vérification des papiers d'identité, ils les laissent passer. Quelques jours après, Soissons sera libérée.
A la Libération, la résistance joue un grand rôle et "Roberte" (nom de résistance de Raymonde Fiolet) est maire de Soissons durant quelques mois.
HéraldiqueBlasonnement des armes traditionnelles de la ville de Soissons :
« D'azur, à une fleur de lis d'argent, » avec pour devise : « Fidelis aduror amore. »
tel que rapporté par Malte-Brun, dans la France illustrée (1882).