Mafalda est une petite fille, personnage principal d'une bande dessinée argentine de Quino publiée de 1964 à 1973.
Comme son auteur, Mafalda est argentine et issue de la classe moyenne. Elle est très populaire en Amérique latine, en Europe et au Québec.
Bande dessinée à caractère plutôt politique (son éditeur, Julián Delgado, est mort sous la torture), Mafalda se démarque toutefois par un trait d'humour extrêmement subtil, propre à Quino.
De plus, la fillette est entourée de plusieurs personnages très caricaturaux et de points de vue très opposés sur le monde en général.
Parmi eux certains sont incontournables, comme Manolito, le garçon le plus capitaliste de toute l'Argentine, ou encore Susanita, la fille se voulant indépendante, mais totalement soumise à son futur mari et à ses futurs enfants.
PersonnagesMafalda : fillette, personnage principal. Sa maturité et son pessimisme politique en étonnent plus d'un et dépassent totalement ses amis et ses parents.
Elle développe une vision critique du monde, notamment à l'égard des conflits tels que la Guerre froide.
Elle ambitionne de devenir haut fonctionnaire international pour changer le monde. Elle a du caractère et réagit à tout ce qui se passe autour d'elle et à ce qu'elle lit dans les journaux. Son objet préféré est sa mappemonde : elle la considère comme une représentation littérale du monde, lui appliquant des crèmes de beauté — « empruntées » à sa mère — à la suite de nouvelles particulièrement sombres. Elle a une aversion viscérale pour la soupe et raffole de la meringue.
Elle aime les Beatles.
Manolito (nom complet Manuel Goreiro) : fils d'un commerçant immigré d'Espagne, il est le capitaliste de la bande. N'hésitant pas à faire du profit sur le dos de ses copains, son avenir est tout tracé : reprendre l'épicerie de son père et la transformer en multinationale prospère.
Il passe d'ailleurs son temps à faire la publicité de l'épicerie familiale, pas toujours de manière judicieuse d'ailleurs. Manolito représente l'aile conservatrice d'Argentine : il est le seul de son école à ne pas aimer les Beatles ; il est fréquemment fait mention de la rudesse de l'éducation qu'il reçoit, notamment du pouvoir de persuasion de la savate de son père. Il est également (avec son père) l'archétype de l'immigré espagnol de l'époque, qui accordait une importance démesurée à son commerce.
Il est en outre en échec scolaire en raison de l'ostensible idiotie que Quino a donné à ce personnage.
Il ne pense qu'à l'argent (« non, bien sûr l'argent ne fait pas tout dans la vie… il y a aussi les chèques »).
Felipe : voisin de Mafalda, aimant les histoires de cow-boys, plutôt rêveur et sur la voie de la sagesse, mais aussi constamment angoissé.
Felipe est un des personnages les plus complexes de la bande ; il incarne à la fois les pires penchants de la classe moyenne argentine se laissant tantôt aller à une forme légère de dépression et d'abandon, et tantôt incarnant les plus grands principes de liberté et d'humanisme.
Susanita (nom complet Susana Clotilde Chirusi) : petite fille égoïste et orgueilleuse ; son rêve : devenir mère au foyer, mariée au patron d'une grosse entreprise qui se tuera lors d'un voyage d'affaires et vivra dans un pavillon de banlieue1.
Passionnée de commérage, elle se dispute constamment avec Manolito, qu'elle juge idiot, et est secrètement amoureuse de Felipe (mais sans plus). Dans certains tomes, on met souvent en avant sa superficialité et ses préjugés.
Elle ne peut pas supporter sa mère et précise parfois que « son mari sera blond aux yeux verts et sans mère ».
Miguelito (nom complet Miguel Pitti) : rencontré à la plage, c'est l'anarchiste de droite de la bande. Il inclut même Mussolini dans une liste des bienfaiteurs de l'humanité, arguant du fait que son grand-père l'encense régulièrement. Selon lui (et surtout son grand-père), si le « Duce » avait été suivi, ce seraient les Italiens qui seraient arrivés les premiers sur la Lune.
À la maison, il est obligé de se déplacer en patins, de ne pas faire de bruit et d'être un enfant sage.
