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 Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)

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mimi
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MessageSujet: Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)   Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) EmptyMer 30 Avr - 8:36:40

Clayton Lockett a succombé au terme d'une quarantaine de minutes d'agonie après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection.

Un condamné à mort a succombé au terme d'une quarantaine de minutes d'agonie mardi 29 avril au soir en Oklahoma,après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection,provoquant le report immédiat d'une seconde exécution prévue juste après.

Quelques minutes après le début de l'injection du cocktail létal qui n'avait jamais été testé le directeur des prisons de cet Etat du sud,Robert Patton,a ordonné l'arrêt de l'exécution de Clayton Lockett,qui a cependant été déclaré décédé une quarantaine de minutes plus tard d'une "crise cardiaque foudroyante",a indiqué Jerry Massie,porte-parole des prisons.

"Clayton Lockett a été torturé à mort"

Il avait constaté un "échec de l'intraveineuse" posée sur le détenu et conclu que les "médicaments n'entraient pas dans le système" veineux.

Mais Clayton Locket est mort d'une "crise cardiaque foudroyante" à 19h06 (00H23) soit 43 minutes après le début de l'injection et alors que les trois médicaments prévus par la procédure avaient été injectés,a ajouté le porte-parole.

Quelques minutes après l'injection,le prisonnier a sombré dans un état de souffrance très agité,le corps tremblant,soulevant les épaules de la table d'exécution et prononçant des grognements et des mots incompréhensibles,selon la presse locale partiellement confirmée par Jerry Massie.

Le directeur a immédiatement décrété le report de 14 jours de l'exécution du deuxième condamné Charles Warner,qui était prévue à 20h locales (2h eu matin en France),a-t-il précisé.

"Après des semaines de refus de l'Oklahoma de donner les renseignements les plus basiques sur les médicaments utilisés pour les procédures d'injection létale de ce soir Clayton Lockett a été torturé à mort",a immédiatement dénoncé Madeline Cohen l'avocate de Charles Warner.

L'Oklahoma avait programmé mardi soir sa première double exécution en près de 80 ans,en dépit des appels répétés des deux condamnés qui réclamaient des informations sur le nouveau protocole d'injection létale mis en place par les autorités pénitentiaires.

La nouvelle procédure de l'Oklahoma,qui n'avait jusqu'ici jamais été testée,prévoit l'injection d'un cocktail de trois produits,un sédatif,un anesthésiant et du chlorure de potassium à dose létale.

"Enquête indépendante et autopsie"

Alors que l'Oklahoma,comme d'autres Etats américains,était confronté à une pénurie de barbituriques pour ses exécutions,la défense des deux prisonniers avait déposé en vain de nombreux recours pour obtenir des renseignements sur les nouveaux produits.

Dans un rebondissement judiciaire,la Cour suprême de l'Oklahoma,après avoir le 21 avril suspendu indéfiniment ces deux exécutions le temps de résoudre cette controverse,avait estimé deux jours plus tard que les deux hommes "n'avaient pas plus le droit aux informations qu'ils demandaient que s'ils étaient exécutés sur la chaise électrique".

"Nous devons obtenir des réponses complètes sur ce qui a mal tourné.

Il doit y avoir une enquête indépendante menée par une tierce partie,et non par les autorités pénitentiaires",a exhorté Madeline Cohen,dans un communiqué publié immédiatement après l'exécution.

"Nous devons aussi obtenir une autopsie par un praticien indépendant et une transparence totale sur les conclusions",a ajouté l'avocate.

En outre,"l'Etat doit dévoiler toutes les informations sur les médicaments,y compris leur degré de pureté,leur efficacité,leur origine et les résultats de tous les tests",a encore fustigé Me Cohen,estimant qu'"aucune exécution ne peut être autorisée en Oklahoma,tant qu'on n'en saura pas plus sur l'expérience ratée de l'exécution de ce soir".

Clayton Lockett avait été condamné à mort en 2000 pour le viol et le meurtre d'une jeune femme,qu'il avait enlevée,frappée et enterrée vivante.

