Ils sont « hyperfiers! » sourient-ils tous les trois.
Charles,Antoine et Alexys recevront samedi à Bourg-la-Reine le prix du civisme de l’association nationale des membres de l’Ordre national du mérite. Neuilly,mardi 14 avril.
Alexys,Antoine et Charles recevront samedi le prix du civisme attribué par l’association nationale des membres de l’Ordre national du mérite pour avoir fait preuve d’héroïsme.Cette distinction récompense des mineurs ayant fait preuve d’héroïsme,de courage ou de dévouement.
« Le 28 novembre 2014,ils ont arrêté un malfrat en train d’échapper à des policiers de la Brigade anticriminalité »,rappelle Bernard Wenden,le président de la section neuilléenne de l’association.
Devant le Théâtre des Sablons où ils ont garé leurs deux-roues,les trois longilignes lycéens de Neuilly,âgés de 16 ans,se remémorent bien vite les circonstances de l’arrestation dans laquelle ils ont joué un rôle décisif.
« On a vu passer un homme en train de courir,puis un policier avec un brassard orange,le visage ensanglanté,se souvient Antoine.
On a proposé à ce dernier de le prendre à scooter. »
«Il s’est retourné et je lui ai mis direct une balayette»Ni une ni deux,l’agent grimpe derrière Antoine.
Alexys embarque Charles,et voilà les deux bolides lancés à la poursuite du fuyard.
« Il a pris la rue d’Orléans,raconte Antoine.
J’ai demandé à mon passager si je pouvais y aller,car la rue est en sens interdit. »
Le brigadier lui dit de foncer.
Leur cible profite de la circulation dense pour faire demi-tour.
Mauvais choix.
Il tombe nez à nez avec le deuxième équipage de ces forces de l’ordre improvisées.
Alexys klaxonne.
« Ça l’a surpris,il s’est retourné et je lui ai mis direct une balayette,explique Charles,ceinture marron de judo.
Il est tombé et on l’a maîtrisé. »
Les justiciers ont néanmoins vécu un moment cocasse.
« Le policier nous a remerciés,ajoute Alexys.
Ses collègues arrivés après,ne sachant pas ce que nous avions fait,nous ont virés ! »
Cinq mois plus tard,les trois ados ne réalisent toujours pas leur comportement exceptionnel.
« On a juste voulu aider »,lâche Alexys sous son épaisse chevelure.
Tous trois ont appris plus tard l’histoire complète.
« Il y avait en fait deux malfaiteurs,précise Bernard Wenden.
Trois hommes de la BAC les ont appréhendés pour une affaire de vol.
L’un des deux a pris la fuite après avoir blessé le brigadier d’un coup de tête. »
Les « trois héros »,comme les qualifie Bernard Wenden,conservent le détachement propre à leur âge.
« Nos parents nous ont dit qu’on avait bien agi,mais que cela aurait pu être dangereux »,s’amuse Alexys.
« J’avoue avoir pensé qu’il pouvait être armé »,concède Charles,qui a malgré tout affronté l’agresseur du policier.
Cette aventure n’a guère changé les relations entre les trois copains d’enfance.
« Ça fait juste un souvenir commun de plus »,sourit Antoine.
Leur équipée leur vaudra peut-être d’autres honneurs.
« Nous pensons proposer leur candidature pour le prix national »,annonce Michelle Gagne,présidente départementale de l’association des membres de l’Ordre national du mérite.
le parisien