Après un repas en juin,les chefs comptent,cette fois,dédier un livre de recettes au jeune garçon atteint d’une tumeur au cerveau «Toute personne qui a des soucis se recentre sur ses racines. Laurent Ruant,père d’Anaël,et Jean-Philippe Coulaty-Malgat entourent les quatre chefs : Benjamin Toursel,Michel Dussau,Julien Amat et Éric Mariottat.
On s'est donc rapprochés du Lot-et-Garonne »,explique Laurent Ruant,le père d'Anaël.
Alors qu'il venait de souffler ses deux bougies,il y a un an,le petit garçon s'est vu diagnostiquer une tumeur cérébrale.
Aujourd'hui,Anaël repart de zéro.
« Après avoir subi deux interventions en juillet,il est dans une bonne phase.
Mais réapprentissage de la marche et travail de motricité font partie de son quotidien »,raconte son papa.
Ces interventions auraient été difficilement réalisables sans la mobilisation d'un Agenais,via le bouche à oreille.
Jean-Philippe Coulaty-Malga travaille au sein de BMS-Upsa,comme la tante d'Anaël.
Élan solidaire« J'ai eu l'idée de faire un repas avec 100 personnes,mais Michel Dussau,avec sa démesure et sa générosité m'a fait comprendre que si on ne faisait pas 200 personnes,nous étions des imbéciles »,se souvient-il.
Le chef de la Table d'Armandie s'est entouré de trois autres chefs agenais : Benjamin Toursel (L'Auberge du prieuré),Julien Amat (Carré Gourmand) et Éric Mariottat.
Michel Dussau se souvient du repas ayant eu lieu il y a tout juste un mois : « Tout le monde a joué le jeu : la quinzaine de fournisseurs qui ont offert la marchandise,la municipalité de Moirax qui a prêté une salle,les chefs,et les Agenais qui ont répondu présent.
Un artificier nous a même offert un feu d'artifice digne d'un 14 juillet. »
Les 200 couverts étaient insuffisants.
Et chacun évoque avec émotion l'atmosphère particulière qui régnait dans la salle.
Au total,c'est avec plus de 14 000 euros que Laurent Ruant a pu recueillir pour son fils.
« C'est une somme impensable.
Je les appelle les chefs du cœur parce qu'ils ont fait ça naturellement et humainement »,raconte Laurent Ruant,qui est de Casteljaloux,mais qui a travaillé longtemps à Agen.
À présent,il ne peut quitter la région bordelaise,contraint de rester proche de l'hôpital.
Un rêve pour AnaëlActuellement,des boîtes de dons sont installées chez chacun des quatre chefs,mais ceux-ci ne comptent pas s'arrêter en si bon chemin.
« On en est au stade d'ébauche,mais ils comptent faire un livre de cuisine avec les recettes d'Anaël »,glisse Jean-Philippe Coulaty-Malga.
Voilà qui aidera peut-être Anaël à réaliser son rêve : aller à Disneyland.
« Cela reste très cher est contraignant,il faudrait médicaliser une chambre et il ne peut pas sortir plus d'une heure »,regrette Laurent Ruant,qui enrage face aux contraintes financières.
« Un professeur à Paris m'a dit que si on lui doublait ses effectifs,dans cinq ans,il aurait une solution »,rapporte le papa impuissant.
Et épuisé : « On est sur les rotules,on doit tout faire nous-mêmes.
Sa première alimentation par sonde commence à 6 heures du matin et,le soir,nous nous mettons à table à 22 heures ».
Aujourd'hui,30 000 personnes suivent Anaël sur une page Facebook qui lui est dédiée.
Ses parents postent des nouvelles et des photos chaque jour,comme un retour et un remerciement à la solidarité qu'on leur apporte.
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