Charles Warner a lui été condamné en 1997 pour le viol et le meurtre de la fillette de 11 mois de sa compagne.

Ces deux Noirs avaient obtenu en mars le report de leurs exécutions,faute d'anesthésiant pour les injections intraveineuses.

Mais l'Etat avait fini par réussir à s'approvisionner.

Depuis le refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant le plus courant (pentobarbital) pour des exécutions humaines,plusieurs États américains bataillent pour trouver une solution de repli.

Nombre d'entre eux font appel à des préparateurs en pharmacie,qui ne sont pas homologués au niveau fédéral,ce qui entraîne une multiplication des recours judiciaires d'avocats qui craignent que leurs clients ne succombent dans des souffrances inconstitutionnelles.



















nouvel observateur

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MessageSujet: Re: Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)   Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) EmptyMer 30 Avr - 15:01:43

Exécution ratée : Paris appelle l'Oklahoma à abolir la peine de mort

La France a «condamné» ce mercredi l'exécution d'un Américain,en Oklahoma marquée par une longue agonie.

Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) 38070710

Clayton Lockett,à gauche,est décédé au terme de 43 minutes d'agonie,après une injection létale ratée.

Charles Warner a vu sa peine capitale repoussée de jours.

Tous deux ont été condamnés pour meurtre et viols en Oklahoma,aux Etats-Unis.


Paris «exhorte les autorités de l'Oklahoma à établir un moratoire en vue d'une abolition de ce châtiment,comme l'ont fait de nombreux Etats des Etats-Unis»,précise le porte-parole du Quai d'Orsay,Vincent Floréani,dans sa déclaration.

Il rappelle «l'opposition de la France à l'application de la peine de mort,partout dans le monde».

Clayton Lockett avait été condamné à la peine capitale en 2000 pour le viol et le meurtre d'une jeune femme,qu'il avait enlevée,frappée et enterrée vivante.

Mardi soir,quelques minutes après avoir reçu l'injection létale,le prisonnier s'est trouvé dans un état de souffrance,le corps tremblant,agitant les épaules de la table d'exécution,comme l'a rapporté la presse locale.

Le directeur des prisons Robert Patton a ordonné l'arrêt de l'exécution,après avoir constaté un «échec de l'intraveineuse» et conclu que les «médicaments n'entraient pas dans le système» veineux,a indiqué Jerry Massie,porte-parole des prisons.

Le condamné est toutefois mort d'une «importante crise cardiaque» à 19 heures 06 (2 heures 23,heure française) après que les trois médicaments prévus ont été injectés.

Son agonie a duré 43 minutes.

Une nouvelle procédure jamais testée

Le directeur a immédiatement décrété le report de 14 jours de l'exécution d'un autre condamné,Charles Warner,qui devait initialement être exécuté mardi à 20 heures (3 heures,heures française),a encore indiqué le porte-parole des prisons.

L'homme avait été condamné en 1997 pour le viol et le meurtre de la fillette de sa compagne,âgée de 11 mois.

L'Oklahoma avait programmé mardi soir la première double exécution en près de 80 ans,en dépit des appels répétés des deux condamnés qui réclamaient des informations sur le nouveau protocole d'injection létale prévu par les autorités pénitentiaires.

La nouvelle procédure de l'Oklahoma,qui n'a jamais été testée,comporte trois produits,un sédatif,un anesthésiant et du chlorure de potassium à dose létale.

Mi-janvier,une exécution par injection létale avait également tourné au fiasco dans l'Ohio.

Déjà en cause,un mélange de produits qui n'avait jamais été utilisé aux Etats-Unis.

Les Etats américains qui appliquent encore la peine capitale ont été obligés de changer de procédure pour les exécutions après le refus des fabricants européens de fournir pour le châtiment suprême,l'anesthésiant employé jusqu'ici.


















le parisien

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MessageSujet: Re: Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)   Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) EmptyMer 30 Avr - 15:28:54

Lente agonie et pénurie de poison : aux Etats-Unis,la mort à la peine

L'exécution de Clayton Lockett a tourné à la torture.

