La Villeneuvoise Maiko Ressiguié raconte,dans un livre "J'ai perdu 200 kilos",sa vie chaotique d’obèse Maiko Ressiguié n'a pas été épargnée par grand monde. Maiko Ressiguié connaît,à 63 ans,une renaissance et des habits d’une moindre tailleElle n'allait pas se gêner pour en faire autant.
Dans son livre publié aux éditions Judena,sobrement intitulé « J'ai perdu 200 kilos » Maiko Ressiguié est impitoyable avec elle-même quand elle se compare à « un éléphant de mer calé dans un fauteuil roulant »,« bouffie par la graisse »,bonne « pour la balance à bestiaux ».
L'inconditionnelle supportrice de Villeneuve XIII,qui a laissé chez les uns et les autres le souvenir d'un ineffable enthousiasme,a longtemps dissimulé l'enfer que fut sa vie et qui devait l'amener au fil des années à se peser à l'aide de deux balances,une sous chaque pied,et atteindre la barre fatidique des 300 kilos.
Aujourd'hui,au terme de dix-huit ans d'une longue lutte avec elle-même pour enfin s'accepter,elle a réussi à maigrir de 200 kilos.
Battue pendant 25 ans C'est ce combat et l'origine de celui-ci qu'elle raconte le long d'un récit d'un peu moins de 200 pages,un récit constellé de drames et de malheurs qui commence dans un établissement d'Arcachon où elle est internée enfant pour prendre du poids parce que jugée trop maigre…
« Personne ne pouvait se douter que quarante-cinq ans plus tard,j'allais devenir un phénomène de foire ».
La suite,c'est l'histoire d'une enfant mal-aimée,maltraitée par sa mère,tapée par son frère,ignorée d'un père alcoolique,l'histoire d'une adolescente violée à de nombreuses reprises par le contremaître de l'usine dans laquelle travaille son géniteur,l'histoire d'une femme battue pendant vingt-cinq ans par son premier mari,celle enfin d'une femme abusée par le second qui lui vola tout ce qu'elle avait.
« Manger,me remplir,engloutir tout ce que j'avais à portée de main.
Je n'avais pas faim,c'était juste un pansement,un moyen de colmater la douleur » écrit-elle.
« J'aurais pu boire,je n'ai fait que manger »,dit-elle encore.
Manger,me remplir,engloutir tout ce que j'avais à portée de main.
C'était juste un pansement Grisée par le poids Le jour où elle est déclarée brutalement en invalidité alors qu'elle travaille à la clinique de Villeneuve-sur-Lot,Maiko Ressiguié va trouver refuge chez le pâtissier.
« Tarte aux fraises,millefeuilles,Paris-Brest,religieuses,j'ai dévalisé la boutique. »
Le travail la préservait de l'ennui.
Sans le travail,ses accès boulimiques iront crescendo.
« Tel un conducteur grisé par la vitesse,je l'étais par le poids.
Et je regardais l'aiguille de mon compteur glisser dangereusement sur la droite : 210,220,230… »
Le déclic viendra quand,grand-mère,elle sera dans l'impossibilité physique de prendre sa petite-fille dans ses bras.
C'est au château Vernhes,près de Toulouse,établissement spécialisé dans le traitement de l'obésité,qu'elle trouvera ces incroyables ressources mentales pour inverser le processus.
Il lui faudra 18 ans.
Malgré les 200 kilos perdus,reste malgré tout ce poids indicible qui pèse sur l'âme de Maiko,mal dans sa peau,une peau qu'elle a de trop.
Elle s'en est fait enlever déjà 9 kilos et doit subir une nouvelle opération pour en enlever 8.
« Je me vois toujours avec 300 kilos »,explique-t-elle aujourd'hui.
Habitée par la foi en Dieu,Maiko Ressiguié compte aujourd'hui défendre la cause des obèses pour lesquels,à son sens,on se soucie bien trop du corps et pas assez de la tête.
« J'aimerais faire comme Jean-Luc Delarue après sa cure de désintoxication,aller à la rencontre des enfants et jeunes obèses pour évoquer mon expérience et leur donner espoir. »
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