Depuis lundi,Wael,4 ans,n’est plus le même.
« D’habitude,c’est un garçon joyeux,vif,qui aime bien sauter partout dans la maison,confie son père Malik,51 ans. Aujourd’hui,il se fait discret,il reste en retrait. »
Car,depuis lundi,Waël a une mystérieuse marque sur le visage : une petite lettre A tatouée sous l’oeil gauche.
C’est en allant le chercher,lundi midi,à la sortie de l’école maternelle « les Sarrazins » à Créteil,que le père de cet enfant en moyenne section remarque cette trace.
« Je me suis rapidement aperçu qu’il s’agissait d’une lettre,bien marquée et plutôt profonde »,raconte le quinquagénaire.
Horrifié,il demande des explications à son fils.
« Il m’a raconté que,pendant la matinée,alors qu’il était en salle de classe,l’un de ses camarades lui a fait ça avec un crayon cassé,pendant que les autres enfants étaient occupés dans un autre coin de la classe. »
Très vite,ce père de quatre enfants se rend à l’école pour rencontrer la maîtresse et la directrice de l’école.
« Elles m’ont dit qu’elles n’étaient pas au courant »,relate le Cristolien,qui dénonce la « négligence de l’établissement ».
Il s’empresse alors d’aller porter plainte au commissariat pour « violences volontaires ».
Dans cette histoire,plusieurs questions restent encore énigmatiques.
Pourquoi personne n’a alerté les parents si l’incident a eu lieu dans la salle de classe,en présence,selon le petit garçon,de la maîtresse ? L’académie de Créteil et la directrice de l’école refusent de s’exprimer sur le sujet.
Pourquoi Wael n’a pas bougé ou crié de douleur lorsqu’on le tatouait ? « Dès qu’on lui demande,il se met à pleurer,il change de sujet ou il se bloque »,précise son père.
Depuis l’incident,le petit garçon n’est toujours pas retourné à l’école.
« Il nous dit qu’il a peur qu’on lui fasse un autre A,explique Malik.
Il faut aussi qu’il évite le soleil pour que ça ne lui fasse pas de cicatrice.
Du coup,il ne sort pratiquement plus de la maison,lui qui adore être dehors. »
Cet ingénieur craint aussi pour la suite de la scolarité de Wael : « Il allait sauter une classe l’année prochaine ».
« Si je parle aujourd’hui,c’est pour mon fils mais aussi pour éviter que ça arrive à d’autres »,conclut-il.
le parisien