Boycottée par ses fournisseurs de produits mortels,l'administration pénitentiaire américaine ne sait plus comment tuer.

(Article initialement publié le 22 mars 2014,après l'exécution de Dennis McGuire en janvier dans l'Ohio)

C'est un document confidentiel de 13 pages,rédigé par l'administration pénitentiaire de l'Ohio.

Du 15 janvier 2014 à 7 heures du matin jusqu'au lendemain à 12 h 47 min 9 s,ce rapport décrit chaque instant des préparatifs et de la mise à mort du condamné Dennis McGuire,53 ans.

On y apprend tout du compte à rebours qui commence avec son départ de la prison de Chillicothe,où se trouve le couloir de la mort de l'Ohio,pour celle de Lucasville,où a été installée la death chamber,la chambre d'exécution,à quarante-cinq minutes de fourgon cellulaire.

On sait que l'homme a bu du café et du Coca.

Mangé du rosbif et du poulet grillé,des haricots blancs à la sauce tomate et de l'ananas en tranches.

Il a vu ses enfants et parlé au téléphone avec sa mère.

On lui a donné une brosse à dents et du déodorant.

Parfois il a plaisanté avec les surveillants.

A d'autres moments,il s'est laissé gagner par l'émotion.

Il n'a pas souhaité prendre une douche.

Il a volontiers relevé les manches de sa chemise blanche quand on a voulu évaluer une nouvelle fois la qualité de ses veines.

Et comme elles étaient en bon état,il n'y a pas eu de problème pour lui fixer des cathéters.

Alors,on l'a allongé sur le brancard,on a fixé les sangles.

Et quand le directeur de la prison a donné le signal convenu (boutonner et déboutonner sa veste),à 10h27,on a appuyé sur le piston des seringues.

Scandale

Utilisé pour la première fois aux Etats-Unis,le mélange de midazolam (un sédatif) et d'hydromorphone (un narcotique antidouleur) a fait son effet.

A 10h53,le condamné 305-892 était mort.

Puis tout le monde a remballé ses petites affaires.

A 12h47,la famille de la victime,celle du condamné,les avocats,le curé,tout le monde était parti,hormis le personnel pénitentiaire.

Les pompes funèbres feraient leur travail.

On ne sait pas que cette exécution fut un supplice...

A lire un autre rapport confidentiel,adressé dix jours plus tard par l'assistant spécial Joseph Andrews au directeur de l'administration pénitentiaire Gary Mohr,on pourrait croire qu'il s'agissait d'une exécution comme tant d'autres : "Je n'ai aucune observation ni recommandation.

Il n'y a aucune raison de réviser la procédure pour une prochaine exécution.

" Aucune,vraiment ?

Pourtant l'exécution de Dennis McGuire,depuis lors,a fait le tour du monde déclenchant un scandale majeur.

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Dennis McGuire

Pas en raison de la personnalité du condamné : en 1989,il a violé et poignardé à mort une jeune femme de 22 ans,enceinte de huit mois,dont le mari s'est suicidé un an plus tard.

Non,ce sont les conditions de sa mise à mort qui ont provoqué l'indignation,au moment où les Etats-Unis se débattent dans une crise sans précédent pour parvenir à exécuter leurs condamnés à mort.

Précisément depuis que les compagnies pharmaceutiques,pour la plupart européennes,qui fournissaient les produits mortels ont cessé,sous la pression de militants abolitionnistes,d'approvisionner les prisons américaines...

Agonie en public

Alan Johnson est un vieux de la vieille.

Ce colosse de 62 ans travaille depuis trente ans au "Columbus Dispatch",le quotidien conservateur de la capitale de l'Ohio.

Depuis 1999,date où la peine de mort a été remise en vigueur dans cet Etat du Midwest américain,son journal "couvre" toutes les exécutions.

La présence de la presse est prévue par la loi.

Lui-même ne sait plus très bien combien d'hommes il a vus mourir.

18 ou 20 ?