Cela ne l'empêche pas de menacer de faire un coup de force, de faire exploser son quotidien ainsi que celui de sa famille : en référence à l'actualité de l'époque, il appelle cela le « miguelazo ». Miguelito est le penchant rêveur de Felipe, mais à la différence de celui-ci, Miguelito n'est jamais enclin à la paresse ni à la fainéantise.
Il est un personnage qui s'assume et qui ne rencontre pas de difficultés au quotidien (si ce n'est l'ordre trop strict imposé par sa mère, absente de la BD).
Libertad (également sous la forme francisée Liberté) : rencontrée elle aussi à la plage, elle est aussi la plus petite en taille (« aussi petite que le niveau de vie ») et est dotée d'opinions d'extrême-gauche qu'elle hérite de ses parents.
Elle cite souvent les opinions de son père.
Sa mère est traductrice de Jean-Paul Sartre (« le dernier poulet qu'on a mangé, c'est lui qui l'a écrit »). Libertad représente la pauvreté en Argentine, mais aussi la force de caractère nécessaire pour la supporter avec le sourire. Par exemple, sa famille a un jeu : mimer que leur tout petit appartement est immense en criant pour appeler quelqu'un, et en parlant tout bas pour lui répondre.
Guille : petit frère de Mafalda. La plupart du temps, Quino le dessine avec une tétine (Mafalda la lui sert même « on the rocks » dans une bande), bien que Guille finisse par l'abandonner progressivement avec les années. Il adore Brigitte Bardot.
Il a été rebaptisé Nando (diminutif de Fernando) en Italie ; son prénom est en fait le diminutif de Guillermo, équivalent hispanophone de Guillaume. Il arrive dans la bande dessinée à partir du tome 6.
Papa : père de Mafalda et de Guille, dont le nom réel reste inconnu du lecteur. Grand amateur de plantes et consommateur récurrent de nervocalm. Il représente l'Argentin de la classe moyenne, tentant de concilier son maigre salaire avec l'ensemble des dépenses familiales, pris en étau entre les soucis de son travail, les soucis de sa femme et ceux de sa voiture. Il est dépassé par la maturité politique de Mafalda et parvient rarement à satisfaire sa curiosité.
Maman : mère de Mafalda et de Guille. Son nom est Rachel, mentionné une fois seulement dans la série numéro 8 « Mafalda et ses amis ». Elle doit constamment faire face aux reproches de Mafalda pour avoir abandonné ses études en vue d'adopter une vie tranquille de femme au foyer, ainsi qu'aux nombreuses bêtises de ses enfants. Guille ne peut s'empêcher de dessiner sur les murs, et Mafalda casse les outils nécessaires à la préparation de la soupe.
Bureaucratie : la tortue de Mafalda nommée ainsi en raison de son allure, au moins aussi lente que celle de la bureaucratie (lente comme le « véhicule de la démocratie »). Elle se retrouve dans des tas de situations farfelues, tantôt faisant de la « soupophobie » à l'instar de sa propriétaire, on la retrouve également dans le rôle du taureau lorsque Guille joue au Cordobés ou dans le rôle du cheval lorsqu'il joue au char, etc
Muriel : petite fille du quartier, Felipe est amoureux d'elle, mais n'ose pas lui avouer. Il tente de rassembler tout son courage lorsqu'il la voit dans la rue, mais se dégonfle systématiquement le moment venu.
La maîtresse d'école : Quino met en scène des gags révélant la dichotomie entre les préoccupations scolaires de la maîtresse d'école et les préoccupations politiques de Mafalda (ou même Liberté). Avec des répliques telles que « Notre pays est un des principaux producteurs de ? », Mafalda : « Pessimistes ? », ou encore « Aujourd'hui en géométrie nous allons étudier le pentagone », Mafalda : « et demain le Kremlin ? ... pardon c'était juste pour équilibrer »
Style graphique des personnagesLe style graphique des personnages dépend de leur âge.
Les enfants ont une tête en forme de haricot, avec une petite boule en guise de nez.
Les adultes eux ont un visage plus long, un nez intégré dans la ligne du visage, et un style plus réaliste.
Deux exceptions à cette règle :la mère de Mafalda : son visage est dessiné comme celui d'un enfant, car au fond d'elle, n'ayant pas terminé ses études, elle est restée une petite fille, même désabusée par la vie.
Muriel, la petite fille dont Felipe est secrètement amoureux, d'un style graphique plus proche de l'adulte, elle a ainsi un air un peu plus attirant et mystérieux.