Micheline vit dans un garage depuis 4 mois,sans eau ni électricité à Rochefort

Micheline,58 ans,ancienne conductrice de bus tombée dans la précarité depuis plusieurs années doit quitter le garage qu’elle loue à la fin du mois de mars.

Il y a quatre mois,des voisins s'étaient étonnés de la voir s'installer là,dans ce vieux garage du quartier Champlain.



Depuis quatre mois,Micheline vit dans un garage sans eau ni électricité.

Depuis le mois d'octobre,Micheline,58 ans,survit dans 10 mètres carrés,sans eau ni électricité,à l'abri des regards.

L'image de ce misérable capharnaüm est glaçante.

On pense naufrage plutôt que refuge.

Micheline y a entassé ses affaires personnelles,un canapé,un matelas,des couvertures,des sacs d'habits,des photos de familles rangées dans une boîte à chaussures.

Il n'y a pas de quoi se doucher,aller aux toilettes ou se faire simplement chauffer un café.

Depuis quatre mois,Micheline est une sans domicile fixe qui loue un garage pour 60 euros.

Un garage qu'elle devra quitter d'ici la fin du mois de mars.

C'est la première fois que je me retrouve dans une situation extrême.

Sans avenir.

Aujourd'hui,je suis presque au fond du trou.

Jusqu'à présent,elle avait toujours su rebondir.

« Mais c'est la première fois que je me retrouve dans une situation extrême.

Sans avenir.

Aujourd'hui,je suis presque au fond du trou.

Ma vie est une merde et je suis une emmerdeuse.

Je ne sers plus à rien »,résume-t-elle,en se cachant les yeux.

Divorcée,mère d'un fils de 34 ans qui ne se soucie plus depuis longtemps de ce que devient sa mère,Micheline est une femme à la dérive,en colère et lucide.

On ne saura rien d'autre de sa vie personnelle,pourquoi elle a sombré dans l'alcoolisme comment elle a atterri à Rochefort il y a une quinzaine d'années.

Pendant plus de vingt ans,Micheline, originaire d'Orléans,a travaillé normalement,menant une vie ordinaire.

Conductrice de bus pendant treize ans et ensuite de poids lourd pendant sept ans.

Puis sa vie a basculé.

Main tendue

Depuis trois ans,elle louait un petit appartement en centre-ville.

Mauvaises fréquentations,difficultés pour payer le loyer… son propriétaire a fini par mettre un terme au bail au mois d'octobre dernier.

Depuis c'est la dégringolade,une vie de pauvreté extrême,sans chaleur humaine.

Les services sociaux de la Ville lui ont tendu la main à plusieurs reprises.

Récemment,Micheline a encore refusé de partager un appartement avec une jeune fille de 22 ans que lui proposait l'association Altéa-Cabestan.

« Nos deux vies étaient incompatibles.

Est-ce que vous pouvez vous mettre à ma place,vous qui avez un boulot et un toit ? » lance-t-elle à ses interlocuteurs pour les mettre mal à l'aise.

Micheline a eu envie de témoigner pour tous les exclus

Il y a de la rage derrière la provocation.

Ses mots tremblent mais elle ne craque pas.

Dans un dernier sursaut,Micheline a eu envie de témoigner pour tous les exclus qui vivent comme elle dans une voiture ou dans la rue mais aussi pour crier sa colère à la figure de la société.

Quand elle n'est pas dans son garage,Micheline fait parfois la manche sur un parking et se débrouille comme elle peut pour trouver une douche.

Ses voisins,qui s'étaient émus de sa présence dès le début,l'ont visiblement vite oubliée.





















le parisien

Elle vit dans un garage depuis quatre mois : "on a atteint les limites du social"

La Ville de Rochefort (17) et le CCAS suivent depuis des années Micheline,qui vit dans un garage et refuse les solutions d’hébergement.

Les services sociaux sont démunis dans un tel cas

A la suite de l'émoi consécutif à l'article relatant le sort de Micheline,une SDF qui dort dans un garage du quartier Champlain,l'élue de Rochefort en charge de la solidarité,Isabelle Gireaud,et les services sociaux de la Ville ont tenu à s'exprimer.

Pour raconter difficultés et désarroi rencontrés depuis plusieurs années dans le cadre du suivi de la quinquagénaire.

Sans se délier du secret professionnel qui les lie, ils confirment néanmoins que l'ancienne conductrice de bus souffre d'alcoolisme, ce que nous avons mentionné samedi. Une pathologie qui a de lourdes répercussions.

La quinquagénaire s'est installée voilà quelques années à Rochefort.

Elle a vécu dans un logement avant de subir une procédure d'expulsion.

Elle a ensuite été hébergée en 2009 et 2011 à la Maison relais (des logements individuels regroupés) gérée par l'association Altea-Cabestan.

Puis elle intègre un logement en 2011,dont le bail prend échéance en août 2014.

Elle le quitte en octobre.

Entre-temps,Micheline est suivie par le CCAS (Centre communal d'action sociale) dans le cadre de plusieurs dispositifs : l'accompagnement budgétaire,« qui vise à assainir la situation budgétaire et aider les personnes à remonter la pente »,explique Catherine Perrinaud directrice du CCAS,ou encore « l'accompagnement social pour aider à trouver un logement ».