A chaque fois,c'est le même dispositif : derrière les familles et les témoins séparés du condamné par une vitre épaisse,les journalistes prennent place.

Ils doivent vider leurs poches.

Pas de téléphone ni d'appareil photo.

On leur fournit un carnet,un crayon.

Dès que l'injection commence,on baisse la lumière.

"Franchement,d'habitude,on a l'impression d'être devant une grande télé et de regarder un type en train de s'endormir.

Parfois,il soupire.

A la fin,il arrive qu'il ait les lèvres un peu bleues,dit le reporter.

Mais ce qui s'est passé ce jour-là,ça,je ne l'avais jamais vu !"

Sur la grande table de conférence du "Dispatch",Alan a posé les feuillets de papier rayé jaune pâle où il a consigné la relation de ce "cas unique".

Pendant vingt-six minutes exactement,McGuire a agonisé en public.

Il a étouffé,suffoqué,grogné,ronflé.

Il s'est débattu.

Il a essayé de redresser la tête pour chercher de l'air.

C'est long,vingt-six minutes.

Plus long qu'aucune des 53 exécutions organisées par l'Ohio depuis 1999.

Pour être bien sûr de se faire comprendre,Alan Johnson imite les bruits,qui étaient à peine assourdis par l'épaisseur de la vitre.

"Et puis un technicien est arrivé.

Avec un stéthoscope,il a cherché le pouls,le coeur.

Ils ont fermé le rideau.

Quelques minutes ont passé.

Le rideau a été rouvert.

Et là,là seulement,on a prononcé l'heure de la mort."

Que s'est-il passé derrière le rideau ?

De sa grosse voix chantante, le journaliste dit seulement : "Vous savez ce qu'on inscrit sur le certificat de décès d'un condamné à mort ?


Homicide.

C'est cela que j'ai vu.

L'Etat qui tue quelqu'un au nom de la loi.

" Le lendemain de l'exécution,il est allé en parler à son pasteur,et lui a demandé de prier pour lui.

Il n'avait pas l'âme tranquille.

Quelque chose a cloché

Malgré les rapports lénifiants de l'administration,le gouverneur républicain John Kasich s'est tout de même dit que quelque chose avait dû clocher.

Quelques jours plus tard,il a repoussé de plusieurs mois l'exécution,prévue le 19 mars,de Gregory Lott,qui devait lui aussi goûter aux seringues de Lucasville.

Pour le moment,celle d'Arthur Tyler depuis trente ans dans le couloir de la mort et qui se dit innocent du meurtre pour lequel il a été condamné reste fixée au 28 mai.

Et au 2 juillet celle de Ronald Phillips,repoussée déjà de quelques mois,pour que l'administration puisse examiner sa requête : donner certains de ses organes après sa mort à sa mère et à sa soeur,qui en auraient un besoin urgent.

L'affaire est examinée très sérieusement.

Après consultation de spécialistes,il semble que l'homme doive d'abord être opéré en milieu hospitalier,où l'on pourrait lui prélever de son vivant un rein,un lobe du foie et de la moelle épinière,avant de l'exécuter,une fois rétabli.

Qui paiera ?

Le système d'assurance sociale Medicaid ?


Là est,paraît-il,la question...

Dans une tour du centre de Columbus,un bureau sans âme abrite le cabinet des public defenders,ces avocats de l'assistance judiciaire payés par le gouvernement fédéral pour plaider les recours des condamnés à mort.

Cela peut durer longtemps : dix,vingt,trente ans parfois.

Dans l'Ohio,ils sont 147 à attendre dans le couloir de la mort.

Plus de 3.000 dans tous les Etats-Unis.

Sur le mur du bureau d'Allen Bohnert,l'un des avocats de Dennis McGuire,cinq feuilles sont punaisées.

On dirait la liste des courses sur un placard de cuisine.

Le premier nom est celui de Daniel Wilson, exécuté le 3 juin 2009.

Le dernier,celui de Kareem Jackson,qui devrait l'être le 21 janvier 2016.

Suite à une tentative d'évasion manquée,l'homme est en fauteuil roulant.

