«L’étiquette sur une bouteille de vin, c’est exactement comme une carte d’identité», commence Alexandre Savoie, sommelier du bar à vin Ô Château et aux Caves du Louvre à Paris.
Sur ce petit bout de papier qui orne l’avant et parfois l’arrière des bouteilles, les informations fourmillent.
Au-delà d’une description souvent lyrique du goût ou des origines du breuvage, «qui ne sont souvent que du vent» pour Albert Méliard, caviste à la retraite, une étiquette recèle une multitude d’indications.
La première d’entre elles et la plus mise en avant: le nom.
Que ce soit celui du château, du cru, du domaine ou encore de la marque, «cette information est, aussi bizarre que cela puisse paraître, facultative», précise le caviste.
Juste en-dessous généralement, se trouve une indication, qui est elle obligatoire: l’appellation.
En France, il en existe 382 différentes regroupées en deux groupes.
D’un côté les AOC (Appellation d’origine contrôlée) et les AOP (Appellations d’origine protégée), de l’autre les IGP (Indication géographique protégée).
L’embouteilleur, parfois gage de qualité
«Fondamentale, la troisième information est celle du millésime», poursuit Alexandre Savoie.
Correspondant à l’année de récolte des vignes, c’est une indication importante quant à la qualité de la bouteille.
Toujours sur l’étiquette collée à l’avant de la bouteille, les consommateurs retrouvent aussi le nom de l’embouteilleur.
«Mis en bouteille au château», «au domaine» ou «à la propriété» signifie que c’est le producteur qui a mis le vin en bouteille.
«Comme un grand chef, c’est souvent le nom du vigneron qui va faire la différence entre un grand vin et un vin exceptionnel», admet le sommelier. Dans le cas de la mention «négociant», ou encore «négociant-manipulateur», «cela veut dire que le vin ou les raisins ont été achetés ailleurs avant d’être embouteillée», détaille Albert Méliard.
Des informations nécessaires
Ensuite, certaines informations auxquelles vous ne prêterez pas plus d’attention que ça sont pourtant présentes sur toutes les bouteilles.
C’est le cas, par exemple, du degré d’alcool, de la mention «l’abus d’alcool est dangereux pour la santé», d’un pictogramme rappelant que la boisson est déconseillée aux femmes enceintes, de la contenance de la bouteille ainsi que de l’indication des allergènes (des sulfites dans la plupart des cas).
Enfin, on peut aussi retrouver le nom du cépage.
Assez peu utilisée sur les bouteilles en France, où elle est facultative, cette indication est en revanche très commune sur celle des vins étrangers.
«Si une étiquette française fait mention de celui-ci, cela veut dire qu’un minimum de 85% du vin est issu de ce cépage», continue-t-il. Qu’elles soient bariolées, épurées, classiques ou bien ultra-stylisées, les étiquettes de bouteilles de vin sont des puits d’information.
«Apprendre à lire correctement une étiquette, c’est l’assurance de savoir exactement ce qu’on va trouver dans la bouteille», conclut Alexandre Savoie.
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