Cela fait un mois que ça dure.
Marie tente désespérément de faire revenir son chat,coincé sur le toit du voisin.
Elle a dû inventer un système pour le nourrir.
Elle lance un appel à l'aideMarie Royère espère qu'une âme charitable va l'aiderL'amour des animaux,chez Marie Royère,est flagrant.
Sur sa tablette,elle regarde,outrée,une émission traitant du scandale de l'abattoir du Vigan.
Sur sa page Facebook,elle suit scrupuleusement l'actualité de la fondation Brigitte Bardot et regarde amoureusement les photos de sa fille,Michelle,avec ses dromadaires.
Marie est une dame connectée,même à 80 ans.
Il y a quatre ans environ,elle a recueilli un chat,Minouche.
Peureux et un peu sauvage,il ne se laisse approcher que par elle.
Et tous les matins,à 7 heures,il attend sa maîtresse de patte ferme en haut de l'escalier,et miaule pour réclamer sa pitance.
Bambou et manche à balaiDepuis un peu plus d'un mois,Marie n'entend plus son chat la sortir des griffes du sommeil.
Il est parti se réfugier sur le toit de l'immeuble voisin,dont il ne veut pas descendre.
« Il a peur »,déplore-t-elle.
Ce n'est pourtant pas faute de bonne volonté.
Elle a construit une espèce de rampe reliant la fenêtre d'une chambre au toit voisin.
Mais les coussinets de Minouche ne la foulent pas.
Le cœur serré,Marie refuse de laisser ce chat sans soin.
Un ingénieux système lui permet de lui donner à manger.
Elle a accroché une boîte en plastique,dans laquelle elle met la nourriture,à une tige de bambou,elle-même glissée dans le creux d'un vieux manche à balai.
Juchée sur un escabeau,elle se penche par la fenêtre pour atteindre le toit.
Lassée et attristée de la situation,Marie en appelle au bon cœur des Marmandais.
« Les pompiers ne se déplacent plus pour un chat sur un toit.
Il faudrait que les propriétaires de l'immeuble d'à-côté nous permettent d'accéder à leur toit.
Il y a des petites fenêtres.
Je pourrais l'appeler.
De toute façon,il ne viendra que si c'est moi qui y vais ! »
Placer une grande échelle dans la cour,ou même depuis l'une des terrasses des Royère serait également possible,mais pour Marie ou son mari,Étienne,âgé de 84 ans,c'est trop dangereux.
En attendant qu'une âme secourable se fasse connaître,dans cet immeuble de la rue Labat,la mère de Michelle pleure toujours son chat.
"Le chat est parti se réfugier sur le toit de l'immeuble voisin... dont il ne veut pas descendre"sud ouest