Et pourtant le jeune avocat est plein d'espoir.

Malgré les apparences,les choses vont mieux...

L'anesthésiste avait prévenu

Et si la mort de McGuire,au bout du compte,servait à quelque chose ?

Dans les derniers recours déposés en sa faveur en vain,un anesthésiste réputé professeur à Harvard,le docteur David Waisel,avait prévenu des risques provoqués par le mélange de midazolam et d'hydromorphone : la sédation,expliquait-il,ne suffirait pas à entraîner l'inconscience du condamné,qui avait toutes les chances d'agoniser en suffoquant.

D'autant que McGuire était obèse,souffrait d'apnées du sommeil,et que la position allongée n'était guère favorable.

Tout était dit.

Mais on ne l'avait pas écouté.

Au contraire,un expert mandaté par l'Etat avait affirmé que le cocktail induirait sans doute chez le condamné un sentiment... d'euphorie.

Devant pareil ratage,l'administration,désormais,est bien obligée de s'interroger.

D'autant que les enfants McGuire ont décidé de poursuivre l'administration pénitentiaire et ses bourreaux ainsi que le fabricant des produits utilisés,la société Hospira,basée à Lake Forest,Illinois pour "violation des droits constitutionnels" de leur père.

S'ils venaient à gagner leur procès,quel serait l'avenir de la peine de mort en Ohio,et ailleurs ?

Pentobarbital,propofol,chlorure de potassium

Traquer le produit, et ceux qui le fabriquent : depuis plusieurs années c'est la tâche de Maya Foa,une jeune femme fine et déterminée,qui dirige l'équipe "peine de mort" de l'ONG londonienne Reprieve ("sursis").

Pentobarbital,propofol,sodium thiopental,chlorure de potassium : ces substances n'ont plus aucun secret pour cette juriste transformée en détective.

Elle mène son enquête sur tous les continents : en Europe (Angleterre Danemark,Allemagne,Autriche,Suisse),principal fournisseur des prisons américaines mais aussi en Inde,au Pakistan,en Israël.

Sa technique est rodée.

Elle prend contact avec les compagnies pharmaceutiques.

Leur apprend,quand elles l'ignorent,que leurs produits sont utilisés aux Etats-Unis pour des injections létales,bien loin de leur raison sociale,et entame une campagne de presse.

Avec l'entreprise danoise Lundbeck,principal fabricant de pentobarbital (utilisé notamment dans les prisons de l'Ohio),les choses n'ont pas traîné.

Premier rendez-vous en janvier 2011.

Maya Foa a expliqué la situation.

Les Danois se sont émus.

L'un des principaux actionnaires,dégoûté,a revendu 300.000 actions.

L'image de l'entreprise a dévissé.

Au mois de juillet,Lundbeck annonçait une réforme de son système de distribution établie en association avec Reprieve,qui interdit désormais à ses agents de fournir les établissements pénitentiaires ou tout revendeur qui serait en affaire avec eux.

Le schéma a été le même pour l'entreprise allemande Fresenius Kabi,productrice de propofol,l'un des anesthésiques les plus fréquemment utilisés aux Etats-Unis.

Idem pour l'israélien Teva,ou Kayem Pharmaceutical à Bombay...

Des prix multipliés par 35

Maya Foa piste les flacons,les factures,les boîtes postales discrètes.

C'est ainsi qu'elle a découvert,dans l'arrière-boutique d'une auto-école de l'Ouest londonien,Elgone Driving Academy,les locaux de Dream Pharma,une officine discrète qui fournissait l'Arizona,la Californie ou la Géorgie en flacons de thiopental,de chlorure de potassium ou de bromide de pancuronium.

Profitant de la pénurie,elle avait multiplié par 35 les prix de la marchandise qu'elle faisait venir d'Autriche !

Des autorités anglaises,Maya obtient alors l'interdiction d'exporter des produits utilisés pour les injections létales.

Le 20 décembre 2011,c'est la Commission européenne qui déclare illégale l'exportation de sodium thiopental,puis de huit autres produits s'ils sont utilisés par les prisons.

