C’est la deuxième fois en quelques jours que des conducteurs de Flixbus s’illustrent en laissant des passagers en cours de route.
Si les deux amies restées en plan dans l’Eure auraient payé leur retard de retour de pause selon les dires de la compagnie, les causes de la scène et de l’agression qui se sont déroulées sur une aire de Ressons-sur-Matz dans l’Oise, jeudi 13 août, sont toutes autres.
Le car qui a notamment assuré la liaison entre Bruges-Paris et ses deux copilotes ont abandonné une passagère et habitante de Creil alors qu’elle attendait les pompiers après une altercation violente avec l’un des deux conducteurs.
"Le bus faisait une pause et une passagère s’est mise à prendre la défense d’une autre qui voulait accéder à la soute pour récupérer quelque chose pour son bébé. Le gamin avait des coliques et sa mère voulait récupérer des couches," contextualise Baptiste*, l’un des passagers du bus.
"Le copilote (…) l’a attrapée par les cheveux, puis l’a frappée."
Le ton monte rapidement entre le chauffeur et l’habitante de Creil. Les événements dégénèrent quand son copilote s’interpose : "Le copilote qui avait contrôlé nos billets et géré l’entrée dans le bus l’a attrapée par les cheveux, puis l’a frappée. Je n’ai pas directement vu la scène, mais c’est ce que les passagers présents m’ont raconté. C’est un cri qui m’a interpelé", poursuit Baptiste.
Elle répétait "il m’a frappée, il m’a frappée".
Elle était au sol et avait la pommette très rougie.
Avec son groupe d’amis, des Belges, on s’est approchés pour l’aider à se relever, mais elle a fait un malaise.
Nous l’avons mise en PLS avant de prévenir les pompiers (Baptiste, passager du Flixbus)
Cinq minutes plus tard, alors que la victime reprend progressivement ses esprits sur l’aire d’autoroute, le chauffeur du bus se présente devant le groupe.
"Il n’a même pas demandé de ses nouvelles. Il a juste dit "bon, qu’est-ce que je dis aux autres passagers. On peut repartir ?" Ils avaient très rapidement fait remonter tous les passagers dans le bus."
Le bus est reparti "en scred"
Baptiste répond par la négative répétant qu’il faut attendre les pompiers.
Au final, le Flixbus repart et laisse Baptiste et la passagère sur l'aire.
Ce dernier narre cette scène "surréaliste" : "Ils sont repartis en scred, comme si de rien n’était.
Sans prévenir. Grâce à l’application qui permet de géolocaliser notre bus on a pu voir qu’il avait déjà fait 20 bornes.
Les personnes présentes sur l’aire et qui ne faisaient pas partie du voyage étaient sidérées. Nous avons attendu l’arrivée des pompiers et la dame est partie avec eux et les gendarmes. Elle n'a d'ailleurs pas pu récupérer ses bagages qui sont restés dans le bus."
La victime prise en charge par les pompiers comptait alors porter plainte. Flixbus contacté par nos soins ne s’est pas encore exprimé sur le sujet.
Quant à Baptiste, coincé sur une aire de l’Oise "aux alentours de minuit" et "en plein Covid", il s'estime très chanceux d'avoir "pu compter sur les Belges qui l'ont accueilli dans leur voiture" pour arriver à bon port à Paris.
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