Le 12 septembre,une proposition lui est faite pour entrer dans un logement rattaché au CHRS le centre d'hébergement et de réadaptation sociale,géré là aussi par Altea-Cabestan.

Les personnes qui acceptent sont hébergées pour six mois renouvelables.

"Une adulte qui a toutes ses facultés mentales et qui ne cause pas de troubles à l'ordre public"

Intégrer un appartement du CHRS implique également d'accepter de faire,le cas échéant,des démarches de soin en cas d'addiction et de ne pas recevoir du public.

Selon le CCAS,après avoir donné son accord dans un premier temps,Micheline refuse s'estimant « suffisamment autonome » pour entrer dans un logement du parc privé,sous réserve de trouver un propriétaire.

C'est dans ces circonstances qu'elle loue un garage en octobre « pour y poser ses affaires ».

Néanmoins,elle y passera plusieurs nuits avant d'être logée brièvement par une autre personne puis chez une seconde femme qui lui aurait par la suite demandé de partir « à cause de son comportement ».

Elle serait retournée vivre dans ce garage depuis quelques jours.

« Un cas rare »

Micheline a également dit non à un hébergement d'urgence à l'accueil de nuit,près de la gare,et reste domiciliée administrativement au CCAS où elle se rend régulièrement.

Elle demeure un cas très rare pour les services sociaux qui se retrouvent démunis par son attitude.

« On nous reproche de la laisser tomber mais elle n'est pas du tout abandonnée,indique Isabelle Gireaud.

Elle a refusé tout ce que nous lui avons proposé »,en ajoutant que c'est « une adulte qui a toutes ses facultés mentales et qui ne cause pas de troubles à l'ordre public ».

« On a atteint les limites du social.

On ne peut pas aller au-delà »,soupire Catherine Perrinaud,en estimant que tant le CCAS que le Cabestan ou encore l'hôpital (où elle effectue de courts séjours quand elle est en état d'ébriété) sont « sensibilisés et font le maximum ».

Pour la directrice du CCAS,le salut passe « par sa prise de conscience du besoin de soin »,qui ne peut être imposé.

Pour le moment ?

Après une première demande de protection judiciaire effectuée par la mairie auprès du procureur de la République qui n'a pas abouti,un second dossier est en cours de constitution sous réserve de l'acceptation par Micheline d'une évaluation






















sud ouest

Rochefort (17) : Micheline,qui louait un garage,a trouvé refuge dans une chambre

Cette sans domicile fixe,dont le sort avait suscité une grande émotion,a quitté son garage.

Depuis un mois,elle est hébergée par un couple qui lui a tendu la main

Je revis.

Ça me dépanne. »

Au début du mois,Micheline,58 ans,a pu quitter le garage qu'elle louait depuis l'automne pour une chambre prêtée par un couple,dans le quartier Champlain à Rochefort.

Micheline,qui avait jusqu'à lors refusé de nombreuses solutions,a cette fois accepté la main tendue par ces inconnus.

Des bienfaiteurs qui entendent rester loin de la médiatisation.

Micheline joue le jeu de la discrétion.

« Ils sont venus me voir et m'ont proposé une chambre.

Je peux me doucher et je suis au chaud.

Mes affaires sont toujours dans le garage.

Mais je n'ai pas de nouvelle du propriétaire »,commente-t-elle.

Toit et chaleur

Elle avait été priée de le quitter en cette fin de mois de mars.

Après avoir été expulsée de son précédent logement,la quinquagénaire avait loué un garage sans eau ni électricité.

Depuis un mois,elle a provisoirement retrouvé un toit décent et un peu de chaleur auprès de ce couple qui lui offre aussi parfois le couvert.

Mais elle ne sait pas encore combien de temps peut durer cette situation.

Son témoignage de pauvreté extrême et de détresse avait suscité un grand émoi ainsi que de nombreuses réactions de la France entière.

Des centaines de commentaires sur Internet pour compatir ou pas,comprendre ou pas comment une ancienne conductrice de bus pendant vingt ans,divorcée et mère d'un grand garçon de 34 ans,avait pu à ce point sombrer.

Son témoignage avait suscité un grand émoi ainsi que de nombreuses réactions de la France entière

Au milieu de son capharnaüm provisoirement installé dans un vieux garage,sa silhouette de femme à la dérive avait soulevé l'indignation ou l'agacement.

Car elle vit sur le fil,entre abîme et envie de s'en sortir.

Les services sociaux de la Ville lui ont à maintes reprises tendu la main.

Son addiction à l'alcool est bien connue des secours comme du service des urgences de l'hôpital.

La conseillère en économie sociale et familiale du Centre communal d'action sociale (CCAS),qui la suit depuis plusieurs années,lui a rendu visite il y a quelques jours,confirme Isabelle Gireaud,adjointe en charge des affaires sociales.

Mais pour l'heure,malgré une profonde solitude et son problème d'alcool,Micheline s'estime encore suffisamment autonome et refuse tout soin.

De quoi en laisser les services démunis et le grand public perplexe face à une attitude difficile à comprendre.





















sud ouest