"C'est assez intéressant de prendre la mondialisation à son propre jeu",s'amuse la jeune femme.

Longtemps,les Etats-Unis se sont reposés sur leurs fournisseurs européens.

Pour obtenir le droit de fabriquer de nouvelles substances mortelles,il faudrait passer par la FDA (Food and Drug Administration).

Face au pilonnage d'avocats aguerris,l'hypothèse paraît plus qu'hasardeuse.

Et pourtant,le filet a encore des trous.

Ainsi Hospira,producteur américain de midazolam et d'hydromorphone,avait décidé en 2011 de quitter le marché des exécutions.

Mais comme l'a révélé Andrew Welsh-Huggins journaliste d'Associated Press,après avoir obtenu devant la justice l'accès aux documents (factures et emballages) qu'on lui refusait,les drogues qui ont tué Dennis McGuire avaient bien été fabriquées par Hospira et achetées en 2012 et 2013 à l'un de ses distributeurs,McKesson,de San Francisco.

Car les administrations pénitentiaires,à travers le pays,ne savent plus comment s'y prendre.

Certains Etats,Arkansas,Kentucky,Missouri,Tennessee... décident d'un moratoire sur les exécutions.

D'autres essaient de se tourner vers les compounding pharmacies,ces établissements qui fabriquent des médicaments à la demande et ne sont pas soumis à la réglementation donc à la surveillance de la FDA.

Mais ils n'ont pas très bonne réputation : en 2012,une enquête a permis de démontrer qu'une de ces officines du Massachusetts,par manque d'hygiène,avait provoqué une épidémie de méningite qui s'était répandue dans 20 Etats,provoquant la mort de 61 personnes et en infectant 700 autres.

Contourner le boycott

L'injection létale étant devenue,de loin,la méthode d'exécution la plus répandue (plus de 1.200 depuis 1976,sur 1.365),les Etats doivent se débrouiller comme ils peuvent pour contourner le boycott des fournisseurs européens.

La Virginie offre ses stocks au Texas,avant qu'ils n'atteignent la date de péremption.

Dans l'Oklahoma,on tape dans la caisse destinée à acheter les tickets de bus des prisonniers pour payer discrètement un fournisseur,en liquide.

Le Missouri et la Géorgie adoptent des lois imposant le secret sur le nom de leurs fournisseurs.

Mais personne n'est dupe de ces tripatouillages morbides.

Le juge Richard Leon de la cour d'appel du district de Columbia a ordonné récemment à la FDA de signifier aux administrations pénitentiaires que l'usage de drogues fabriquées à l'étranger,comme le thiopental,était illégal et qu'ils devaient renvoyer leurs stocks !

Décision confirmée en appel,à la grande satisfaction des opposants à la peine de mort...

Pour Deborah Denno,professeur de droit à la Fordham University de New York,et l'une des meilleures spécialistes de la peine de mort aux Etats-Unis,"nous sommes arrivés à une impasse sans précédent.

Un vrai cercle vicieux : si les Etats décident de changer de méthode d'exécution,cela voudra dire que,depuis trente-deux ans,cette méthode n'était pas la bonne !

Alors qu'elle était censée être le signe de la modernité et apporter la mort sans souffrance !"

Même si certaines administrations évoquent la possibilité de revenir à la chaise électrique,au peloton d'exécution,ou même à la pendaison,les états d'esprit ont évolué.

80 peines de mort ont été prononcées l'an dernier aux Etats-Unis,le chiffre le plus bas depuis 1976.

Et 39 condamnés "seulement" ont été exécutés,contre 315 en 1994 ! 55% des Américains (sondage de Pew Research) se déclarent favorables à la peine de mort en cas de meurtre : ils étaient 78% en 1996 !

Le coût des exécutions

Et puis il y a le coût des exécutions : alors que la perpétuité réelle coûte 1 million de dollars,on évalue à 3 millions de dollars les dépenses entraînées par une condamnation à mort,frais des procès et des interminables recours,entretien des couloirs de la mort où les détenus sont isolés...

