Carl est né le 20 janvier,son frère jumeau,David,le 26 février. Plus d'un mois d'écart ! Ces deux bébés miraculés viennent de rentrer chez eux.
Leur maman,une infirmière américaine,nous raconte leur histoire.
Carl et David,faux jumeaux,se sont développés dans deux placentas séparés,ce qui a facilité le retardement du second accouchement. De mémoire de médecin,pareil miracle ne s'était pas produit depuis des décennies !
A Kansas City aux Etats-Unis,une femme a mis au monde des jumeaux à 39 jours d'écart.
Après quatre mois de surveillance médicale,ils viennent tout juste de sortir de l'hôpital.
La maman se confie à nous en exclusivité.
Elene Cowan,cette infirmière américaine âgée de 30 ans,a fait cette miraculeuse expérience.
Installée en Arabie saoudite avec son mari,David,médecin urgentiste de son état,elle est rentrée au bercail en début d'année pour donner naissance à ses jumeaux.
« Tout mon début de grossesse s'est passé sans encombre »,assure-t-elle.
« Je n'ai jamais ressenti aucune douleur,ni eu la moindre impression que quelque chose ne tournait pas rond. »
Pourtant,après seulement 23 semaines de grossesse,le travail commence.
« Quand je suis arrivée au centre médical de recherches de Kansas City,j'ai découvert que la première poche des eaux était bombée »,se souvient la maman.
« On a tout fait pour tenter de stopper l'accouchement : on m'a donné des médicaments et alitée la tête plus basse que les jambes pour que la poche remonte. »
En vain.
Le bébé a continué à descendre...
Jusqu'à finalement voir le jour le 20 janvier,à seulement 24 semaines.
« Carl était tellement petit et menu,il pesait tout juste 635 g que ses chances de survie ne dépassaient pas les 50 % »,raconte-t-elle,encore bouleversée.
Pour augmenter le pronostic vital de son jumeau,les médecins préconisent de retarder le second accouchement.
Elene et David hésitent.
« Je me demandais si c'était vraiment la meilleure chose à faire »,confie-t-elle.
« En refoulant le cordon ombilical de Carl dans mon utérus,on pouvait infecter David avec des bactéries. »
Après six heures de réflexion,le couple décide de prendre le risque.
Les médecins administrent à Elene de plus fortes doses de médicaments pour arrêter les contractions,repoussent la deuxième poche des eaux dans son utérus et obstruent son col à l'aide d'un ballon chirurgical.
« Pendant trente-neuf jours,je n'ai fait que pleurer et prier »,reprend-elle.
« Je craignais vraiment de les perdre tous les deux !
Surtout lorsque j'ai appris que j'avais contracté une infection.
Mon mari me rassurait.
Il ne cessait de me répéter qu'il fallait garder la foi. »
Le deuxième acte a lieu le 26 février,quand les contractions reprennent de plus belle.
Cette fois,impossible d'arrêter la machine !
Elene accouche de David.
« Il pesait lui 1,3 kg et se trouvait en bien meilleure santé.
Contrairement à Carl,il n'a pas eu besoin d'assistance respiratoire. »
Toute la petite famille vient d'avoir le droit de quitter l'hôpital.
Mais Elene n'a pas chassé l'angoisse pour autant.
« Je ne suis pas sûre d'arriver un jour à me dire qu'ils sont vraiment hors de danger.
C'est légitime pour une mère,non ? » Et comment !
D'autant que la santé des petits reste fragile.
« Il leur faudra attendre l'âge de deux ans,explique-t-elle,pour être des bébés tout à fait comme les autres. »
En attendant,Elene promet de les veiller comme le lait sur le feu.
« Je les garde éloignés de toute personne malade »,détaille-t-elle.
« J'évite au maximum de les sortir dans les lieux publics.
Ou si exceptionnellement je le fais,je couvre leur landau et interdis à quiconque de les toucher.
Ce sont de petits miraculés.
Et j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux ! »
le parisien