Les moyens de certains comtés n'y suffisent pas.

Celui d'Okanogan,dans l'Etat de Washington,a dû renoncer à renouveler le parc automobile de sa police pour faire face au coût de son couloir de la mort !

Derrick Jamison a bien connu Dennis McGuire.

Ils ont passé des années côte à côte,dans le même couloir de la mort.

"C'était un bon gars qui a fait un truc affreux."

Son exécution bousillée le rend malade.

Il sait bien qu'il aurait pu être à sa place.

Arrêté à l'âge de 23 ans pour le meurtre d'un patron de bar de Cincinnati,Jamison a lui-même été condamné à mort en 1985.

Après vingt ans de prison,dont dix-sept à l'isolement,il a été reconnu innocent et libéré en 2005,à quelques jours de l'injection fatale.

Casquette de travers,blouson couvert de strass rouge et dents plaquées d'or,cet immense bonhomme en pantalon de cuir noir aux allures de rappeur nonchalant a aujourd'hui 52 ans.

Souvent,il embrasse la lourde croix qui pend à son cou.

"Quand je suis sorti,dit-il,on m'a donné 75 dollars et un ticket de bus."

Jamais il n'a été indemnisé pour sa détention abusive.

Partout où il le peut,il témoigne contre la peine de mort.

Il prépare,dit-il,un livre intitulé "Je suis un miracle".

Quand il est au restaurant,il demande qu'on lui emballe son dîner.

Il n'arrive toujours pas à manger en public.





















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MessageSujet: Re: Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)   Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) EmptyVen 9 Mai - 12:46:46

ETATS-UNIS. Les exécutions suspendues 6 mois dans l'Oklahoma

Un condamné à mort avait succombé fin avril au terme d'une quarantaine de minutes d'agonie après l'expérimentation d'une nouvelle procédure d'injection.

La cour pénale d'appel de l'Oklahoma a ordonné jeudi 8 mai l'arrêt des exécutions pendant six mois dans cet Etat du sud,où un condamné à mort a été exécuté dans d'apparentes souffrances le 29 avril.

Dans son arrêt obtenu par l'AFP,la Cour donne raison à un condamné à mort,Charles Warner,qui devait être initialement exécuté le 29 avril,deux heures après Clayton Lockett.

Ce dernier a succombé au terme d'une agonie de plus de 40 minutes.

La Cour fixe la date du 13 novembre pour l'exécution de Charles Warner.

Aucune autre exécution n'était programmée en Oklahoma.

Mais elle accède aussi aux voeux de l'Oklahoma,qui avait indiqué qu'il acceptait un arrêt de six mois des exécutions,le temps de permettre une enquête.

Agonie de 43 minutes

Dans un document judiciaire déposé jeudi devant cette cour d'appel,Seth Branham ministre adjoint de la Justice,prévenait que "l'Etat ne s'opposerait pas au report de 180 jours" de l'exécution de Charles Warner.

Il jugeait cependant un "arrêt indéfini injustifié",contrairement à ce qu'avait prôné son directeur des prisons,au lendemain de l'exécution controversée.

La Cour ordonne aussi à l'Oklahoma de "la tenir informée sur l'évolution de l'enquête indépendante et sur tout ajustement du protocole" d'exécution.

Personne ne veut une autre exécution prolongée et ratée",ont réagi les avocats de Charles Warner,exigeant que "l'extrême secret entourant l'injection létale qui a conduit à l'agonie de M. Lockett soit remplacée par la transparence pour s'assurer que lesexécutions soient conduites légalement et humainement".

Clayton Lockett avait succombé à une crise cardiaque 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal,contre une dizaine de minutes habituellement,suscitant une vive controverse.

"Une révision complète du protocole"

Le président Barack Obama,qui se dit partisan de la peine de mort pour les crimes haineux,avait qualifié cette exécution de "profondément dérangeante",ordonnant une révision complète des procédures d'exécution dans le pays.

Mais la gouverneure de l'Oklahoma Mary Fallin a défendu une "exécution légale",dans un communiqué,rappelant combien le crime reconnu par Clayton Lockett avait été odieux.

La gouverneure républicaine a admis que "le processus de mort par injection létale avait pris trop de temps",et ordonné une enquête et une révision de la procédure.

Mais,estimant qu'on oubliait de parler des victimes,elle a expliqué dans le détail que Lockett avait été condamné à mort pour l'enlèvement avec violences de trois personnes dans le cadre d'un cambriolage,le viol d'une jeune femme et le meurtre d'une autre enterrée vivante.

Charles Warner a été pour sa part condamné à mort pour le viol et le meurtre de la fillette de 11 mois de sa compagne.

Son exécution avait été initialement reportée de 15 jours après la confusion qui a entouré celle de Lockett.

Le directeur des prisons Robert Patton,qui avait présidé à l'exécution controversée,avait recommandé l'arrêt de toutes les exécutions pour une durée indéterminée.

Il prônait "une révision complète du protocole" qui consistait alors en l'injection de trois produits encore jamais testés,et plaidait pour "une formation poussée" des personnels pratiquant les exécutions.

Car,selon les autorités pénitentiaires,c'est l'"échec de l'intraveineuse" posée sur la veine fémorale qui est apparemment à l'origine de la longue agonie de Lockett,ponctuée de convulsions et de son apparente souffrance.




















nouvel observateur

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MessageSujet: Re: Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis)   Une exécution ratée (Clayton Lockett) qui vire à la débâcle (Etat-Unis) EmptyMer 21 Mai - 8:23:44

Injection létale aux Etats-Unis : la justice suspend une nouvelle exécution

Une cour d'appel américaine a suspendu mardi une nouvelle injection létale prévue six heures plus tard dans le Missouri (centre),trois semaines après la longue agonie d'un condamné à mort en Oklahoma.

Mais le ministre de la Justice du Missouri Chris Koster a demandé à cette cour d'appel de reconsidérer son arrêt.

Dans ces conditions,Russell Bucklew,condamné à mort pour le meurtre de son rival amoureux et le viol de son ancienne compagne,est susceptible d'être exécuté sur un créneau de 24 heures à partir de 7 heures ce mercredi si l'ultime décision de justice lève le sursis accordé par la cour d'appel.

La suspension de cette exécution peut être levée par cette cour elle-même si elle est convaincue par les arguments du Missouri ou par la Cour suprême des Etats-Unis,si les parties font appel.

Cet homme qui souffre de tumeurs vasculaires et de troubles circulatoires,affirme qu'une exécution par injection lui ferait endurer les mêmes souffrances que Clayton Lockett,qui a succombé 43 minutes après l'injection de nouveaux produits,le 29 avril en Oklahoma.

Russell Bucklew avait demandé mardi le report de son exécution à la cour d'appel du 8e circuit,ainsi qu'à la Cour suprême des Etats-Unis,en raison des souffrances qu'il risquait de subir,en violation du Huitième amendement de la Constitution qui interdit les «châtiments cruels et inhabituels».

Il a en outre contesté la règle du secret d'Etat qui entoure la provenance des barbituriques utilisés pour les exécutions aux Etats-Unis.

Ses avocats s'étaient dits «profondément soulagés que la Cour d'appel du 8e Circuit ait accordé un sursis pour l'exécution de Russell Bucklew,qui encourait un risque substantiel de mort atroce et prolongée ce soir en raison de son état de santé rare et grave»,selon un communiqué de l'avocate Cheryl Pilate.

Mais le ministre de la Justice du Missouri,dans un recours de cinq pages,argue que l'arrêt des juges d'appel contredit les précédentes décisions judiciaires portant sur les méthodes d'exécution proprement dites.

Si elle avait lieu,cette exécution serait la première depuis celle du 29 avril,qui a soulevé des protestations jusqu'à la Maison Blanche.

Deux précédentes exécutions prévues en Oklahoma et au Texas avaient été reportées sur fond de polémique sur l'injection létale aux Etats-Unis.



















le parisien

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